L’armée française peut-elle raser des villages afghans en représailles ? Cela rappelle de mauvais souvenirs

mercredi 3 septembre 2008.
 

Voila ce qu’on peut lire dans un article de Florence Aubenas sur l’Afghanistan dans Le Nouvel Observateur :

"Personne [parmi les soldats français] ne parle de vengeance. Ce n’est pas la peine. Quatre missiles Milan ont été tirés contre le village [près du lieu de l’embuscade], deux autres hameaux ont été détruits dans un raid aérien le lendemain. L’agence Pajhwok estime qu’il y aurait eu plusieurs dizaines de civils morts. "Je ne suis pas certain [sic !] qu’ils étaient directement impliqués dans l’attaque contre les Français, dit le colonel Rumi Nielson-Green, porte-parole de la coalition. Ça n’a aucune importance [re-sic !], ils étaient certainement au moins complices."

De notre envoyée spéciale, Florence Aubenas

Dans la vallée d’Uzbeen, les 31 soldats français ont commencé la montée vers le col, à pied, lentement, à travers les éboulis. C’est le début de l’après-midi, les heures les plus chaudes du jour. L’un se retourne. On l’entend crier : « Putain, on entre dans le four à micro-ondes. » Il rit. Mission de reconnaissance, la routine. Les blindés sont restés un peu plus bas, sur un lacet de terre qui sert de route au milieu des à-pics, pas loin d’un village, c’est-à-dire quelques maisons de pisé ceinturées de murs démesurés couleur de poussière. Au-dessus d’un véhicule pend un fanion français pas plus grand qu’un mouchoir, pareil à ceux que les gamins accrochent derrière leurs vélos, là-bas, près de Castres. La 2e section de la 4e compagnie du 8e RPIMa est arrivée en Afghanistan depuis un mois.

Resté à bord d’un blindé, un collègue les regarde s’éloigner, silhouettes floues dans un horizon vide entre la roche ocre et le ciel chauffé à blanc. Il se souvient avoir dit : « J’ai l’impression qu’un caillou vient de bouger sur la montagne. » Les tirs ont commencé juste après. Le collègue a crié : « C’est pas des cailloux, c’est des hommes ! » Il y en a partout, une embuscade de 6 kilomètres de long, un filet serré de positions invisibles, camouflées sous des gravats, qui se referme sur eux, immobilisant sous un même feu les hommes à pied vers le col, les blindés près du village et le reste du convoi, qui attend 2 000 mètres plus bas. Leur base, près de Saroubi, est à 10 kilomètres à peine. Mais c’est fini. Personne ne peut plus rien pour personne. « Deux insurgés se sont rués sur mon copain à 50 mètres de moi. Je ne pouvais même pas l’aider. Je les voyais, ils s’étaient bien lavés, bien habillés, comme pour une cérémonie. » Les positions des combattants sont tellement imbriquées qu’un appui aérien, appelé en renfort, passe et repasse sans pouvoir vraiment intervenir. « Cela faisait des jours qu’ils avaient amassé des munitions dans des caches. On est tombé à court bien avant eux », dit un autre. A la nuit seulement, les secours français commencent à pouvoir rechercher les leurs. Les assaillants les ont dépouillés de tout.

C’était le 18 août. Le bilan est de 10 morts et 22 blessés français, l’attaque au sol la plus meurtrière contre les forces de la coalition depuis leur entrée en Afghanistan, après le 11 septembre 2001.

Aujourd’hui, le collègue a le visage fermé. « On est tombé dans le piège. » De plus en plus, l’embuscade d’Uzbeen ressemble à une parabole, celle de la France en Afghanistan.

