PRS, représenté par Christophe Robillard, a assisté cette semaine aux rencontres mondiales du logiciel libre qui se tenaient du 1er au 5 juillet à Mont-de-Marsan. Un lieu où se côtoyaient au gré des conférences et du village associatif habitants du cru, informaticiens, artistes et entrepreneurs.

Avant d’aller plus loin, commençons par expliquer en quoi l’utilisation de logiciels libres est éminemment politique. Merci de continuer à lire cet article, prononcer le simple mot de logiciel à un militant peut parfois le faire reculer de trois pas en arrière ... Et pourtant, cette question ne doit pas être réservée aux techniciens. Elle est réellement l’affaire de tous.

L’information et ses technologies refaçonnent notre univers technique, social et éthique, mais ces bouleversements se font dans deux directions opposées selon que l’on choisit d’en encourager l’appropriation privée ou d’en faire des biens communs. Après l’économie agraire, appropriation privée de la terre, l’économie industrielle, appropriation privée des moyens de production, est en train de se dessiner aujourd’hui une économie de la connaissance basée sur la privatisation des idées.

Mais la notion même de privatisation des idées est absurde. Lorsque j’ai une idée, que je la donne, je garde toujours l’idée ! Il a donc fallu pour étendre le capitalisme organiser artificiellement la rareté de la production et de la diffusion des idées.

Ainsi, on assiste à une extension effrénée des domaines couverts par les brevets (molécules pharmaceutiques, variétés végétales, séquences génétiques, logiciels) afin de restreindre, pour le profit de quelques multinationales, l’accès à des ressources essentielles telles que les médicaments, les semences et l’information.

Parallèlement, une autre logique se met en place, basée sur le partage de l’information. Elle se donnait à voir aux rencontres mondiales du logiciel libre.

Un logiciel libre est un logiciel déposé sous une licence (GPL) qui permet librement de le copier, de le donner, et de le modifier. Plus généralement, on peut voir le monde du logiciel libre comme un patrimoine numérique commun où chacun peut ajouter et personne ne peut soustraire. Il est fondé sur les valeurs de coopération, de partage et d’entraide.

Il était frappant de constater lors de ces rencontres que les acteurs du « Libre » ne sont pas de doux rêveurs enfermés dans leurs illusions. De nombreuses réalisations concrètes existent, qui démontrent ainsi la viabilité économique d’un modèle fondé sur le partage. En l’occurence, plus de 90% des serveurs qui hébergent des sites web sont en fait des logiciels libres. L’événement de cette semaine dépassait les frontières strictes du logiciel. Etaient présents également des artistes de musique libre, ou encore la maison d’édition In Libro Veritas qui permet à tous de lire, d’écrire et de publier librement et gratuitement toute littérature sous licences libres.

La notion d’accès à tous et pour tous d’un service est une préoccupation majeure au sein des acteurs du libre. Ainsi, on apprenait sur le stand de la « Federation France Wireless » que cette association avait permis l’accès haut-débit à Internet à tout un village, cette mission n’ayant pas été garantie par l’opérateur historique n’assumant plus pleinement sa mission de service public depuis qu’il est soumis aux lois de la concurrence.