Lourdes, un produit commercial bien positionné

mercredi 27 août 2008.
 

Bernadette Soubirous, à qui la Vierge Marie serait apparue dans une grotte de Lourdes en 1858, n’en croirait pas ses yeux : pour le 150e anniversaire de cette apparition, c’est 8 à 9 millions de pèlerins qui devraient mettre leurs pas dans ceux de la jeune illuminée.

Les organisateurs de ces festivités ont décroché le gros lot en obtenant la participation du patron en chef du business catholique, le pape Benoît XVI, qui sera de la partie du 13 au 15 septembre. Ce déplacement coûtera la rondelette somme de 1,8 million d’euros. Mais qu’on se rassure, la société des sanctuaires de Lourdes ne risque pas de se retrouver sur la paille.

Sans parler de l’appel à la charité publique lancé pour financer le grand show papal, le souvenir de Bernadette et le culte de la Vierge sécrètent depuis longtemps de confortables profits. La société des sanctuaires est la plus grosse PME de Lourdes. Elle emploie 440 salariés et gère un budget annuel d’une trentaine de millions d’euros. Les prestations touristiques classiques (hébergement, restauration, vente de souvenirs, de livres, de CD ou de DVD) s’ajoutent aux produits phares du pèlerinage à Lourdes : l’eau de la grotte que les fidèles consomment sans modération et les cierges, complément indispensable des vœux pieux. Les chiffres révèlent que le miracle à Lourdes est une véritable industrie : en 2003, près de 400 000 personnes se sont immergées dans l’eau de cette source en attente d’une improbable guérison ; tous les ans, entre 800 et 900 tonnes de bougies fondent sur les brûloirs.

Le poste le plus rémunérateur est celui des offrandes dans les sanctuaires. Ce sont en effet 12 millions d’euros en liquide qui tombent chaque année dans les troncs. Cinq personnes de confiance sont chargées de la collecte mais les responsables prennent tout de même leurs précautions : les collecteurs ne sont jamais seuls, n’ont pas de poches et évoluent en permanence sous l’œil des caméras de surveillance. La foi seule ne suffirait donc pas pour résister à la tentation ?

La Chambre de commerce des Hautes-Pyrénées ne s’y trompe pas quand elle assure : « Le produit Lourdes semble bien positionné ». Entre commerçants, on se comprend et on sait apprécier les belles affaires.


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