Il y a un mois à peine, à la mi-juillet, le jour du départ de Paris paraissait un soulagement pour ceux du 8e RPIMa. Ils sont enthousiastes, impatients. Ils ne le cachent pas. « Enfin ! dit l’un à l’aéroport. Pour tout militaire, l’Afghanistan, c’est le must. » Ils s’y préparent depuis des mois. Ils ont tout fait, le stage d’anglais, les conférences sur les coutumes afghanes, les entraînements de pointe. Et ils ont l’impression que c’est leur tour, finalement, après toutes ces années où « le régiment n’a pas eu de chance ». Qu’on se comprenne : pour un bataillon d’élite français, pas de chance, ça veut dire pas de guerre. Les combats au corps à corps sur le pont de Sarajevo, en ex-Yougoslavie ? Non, ils n’y étaient pas. L’entrée triomphale au Kosovo ? Et la bataille épique de Mazar-e- Charif, en Afghanistan, déjà ? Non plus. Ces missions prestigieuses étaient revenues à d’autres régiments. « Nous, on s’est engagés dans l’armée pour vivre ça. » Ils veulent se battre, disent-ils. Se mesurer à un adversaire. Lequel, en Afghanistan ? Quelques-uns citent « la lutte contre le terrorisme », mais la plupart évoquent une « aventure individuelle » où revient la tentation d’« aller au bout de soi ». L’un explique que « ça tombe bien » : la politique afghane de Nicolas Sarkozy vient juste de faire volte-face. Sans réel débat, subrepticement, la France est entrée dans la guerre au printemps dernier.

Sur le plan militaire, le pays était jusque- là resté en retrait, et la mission des 2 000 soldats français revenait surtout à du maintien de l’ordre ou à de la formation dans la région de Kaboul. Jacques Chirac estimait en effet que cette guerre et ces méthodes conduiraient à un enlisement. Il n’était pas le seul, et de fait une profonde fracture traverse les 40 pays de la Fias (Force internationale d’Assistance à la Sécurité) : il y a ceux qui combattent et ceux qui ne combattent pas. D’un côté, l’Allemagne, l’Italie ou l’Espagne considèrent que le mandat de l’ONU se li mite à la stabilisation du pays et à un appui au gouvernement en place. De l’autre, le Canada, les Etats-Unis, l’Angleterre ou les Pays-Bas soutiennent que le rétablissement de la sécurité passe par un engagement armé. Or, en février dernier, les Canadiens menacent de retirer leurs troupes si d’autres alliés ne font pas un effort. Basé à Kandahar, au plus dur des combats le Canada compte en effet près de 80 morts, un des plus lourds bilans, cinq fois plus que celui de la France (14 morts avant l’embuscade du 18 août) pour un nombre comparable de soldats. Commencent les pressions américaines, insistantes. L’Allemagne refuse. Nicolas Sarkozy, lui, traverse la ligne de feu. En avril, il annonce l’envoi de 700 militaires supplémentaires, mais surtout accepte de modifier leur mission. Désormais, les Français aussi auront des consignes d’engagement. « Nous voulions un geste lourd au moment où notre allié américain est en difficulté, dit-on au ministère de la Défense. Nous, les Occidentaux, on a les armes, l’argent. Si on n’est pas capable de réussir en Afghanistan, l’Otan éclate et ça devient la « somalisation » du monde. » De son côté, Nicolas Sarkozy scande : « Et on restera jusqu’à ce qu’on gagne. » Dans les états-majors internationaux, tout le monde le sait pourtant : la question n’est pas comment gagner, mais comment ne pas perdre.

A Saroubi, 40 kilomètres à l’est de Kaboul, la base française est un fortin minuscule à couper le souffle. Posé en équilibre sur la pointe extrême d’une montagne, il paraît suspendu au-dessus du point de confluence de plusieurs vallées, juste avant l’entrée de la capitale. Là, début août, viennent se percher 150 hommes et femmes du 8e RPIMa. Ils succèdent à une mission italienne qui « repeignait les écoles ». Eux, donc, feront du militaire. Ils sont contents. Les patrouilles commencent, « mais attention : à pied, pas comme les troupes US, qui ne sortent pas des blindés ». En Afghanistan, l’obsession de tout soldat français est de se démarquer des Américains. Ils répètent sans cesse qu’ils ne feront pas comme eux. Ils ne fouilleront pas les maisons, ce qui effraie, humilie et radicalise la population. Ils ne pratiqueront pas la politique de la terre brûlée en détruisant les villages. Ils ne feront pas de prisonniers qui « disparaissent dans des centres secrets, style Guantanamo, ma femme l’a vu sur internet », dit un sous-officier. Ils expliquent qu’ils vont conquérir « les coeurs et les esprits ». Dans les maisons de pisé, on s’invite à boire le thé, on propose de l’aide. Un gradé : « Nous, les Français, on sait être proches des populations. C’est notre tradition. » Pilote d’hélicoptère, Patrick Le Barbenchon est parfois troublé. « On fait à la fois l’hélico des gentils et l’hélico des méchants, tantôt du riz, tantôt des bombes. Honnêtement, je ne sais pas ce que pensent les Afghans. »

