Debout ! (appel au vote d’Olivier Besancenot)

vendredi 7 mars 2008.
 

Ces 9 derniers mois, on a en a pris plein la tête. Sarkozy et le Medef s’en sont donnés à coeur joie : cadeaux fiscaux aux plus riches, attaques contre les retraites, contre la sécu, contre les services publics, contre la jeunesse.

Le 9 mars c’est l’occasion de leur mettre une grande claque.

Tant mieux si l’UMP perd un maximum de municipalités ! Aux élections municipales, il y a bien deux tours... comme aux présidentielles. À la LCR, on a croisé beaucoup de monde qui nous a dit « j’aurai bien voulu voter pour vous l’an dernier, mais au dernier moment - et je le regrette -, j’ai voté Royal pour être sûr que ne se rééditerait pas le scénario de 2002, quand Le Pen avait éliminé Jospin. » Cette fois, il faut que tout le monde vote au plus près de ses convictions. Il y a une certaine gauche qui nous explique que voter utile, c’est voter pour elle. Cette gauche dont plusieurs membres se retrouvent au gouvernement, dans des commissions diverses. Cette gauche où l’avocat de la « modernité » Strauss Kahn exerce ses talents au FMI. Et que dire du PS qui n’a trouvé à faire que des remarques de forme à la politique de Sarkozy. Lui qui est d’accord sur le fond des mesures gouvernementales. Lui qui a laissé passer la nouvelle édition du traité ultralibéral européen, quand ses députés n’ont pas voté pour, alors qu’il avait promis qu’une fois élue, elle aurait recours à un référendum. Cette gauche-là était aux abonnés absents quand il y avait des possibilités concrètes d’aller au carton contre Nicolas Sarkozy. Que ce soit sur les régimes spéciaux, sur la loi d’autonomie des universités, sur les logements, sur les licenciements, contre les centres de rétention. Partout les tête de liste du PS bégayent en appelant au vote « utile ».

Mais depuis 9 mois à quoi elle a été utile cette gauche ? Voter utile, c’est voter pour une gauche qui est utile au quo-ti-dien contre la droite. Qui ne s’affiche pas antidroite qu’au moment des élections, parce que ça fait fun et ça rapporte des voix. Il faut renforcer celles et ceux qui ont été utiles tous les jours contre la droite ces derniers mois et années, qui seront utiles dès le lendemain des municipales et qui portent un programme radicalement alternatif. D’autant plus que le gouvernement est en crise. Sarkozy, on le savait, perd de plus en plus de crédit dans les milieux populaires. Maintenant il ne fait même plus l’unanimité dans son propre camp.

Nous devons profiter de cette situation pour que les mobilisations poussent fort, pour que des victoires soient obtenues en profitant des divisions de « ceux d’en haut ». Des mobilisations, il y en a eu et il y en a de plus en plus. Face à une droite dure et un patronat cynique, il ne sert à rien de s’apitoyer, il faut se battre. Comme les cheminots qui ont montré la voie. Comme les salariés de la grande distribution ou ceux de la Snecma qui se battent pour des augmentations de salaires. A l’heure où les grands patrons et les gros actionnaires affichent des augmentations record de leurs revenus, il est temps de réclamer notre dû, d’imposer une autre répartition des richesses. Plus que jamais, ces luttes ont besoin d’un correspondant politique.

La situation renforce notre détermination à aller de l’avant vers la création d’un nouveau parti anticapitaliste. La LCR 100% à gauche soutien plus de 200 listes, dont plus de la moitié sont des listes unitaires avec diverses composantes de la gauche radicale. Déjà des milliers de colistiers de la LCR, des milliers de participantes et de participants aux comités de soutien des listes ont fait connaître leur intention de travailler ensemble après les élections. Il faut leur donner la patate et le crédit pour aller plus loin et cela passe par le maximum de bons résultats électoraux.

Voter pour nos candidates et nos candidats, c’est faire entendre la colère qui gronde, c’est envoyer un vrai préavis pour les mobilisations sociales futures. Voter pour nos listes, c’est aussi envoyer dans chaque ville des conseillers municipaux radicaux contre la droite et indépendants de la gauche classique. Des conseillers municipaux qui seront comme des délégués du personnel dans une entreprise, notamment pour les habitantes et les habitants des quartiers populaires. Ces conseillers municipaux, ils vous tiendront au courant de tout ce qui se trame dans votre dos. Ils seront la voix des sans voix et relayeront les exigences populaires. Ils se battront pour redonner le pouvoir aux habitants. Ils s’opposeront sans concession aux politiques antisociales. Ils proposeront des mesures en faveur des droits sociaux, des services publics, de l’environnement, du cadre de vie et voteront tout ce qui ira dans ce sens. Le candidat Sarkozy prétendait que dans « La France d’après », la vie serait plus belle. 9 mois après, la vie est surtout plus chère ! Car tout augmente. Tout : les loyers, l’essence, les produits de première nécessité. Tout, sauf nos salaires, nos pensions de retraites, nos minima sociaux. Il faut que le ras-le-bol se fasse entendre. Mais pour qu’il se faire entendre avec la plus grande des clarté, il faut qu’il soit porté par une gauche qui ne lâche rien.

Le 9 mars, regardez Sarkozy et le Medef droit dans les yeux, votez comme luttent des millions de jeunes et de travailleurs. Votez debout !

Olivier Besancenot


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