L’extrême droite européenne interdite de « congrès » à Cologne

samedi 27 septembre 2008.
 

Les racistes de Pro-Cologne avaient pour ambition d’organiser un grand meeting de l’extrême droite européenne, les 20 et 21 septembre, dans la métropole rhénane. C’était sans compter avec la mobilisation de plusieurs dizaines de milliers d’antifascistes et d’antiracistes.

Depuis plusieurs mois, Pro-Cologne, le FPÖ autrichien et le Vlaams Belang belge diffusaient un appel au contenu ouvertement raciste et antisémite, rédigé en plusieurs langues, afin de tenir un « congrès » à Cologne et d’y réunir entre 1000 et 1500 militants d’extrême droite, partisans du « choc des civilisations ». Les interventions de plusieurs leaders de l’extrême droite européenne étaient annoncées, dont celle d’un député européen de la Ligue du Nord, Mario Borghezio, et celle du président du Front national, Jean-Marie Le Pen.

Face à cette provocation, plusieurs dizaines d’associations, d’organisations syndicales et politiques de la gauche et de l’extrême gauche allemandes, ainsi que de nombreuses personnalités appelaient à la résistance et au blocage des initiatives de Pro-Cologne. Des contre-initiatives, festives et déterminées, étaient programmées. Certains cafetiers colognais – plus de 150 bars affichaient « Pas de Kölsch (bière locale) pour les nazis » – contribuèrent à la mobilisation, soutenue par des organisations politiques belges, anglaises et françaises (dont une délégation de la LCR et de militants du NPA).

Le vendredi 19 septembre était une première étape de la mobilisation, déjà suffisamment importante pour que les hôtels hébergeant les fascistes renoncent à cette clientèle, et que le blocage des voies ferrées contraigne certains d’entre eux à rebrousser chemin. En fin de matinée, la manifestation « Pas de nazis à Ehrenfeld » a mobilisé des classes entières de lycéens, afin d’organiser des chaînes de solidarité dans le quartier de la future mosquée, prétexte local à la campagne xénophobe de Pro-Cologne. En fin d’après-midi, la mobilisation d’une centaine d’antifascistes issus de la mouvance autonome a obligé la conférence de presse de Pro-Cologne à se « bunkeriser » sur une péniche.

Le point d’orgue de la mobilisation était la journée du samedi 20 septembre. Près de la cathédrale, au nord du Heumarkt (lieu du meeting de l’extrême droite), dès 9 heures du matin, un concert avec prises de parole était en préparation. Dans le même temps, une partie des bloqueurs a commencé à se regrouper sur la place Gurzenich. Une autre scène musicale y était installée. Au sud du Heumarkt, d’autres points de blocage ont stoppé l’accès routier, malgré une présence policière conséquente (3000 policiers). Finalement, vers 14 heures, la municipalité a interdit la tenue du meeting de l’extrême droite. Par ailleurs, moins d’une cinquantaine de fascistes avait pu s’y rendre…

La grande victoire remportée par les 40 000 manifestants présents à Cologne en appelle d’autres...


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