Pourtant, en ce début de mission, l’émotion va plutôt vers les 700 autres soldats français qui en bavent dans la province de Kapisa, plus au nord-est. Eux aussi appartiennent au 8e RPIMa, eux aussi viennent d’arriver. Mais eux essuient un accrochage important presque chaque jour. La Kapisa raconte bien ce qu’est devenu l’Afghanistan après sept ans de présence militaire et des moyens en augmentation constante : la situation sécuritaire ne va pas mieux. Elle empire, une sorte de cercle infernal où plus les soldats de la Fias avancent, plus ils suscitent de résistance. Pour la première fois, en juillet, le nombre de morts en Afghanistan dépasse celui de l’Irak. Partout des insurgés recrutent, s’organisent, s’arment. La moitié du pays échappe désormais au contrôle des alliés. « Beaucoup de gens très différents ont intérêt à faire monter les talibans », note le journaliste afghan Sami Yousafzaï. Il évoque les Pashtounes modérés, qui appartiennent à la même ethnie que les talibans, à qui une flambée de violence donne du poids pour négocier avec Kaboul. Ou bien tous ceux qui, dans le monde, restent convaincus que le meilleur moyen de lutter contre les Etats- Unis est de financer Al-Qaida. Sans parler du Pakistan, le voisin trouble, sans lequel aucune paix ne sera possible tant qu’il servira de base arrière aux combattants afghans. Et tous les chefs de guerre locaux qui voient leur pouvoir sapé par l’arrivée de troupes internationales. Sami Yousafzaï peut prévoir l’avenir : « La guerre, puis la guerre civile. » A Kaboul, à l’état-major de la Fias, un grand panneau récapitule les restrictions d’engagement de chaque pays. Rien n’est harmonisé, ni la hauteur de vol des hélicoptères, ni les autorisations des combats de nuit ou celle de lancer une attaque. « On est un peu dans le grand n’importe quoi, explique un Canadien. Mener une action commune est si compliqué que chacun travaille de son côté. » Faute de tenir les terres, les alliés jouent le ciel. Ici, les Etats-Unis ont mis au point ce qui devrait être l’arme absolue dans une escalade de moyens qu’aucune autre armée au monde ne pourrait se payer. Deux avions de la coalition - au minimum - tournent en permanence prêts à intervenir : ils arriveront en 9 minutes 30 secondes si une patrouille au sol qui s’estime en danger sollicite leur appui. Oui, en 9 minutes 30 secondes chrono n’importe où sur le territoire, la formule ressemble à la publicité d’un dépanneur de télé. C’est inouï et pourtant vrai : il est plus facile aujourd’hui de faire larguer une bombe de 500 kilos sur une ferme au fin fond de l’Afghanistan que de faire venir la police à New York.

Signe de la suprématie écrasante des alliés, l’aviation est paradoxalement en train de devenir le symbole de leur faiblesse. Avec la montée des combats, les « bavures » s’accélèrent. « Les bombardements ne servent qu’à tuer les civils, pas à gagner la guerre », répète le président Hamid Karzaï, pourtant porté à bout de bras par la coalition. La semaine dernière, le pilonnage d’un lieu de prière a fait 76 morts. Une enquête est ouverte. En juillet, on ramasse 47 victimes dans un cortège de mariage, dont la fiancée. L’explication est saisissante : les Américains se sont fait manipuler par une tribu afghane qui a faussement dénoncé comme étant des talibans les membres d’un clan rival dont elle voulait se venger.

