La pauvreté n’est plus la marge du système mais son cœur

lundi 1er octobre 2007.
 

Voici la fin du mois. Tout le monde en France tire la langue en fin de mois. Certains dès le quinze, d’autres tout le temps. Ils sont de plus en plus en plus nombreux. En France la pauvreté gagne du terrain sans cesse. Durant l’année 2005, dernière année évaluée, 260 000 personnes de plus qui sont devenues pauvres. Le taux de pauvreté a ainsi enregistré sa plus forte hausse depuis sa création - de 11,7 à 12,1% selon le chiffre de l’INSEE.

Le Secours Populaire et Ipsos ont voulu connaître quelle perception les Français avaient de la pauvreté autour d’eux. Frisson. On découvre que près de la moitié de nos concitoyens connaissent des pauvres dans leur entourage. Mais surtout près d’un tiers admettent avoir connu eux-mêmes une telle situation. Le fait que près d’un Français sur trois admette être déjà tombé dans la pauvreté est un résultat d’autant plus inquiétant qu’il y a très certainement une sous-déclaration. Car on a toujours honte d’être pauvre.

Vu de plus près, la composition sociale des nouveaux pauvres est très claire. On trouve logiquement les foyers vivant avec moins de 2 000 € nets par mois (43%), les catégories populaires (35% des employés et des ouvriers) et, dans une moindre mesure, les femmes (33% contre 26% des hommes). La pauvreté n’est plus la marge du système mais son cœur, son symptôme de bon fonctionnement. Cette masse humaine humiliée est celle que les pédants sociaux libéraux appellent les assistés. En ayant ces chiffres en tête, lisez mon livre et vous comprendrez pourquoi j’ai tant de dégout pour ceux qui devraient être les porte paroles de la révolte contre cet ordre des choses mais se comportent avec tant d’enthousiasme et de suffisance comme ses gestionnaires zélés.


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