8 au 24 septembre 1381 : Soulèvement des "Bons amis" à Béziers

mardi 10 septembre 2024.
 

Moyen Age : De 1378 à 1385, une période de luttes, révoltes et soulèvements

Dans la France de l’ancien régime le petit peuple est écrasé de taxes. À Béziers comme ailleurs il doit subvenir au besoin de l’administration Royale qui dépense sans compter pour la guerre de Cent ans. Taxes sur les vins, les fromages, les viandes et la farine, auxquelles s’ajoutent la taille royale et un nouvel impôt : les « fouages » qui taxe les foyers. Cet impôt provoque des troubles et des émeutes dans tout le royaume.

Le prélèvement de l’impôt dépend de l’avidité des gouverneurs. C’est le duc de Berry, connu pour son goût des dépenses fastueuses, qui est choisi pour administrer le Languedoc, au titre de « lieutenant général du roi » au détriment du comte de Foix qui jouit, lui, d’une certaine popularité.

Le 8 septembre 1381, alors que la ville s’apprête à recevoir le duc de Berry en grande pompe, un charpentier, Bernard Pourquier, prend la tête d’une sédition en refusant publiquement de payer la taille. À son appel la foule se rassemble devant le siège du conseil municipal de Béziers, demandant à être reçue par les consuls. Devant une fin de non recevoir exprimée par un sergent, le rassemblement tourne à l’émeute. Les portes du conseil sont enfoncées tandis que les conseillers se réfugient dans une tour. Le peuple y met le feu forçant les notables à périr dans l’incendie ou à tenter de s’échapper en sautant dans le vide. Aux cris de « malheur aux riches » les notables de la ville sont pourchassés dans les rues de la ville, on comptera 10 morts pendant les 17 jours que dure l’émeute.

La répression est sévère. Le duc de Berry réclame 12 000 livres en dommage de « l’insulte faite par le peuple à lui et à d’autres personnes » et 40 insurgés sont pendus. L’insurrection se répand néanmoins dans tout le Languedoc et ne s’éteint qu’en 1383 avec le renfort des troupes royales.

Deux rues de la ville gardent aujourd’hui trace de cet évènement la rue « Bernard Pourquier » et la rue des « bons amis » qui désigne ses compagnons de lutte, permettant ainsi à la population actuelle de se souvenir de quelle manière elle savait s’opposer au pouvoir municipal.

Aigline de Causans


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