Critique de la Coupe du monde et mépris du peuple

mercredi 12 juillet 2006.
 

Ça y est la Coupe du Monde est terminée, perdue par la France à la loterie des tirs au but.

Ces quelques semaines d’enthousiasme populaire se clôturent. L’immense majorité de la population française peut se donner rendez-vous dans 2 ans pour la Coupe d’Europe si elle veut de nouveau connaître les mêmes moments d’europhorie et d’insouciance donnés par ces vapeurs d’opium du peuple.

Il ne manque pas de rebelles de salons de thé pour venir dénoncer ce peuple drogué qui ose , ô blasphème, faire la fête tandis que des sujets graves l’attendent.

La palme revient à ce chroniqueur de Libération qui après nous avoir décrit des « troupeaux de supporters que l’on traverse au pas prudent, une violence agressive et nerveuse...les drapeaux qu’on vous brandit puent volontiers la sueur et la vinasse... les braillements de joie sont pleins de haine. La liesse hurle Nach Berlin ! Comme aux jours guerriers » et de traiter notre Evariste d’ « éditorialiste tricolore jusqu’au slip qu’il porte à gauche à l’instar des républicanistes néosarkozyens ».

En voila un qui n’a certainement jamais connu les fins de semaines dans les ateliers d’usines ou le métro de fin de 3X8. Il est vrai que dans les taxis climatisés et parfumés à destination des golfs de banlieues riches, on a peu de chance de croiser ces hordes de populo aux aisselles trempées et aux haleines chargées qui semblent le terroriser.

Une autre réaction ne manque pas de piquant. Un lecteur nous indique ne pas se sentir représenté par les footballeurs de l’équipe de France car il n’a que du mépris pour les gens qui se vendent, c’est-à-dire grosso modo le pourcentage le plus important des français qui, salariés, vendent leur force de travail et ne sont pas des patrons.

Finalement les fêtards qui se sont payés un bon moment contre l’angoisse habituelle auraient du rester lucides, lire Libé et écouter les mots d’ordre de la bobocratie en buvant du Cognac, (c’est plus chic que la vinasse) et se faire injecter du botox dans les glandes sudoripares tout en écoutant les homélies de Benoit XVI et de Ségolène Royal.

Force est de constater que les opposants à la communion (provisoire) de la religion du foot sont ceux qui ont un intérêt à ce que des tensions soient toujours de mises dans la Nation ou que le mépris du Peuple font se positionner dans une tour d’ivoire leur permettant d’avoir une posture hautaine et aristocratique (1). Le peuple pue et est con, phrase résumée dans le concept de beauf et il faut lui rappeler les vérités comme celle de la France qui serait au bord de la guerre civile ethnique dans les banlieues.

Le chroniqueur de Libé déjà cité parle de « remake de la fiction black-blanc-beur qui se traine, épuisé tel un ballon crevé »

La déclinologie est à l’œuvre, la fraternité n’aurait été possible que sous opium et vinasse avec slip tricolore en prime.

Encore un peu et nous aurions été traités de populistes à trop vouloir nous fondre comme des poissons dans l’eau, dans les masses de citoyens et citoyennes festives.

D’ailleurs penser que ce sont des couches populaires et particulièrement des travailleurs qu’un changement pourra s’opérer nous place en première ligne des critiques des déclinologues de la bobocratie.

Mais ce n’est pas nouveau, il s’est trouvé des politologues (2) pour expliquer que l’affrontement « classe contre classe » des mouvements ouvriers dont le PCF de naguère, comme le fameux texte de Sieyès « Qu’est ce que Tiers Etat » véritable cri de guerre contre la noblesse selon Tocqueville étaient « une invention de l’ennemi » symptomatique d’un populisme de gauche.

Être proche du peuple, fumer de temps à autre son opium ce n’est ne pas comprendre le vrai message : tout va mal mais c’est pour votre bien car l’élite s’occupe de vous !

Nicolas Pomiès (extraits)


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