« La communauté internationale refait toutes les erreurs commises par l’Union soviétique à l’époque », dit Zamir Kabulov, ambassadeur russe à Kaboul. Entre 1981 et 1989, quand le Kremlin occupait l’Afghanistan, Kabulov était déjà en poste. « Comme nous, les alliés méconnaissent la réalité sociale et tribale. Ils se surestiment et sous-estiment les Afghans. » Aujourd’hui, la coalition a beau répéter ne pas vouloir occuper le pays, à l’inverse des Soviétiques, une histoire drôle fait rire tout Kaboul. « Quelle est la différence entre un soldat de l’Armée rouge et un soldat US ? » Réponse : « Le salaire. »

Sept ans après la chute des talibans sonne l’heure des calculs. 150 000 militaires soviétiques avaient battu en retraite au bout de dix ans. Aujourd’hui, 70 000 soldats sont en Afghanistan, dont 53 000 pour la Fias et 17 000 pour l’opération américaine Liberté immuable. Washington estime qu’il en faudrait 200 000 et continue à harceler ses partenaires. Face à cette école du chiffre, une autre soutient qu’une inflation des troupes finit par provoquer, au contraire, un rejet de la population. En réalité, aucune des deux théories n’est appliquée. Le nombre de soldats ne correspond qu’à une chose : la somme de ce que chaque allié peut envoyer sur le terrain.

« Une armée étrangère n arrive pas à soumettre un pays. Jamais. On le voit en Irak », dit le colonel Francis Giraud. En Afghanistan, il dirige la mission sur laquelle l’état-major compte sans doute le plus pour trouver une voie de sortie, les OMLT (Operational Mentor and Liaison Team), ces 240 militaires français chargés de former l’armée afghane. « Il s’agit de la mettre sur les rails, puis de s’en aller. » Giraud n’a pas d’illusions. « Cela prendra au moins deux générations. » Il n’a pas d’états d’âme non plus. « Ma mission est claire : si j’estimais qu’un jour la France n’a pas à combattre je quitterais l’armée. »

Au camp Airborne, près de Kaboul, un officier afghan est assis dans son QG. Il est 8 heures du matin, il sauce délicatement une assiette de foie d’agneau. La porte s’ouvre. Voilà le colonel Lionel Guelff, avec qui il travaille dans le cadre, justement, des OMLT. Ensemble, ils ont essuyé des attentats. Ils sont montés au feu à Kandahar, mission aussi périlleuse que réussie. L’Afghan le toise. Lance : « Je ne l’aime pas. » Puis précise que c’est une blague dans un silence où s’entend l’inverse. Il explique apprécier les Français surtout pour la qualité de leur matériel, comme les lunettes de vision nocturne. Il n’en attend rien d’autre ? « Si, qu’ils s’en aillent. Ils veulent toujours nous dire ce que nous avons à faire. » Les soldats afghans sont passés de 10 000 à 70 000 et devraient encore doubler. En général, un tiers manquent à l’appel : la plupart rentrent chez eux sitôt la paie versée ou bien pour faire les moissons.

Dans une autre mission OMLT, un seul officier afghan sur sept s’est révélé opérationnel. Un jour après un combat, il s’est assis sur un rocher. Son homologue français l’observe. L’Afghan sort sa radio à ondes courtes et appelle son adversaire : « Je te vois. Je vais te tuer. » L’autre répond : « C’est toi qui vas mourir. » Une rafale part au milieu de nulle part. Les deux hommes s’insultent. Puis rient ensemble. « On aurait dit des amis. Parfois, je me dis que je ne comprends rien ici », dit le Français. Chercheuse en sciences politiques, Marjane Kamal est sûre qu’« un Afghan, quel qu’il soit, se sentira toujours plus proche d’un taliban que d’un soldat international ».

