Cette chanson des Sunlights me rappelle beaucoup de souvenirs. Lycéens à Rodez durant l’année scolaire 1967-1968, nous avions obtenu de gérer complètement le foyer des internes. Nous avions acheté un baby-foot, une table de ping pong, un tourne-disque, des disques... Quiconque avait envie d’entendre un air, se présentait au responsable volontaire ce jour-là et en faisait profiter tous les présents. C’est ainsi que j’ai entendu des centaines de fois Ne joue pas au soldat.
Au printemps 68, une défilé militaire assez imposant ouvrait une festivité sur Rodez. Le Comité d’Action Lycéen de mon établissement se réunit, décida une petite action et la mena à bien :
Lorsque le gros des soldats passa devant le Café du Stade au bas de l’Avenue Victor Hugo, nous lançâmes le Juke Box de la terrasse, sonorité poussée au maximum, avec comme chanson "Ne joue pas au soldat". Presque toutes les têtes portant béret, pivotèrent soudain vers nous, comme aimantées, stupéfiées. Par contre, les jambes continuèrent à remonter l’avenue.
Nous laissâmes les paroles pacifistes s’égrener jusqu’à la fin par delà les toits et les arbres. Puis, lorsque les dernières lignes de soldats eurent quitté le secteur, nous préférâmes nous aussi, changer d’air et rejoindre le foyer pour écouter à nouveau "Ne joue pas au soldat".
https://www.youtube.com/watch?v=2JQ...
1er couplet
Ne joue pas aux soldats
Mon cher petit bonhomme
Les sabres et les fusils
Ne sont pas des jouets
Plus tard tu en auras
Quand tu seras un homme
Je ne veux pas voir ces choses
Entre tes doigts fluets
Refrain
Ces joujous-là, vois-tu,
Rappellent trop la guerre
Les chagrins et les deuils
Que l’on voit ici-bas.
Ils ont trop fait pleurer
Le coeur des pauvres mères
Quand leurs enfants sont morts
En jouant aux soldats
2ème couplet
Faut-il que les parents
N’aient rien dans les méninges
Les soirs de carnaval
Pour déguiser encor leurs enfants en poilus
Comme des petits singes
Qui seraient habillés
Dans la veste d’un mort.
La cape militaire
Est le dernier emblème
Le linceul dans lequel
Vos fils dorment là-bas
Au moins respectez-les
Les soirs de carnaval
Et ne déguisez pas
Vos enfants en soldats
Refrain
Ces joujous-là, vois-tu,
Rappellent trop la guerre
Les chagrins et les deuils
Que l’on voit ici-bas.
Ils ont trop fait pleurer
Le coeur des pauvres mères
Quand leurs enfants sont morts
En jouant aux soldats
Ne jouez pas aux soldats (vers 1925)
Paroles et musique de Léo Lelièvre - Paul Dalbret
1er couplet
A mon petit garçon pour le jour de sa fête
J’ai dit : Viens avec moi acheter un joujou
Au bazar tu verras pantins et marionnettes
Un beau chemin de fer, mais l’enfant tout à coup
Répondit : Je voudrais un fusil, un beau casque
Un sabre avec un sac comme en ont les soldats
Alors tout ahuri, par ce désir fantasque
J’ai dit : Non mon petit, non tu n’auras pas ça.
Refrain :
Ne joues pas au soldat mon cher petit bonhomme
Les sabres et les fusils ne sont pas des jouets
Plus tard tu en auras quand tu seras un homme
Je n’veux pas voir ces choses entre tes doigts fluets
Ces joujoux là vois tu, rappellent trop la guerre
Les chagrins et les deuils que l’on voit ici bas
Ils ont trop fait pleurer les cœurs des pauvres mères
Dont les enfants sont morts en jouant aux soldats
2ème couplet
N’as tu pas remarqué lorque tes camarades
Font la petit guerre, comme ils deviennent méchants
Ne pensant qu’à frapper, ils rêvent d’embuscades
Leur grand sabre de bois les rend presque arrogants
Pour ceux là rien n’existe, ils en font à leur guise
Les grammaires, les calculs ne les intéressent pas
Quand vient le mardi gras, les parents les déguisent
En zouave, en cuirassiers, des galons pleins les bras
Refrain
3ème couplet
Faut il que les parents n’aient rien dans les méninges
Les soirs de carnaval pour déguiser encor
Leurs enfants en poilus comme des petits singes
Qui seraient habillés dans la veste d’un mort
La capote horizon est le dernier emblème
Le linceul dans lequel nos fils dorment là-bas
Au moins respectez les, les soirs de mi-carême
En ne déguisez pas vos enfants en soldats
4ème couplet
Pense à nos grands savants, ces héros anonymes
Passant leur existence à sauver des humains
Ceux qui se sacrifient dans un rêve sublime
Pour adoucir la vie de leurs contemporains
Curie, Péan, Pasteur tous ces rois de la science
Ont autant de mérite que nos plus grands guerriers
Ils ont chassé la mort qui rôdait sur l’enfance
Ils ne pensent qu’à guérir et non pas à tuer
Refrain
Il faut que les enfants dans leur jeunesse apprenne
A chérir leur pays, à défendr’ leur honneur
Mais n’leur inculquez pas des sentiments de haine
La guerre et les combats devraient leur faire horreur
Au nom de nos héros, morts en pleine jeunesse
Pour que ce drame affreux ne recommence pas
Et pour que la bonté sur ce monde renaisse
Il ne faut plus jamais s’amuser aux soldats
Date | Nom | Message |