Front syndical contre les 41 ans de cotisation pour la retraite. La CFDT rejoint CGT, FSU, SUD et FO

vendredi 28 mars 2008.
 

Un front syndical s’est constitué contre l’allongement progressif de la durée de cotisation pour une retraite à taux plein, prévue à partir de 2009, deux jours avant l’ouverture des discussions avec le ministre du Travail.

Après FO, la CGT et la FSU, la CFDT s’est opposée mardi à cette disposition de la loi de 2003, la jugeant "injuste et inefficace" tant que le taux d’activité des seniors reste faible.

Le syndicat, un des principaux artisans de la réforme de 2003, presse Xavier Bertrand de dévoiler ses intentions sur la loi qui doit être présentée au Parlement à la fin du premier semestre. Des rencontres bilatérales avec les partenaires sociaux se tiendront jeudi au ministère du Travail. Estimant que "le gouvernement veut aller vite pour notamment imposer un nouvel allongement de la durée de cotisation", la CGT et la FSU ont d’ores et déjà appelé à manifester samedi "pour la défense et l’amélioration de notre système de retraite".

Xavier Bertrand a repoussé la demande du Medef d’augmenter l’âge légal de départ à la retraite, actuellement de 60 ans, que les syndicats considéraient comme un premier casus belli. Mais l’allongement de la durée de cotisation d’un trimestre par an à partir de 2009 pour atteindre 41 ans en 2012 semble acquise.

Dans un rapport remis fin 2007 au Parlement, le gouvernement souligne ainsi que les perspectives financières des régimes de retraite se sont aggravées plus qu’il n’avait été envisagé en 2003. L’évolution de ces projections était l’une des principales conditions fixées par la loi pour le passage à 41 ans.

Outre les 41 ans de cotisations en 2012, le rapport évoque le possible passage à 41,5 ans en 2020.

"ON SERA AMENÉ À MOBILISER"

Mais l’allongement de la durée de cotisation peut aussi être repoussé si l’évolution du taux d’activité des seniors n’est pas satisfaisante, a insisté mardi le secrétaire national de la CFDT en charge du dossier, Jean-Louis Malys, citant un taux de 38,1% en France en 2006 contre 43,6% en moyenne dans l’Union européenne.

"Pour la CFDT, l’amélioration du taux d’emploi des seniors est une condition pour envisager l’allongement de la durée de cotisation", a-t-il dit à la presse, sans préciser quel taux serait à ses yeux suffisant. Pour assurer le financement des régimes de retraite, le syndicat demande des mesures pour augmenter ce taux d’activité et souhaite que le transfert des éventuels excédents de l’Unedic aux comptes des retraites soit confirmé.

Il demande également que le Fonds de réserve des retraites soit "sanctuarisé" pour le mettre à l’abri de toute ponction éventuelle et que la taxe sur les revenus du patrimoine et de placement, actuellement de 2% et qui l’alimente en partie, soit doublée.

Pour augmenter les retraites les plus basses, la CFDT souhaite qu’un nouveau mode d’indexation du minimum contributif permette de maintenir dans le temps la parité avec le smic, ainsi qu’une augmentation plus rapide de ce minimum pour se rapprocher de 100% du salaire minimum.

Pour réduire les effets négatifs des "parcours professionnels accidentés et des aléas de la vie", le syndicat propose une meilleure validation des périodes de chômage et de maladie et une prise en compte des mauvaises conditions de travail et des effets de la pénibilité sur l’espérance de vie.

Selon la CFDT, "la pérennité de nos régimes de retraites est possible" et "les mesures à prendre ne sont pas forcément douloureuses et injustes".

Mais si le gouvernement confirme le passage à 41 ans à partir de 2009, "sans doute, on sera appelé à mobiliser", a dit Jean-Louis Malys.


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