Le jour, dans les champs, les paysans sourient aux Français. Mais quand ils rentrent le soir, les soldats ont l’impression que les montagnes et les vallées se referment sur elles-mêmes, comme des terres inconnues où ils n’auraient jamais mis le pied. Un gradé : « On n’arrive pas à tenir le terrain. Il faudrait installer des commissariats, mais les policiers afghans refusent. Je les comprends. On laisse dix types isolés, sans communication, en cas de problème. Alors tout est à recommencer sans cesse. » L’autre jour, trois cadavres ont été retrouvés après un échange de tirs. Il y avait un gamin de 15 ans, élève de l’école du village, en contrebas, où l’armée a installé son QG. « La plupart des Afghans sentent la victoire pencher du côté des insurgés, dit Younus Borhan, de l’agence de presse Pajhwok. Pour eux, les internationaux sont déjà sur le départ, ce ne sont plus les chevaux à jouer. » En France, l’émotion du 11-Septembre est retombée, et Lionel Guelff a senti une bouffée de jalousie en visitant la chambrée des militaires canadiens. « Il y avait des dessins de leurs gosses partout. Si ça se trouve, les professeurs des miens leur disent que je suis un salaud. Chez nous, on n’est pas reconnu. »

A Saroubi, dans le minuscule fortin du 8e RPIMa, on joue au poker le soir. On regarde la série « Heroes ». Parfois, on se raconte des histoires qui font peur, comme celle des trois Hummer, les tout-terrain de l’US Army, dans une vallée sur la route de Kandahar, l’autre semaine. Les deux premiers ont été pris en embuscade, mines et roquettes mélangées. Le dernier a reculé, selon la consigne américaine en Afghanistan et en Irak : fuir, quitte à abandonner ceux qui sont touchés. Quand la patrouille est revenue, les blessés avaient été achevés et les corps durement mutilés. C’est la première fois que ça arrive. « Ils jouent la terreur », dit un Français. Personne ne résiste à évoquer « l’Algérie » ou « le Vietnam », tout en jurant que « ça n’a rien à voir ». A Saroubi, tout est calme. Aucun incident en trois semaines, une autre invitation à boire le thé est programmée. « Un succès », dit la Fias.

Deux patrouilles ont déjà ratissé la vallée d’Uzbeen. La troisième, et dernière, démarre le 18 août. Sur son passage, un soldat entend encore le long cri que pousse un berger. « Ils avaient mis des guetteurs partout. Je n’ai pas compris à ce moment-là. » Aucun ne se souvient à quel moment deux interprètes afghans du régiment ont disparu. Mais beaucoup en sont sûrs : « Tout le monde nous a trahis, même le village. » Ils disent avoir du mal aujourd’hui à « ne pas regarder les Afghans de travers, même ceux avec qui on travaille ». Un gradé : « Ils vont avoir une vision moins angélique de leurs adversaires. » Personne ne parle de vengeance. Ce n’est pas la peine. Quatre missiles Milan ont été tirés contre le village, deux autres hameaux ont été détruits dans un raid aérien le lendemain. L’agence Pajhwok estime qu’il y aurait plusieurs dizaines de civils morts. « Je ne suis pas certain qu’ils étaient directement impliqués dans l’attaque contre les Français, dit le colonel Rumi Nielson-Green, porte-parole de la coalition. Ca n’a aucune importance. Ils étaient certainement au moins complices. »

A Paris, un débat parlementaire aura enfin lieu le 22 septembre, 55% des Français souhaitent un retrait des troupes. Ceux du 8e RPIMa tremblent que ce soit vrai. Et les larmes coulent sur les tatouages du légionnaire. « On ne partira pas comme ça, sur une défaite. Pour la mémoire de nos camarades, on les mettra minables. »

Au camp de Kaboul s’éloignent les dix blindés où ont été chargés les cercueils. Au-dessus de l’un d’eux flotte un petit fanion français, pas plus grand qu’un mouchoir.

Florence Aubenas

Le Nouvel Observateur


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