Utilité d’un Mai 68 : ce n’est pas un anniversaire, c’est une actualité !

dimanche 18 mai 2008.
 

C’est tout azimut que les mauvaises nouvelles pleuvent : un jour, on nous réduit les fonctionnaires et on leur bloque les salaires tout en préparant un changement des statuts qui permettra de les licencier, un autre jour, on nous annonce la suppression de la carte famille nombreuse... A peine l’a t on, sans qu’on sache trop, restituée, tout en demandant à la SNCF de la payer à l’avenir, on nous annonce que la Sécu ne remboursera plus du tout les 6 % des lunettes qu’elle payait chichement, et que les Mutuelles, pas informées, pas consultées doivent le faire à sa place... Une autre fois, on vous dit que le prix du gaz sera en hausse massive, et puis on vous dit qu’on achève de supprimer 50 000 postes de profs en cinq ans, et que ça continue, tant pis pour nos écoles et classes en difficulté... Par contre ils trouvent 400 millions d’euros pour envoyer 700 soldats seconder Bush en Afghanistan et suppriment partout subventions, allocations, frappant les pauvres et tout ce qui les aide. Les voilà qui veulent imposer à un chômeur d’accepter un emploi quel qu’il soit à 70 % de son salaire, et à 2 h de son domicile...

Ils organisent la mort de la Sécu remplacée par des « complémentaires » et financée durement par les malades eux-mêmes avec des « franchises ». Ils annoncent qu’il faudra 41 annuités de cotisations pour les retraites alors qu’ils savent très bien que la moyenne réelle de cotisations des Français est toujours de 37 annuités. Ils laissent impunis les trafiquants d’argent sale du patronat et les initiés de l’EADS, organisant le silence de la presse vis-à-vis d’eux. Le 1er mai 2008 rentre en vigueur le nouveau code du travail passé à l’acide et ils imposent des prolongations de période d’essai (un demi CNE), un plafonnement des indemnités de licenciement pour les salariés (pas pour les patrons dont les salaires augmentent de 40 % et les retraites chapeaux, parachutes dorés, stock option augmentent pareillement)...Ils imposent des CDD « à termes incertains » de 36 mois, des ruptures de contrat de gré à gré, des délais réduits pour saisir les prud’hommes... Pas un jour sans attaque anti sociale, la rigueur s’impose partout, dégraissant les services publics et les droits collectifs pour favoriser le privé, la richesse, les nantis...Ils ont même annoncé qu’il y aurait moins de CRS sauveteurs nageurs sur les plages : allez donc vous baigner sur les plages privées si vous ne voulez pas vous noyer, ou alors que les collectivités locales paient le désengagement général de l’état...

C’est sans limite, odieux, sans précédent. Et ils laissent licencier une caissière de chez Carrefour, qui, après 16 jours de grève pour un demi euro qu’elle n’a pas eu, prend, sans le payer, un morceau de viande et de fromage pour ses enfants... Ça, c’est le monde de Sarkozy, et de Carlita, celui de Bling-bling, Rolex, Ray-ban, Neuilly, Gautier Sauvagnac et Parisot. Il n’y a pas de place ni d’écoute pour une gauche molle et un pseudo « centre » : entre les deux camps, les deux classes sociales, entre actionnariat et salariat, il faut choisir.

Et l’heure des luttes généralisées approche : pas la peine d’appuyer sur un bouton, cela va venir... Mais encore faut-il que la gauche soit à la hauteur, que le Ps, notre parti, le principal parti de la gauche se décide à prendre la mesure de ce qui se passe, et ne se pose pas de question stupide du type « Il faut sortir du fossé entre un discours pseudo révolutionnaire dans l’opposition et un conformisme économique au pouvoir ». Comme si on avait le risque d’un discours « révolutionnariste », hélas, il est plat et conformiste, en-dessous de ce qu’il faut dire et faire ! Comme s’il ne fallait pas se battre, se soulever, résister par tous les moyens, de toutes nos forces au pouvoir inique des possédants, du Medef, du capital...

Mai 68 ce n’est pas un anniversaire, c’est une actualité !


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