Municipales (6) : A Brest, la gestion de l’eau submerge la campagne (par Marc Laimé)

lundi 3 mars 2008.
 

Dans son édition du 24 janvier 2008, l’Humanité hebdo décrit l’invraisemblable charivari que suscite la question de l’avenir de la gestion de l’eau à Brest, à quelques semaines des élections municipales. L’affaire est exemplaire puisque tous les partis en lice se déchirent autour du choix, public ou privé, de la gestion de l’eau...

« Un serpent de mer vient de resurgir à Brest : celui de la gestion de l’eau. Privatisée en 1987 par une municipalité de droite, elle s’impose déjà comme l’un des dossiers majeurs de la prochaine mandature. En effet, le terme du contrat liant la collectivité brestoise à Veolia pour vingt-cinq ans est prévu pour 2012. Et le choix du futur mode de gestion commence à susciter de vifs débats de campagne.

D’autant qu’un rapport que vient de publier la CGT de la communauté urbaine de Brest métropole océane apporte de l’eau au moulin de la remunicipalisation : depuis 1987, le prix du mètre cube d’eau potable est passé de 1,40 à 3,22 euros, alors que la moyenne nationale s’établit, selon l’Insee, à 2,95 euros.

Dans le même temps, les effectifs affectés à ce service ont été divisés par deux.

Laurent Prunier, en tête de la liste UMP, affiche néanmoins sa préférence pour une gestion privée. Mais n’exclut pas une remunicipalisation de la gestion de l’eau « au cas où nous n’arriverions pas à établir un partenariat privé dans de bonnes conditions. »

Une position dont à voulu se démarquer l’ex-élu UMP Fortuné Pellicano, qui présente une liste dissidente à droite, en optant pour une société d’économie mixte, solution que Laurent Prunier récuse.

A gauche, le sujet ne manque pas non plus d’aviver les querelles au sein de la liste d’union menée par le maire PS sortant, François Cuillandre.

D’un côté, des verts vent debout pour une régie ; de l’autre des socialistes favorables à une société d’économie mixte...

Le communiste Maxime Maul, qui se présente sur la liste d’union de la gauche, a, pour sa part, choisi le pragmatisme : « Le tout-privé a fait son temps. Mais plutôt que de faire un choix dogmatique qui nous engage pour 25 ans, comme l’a fait la droite en 1987, ouvrons le débat avec la population et évaluons ce qui se fait ailleurs. Tout en gardant à l’esprit ces trois principaux enjeux : le coût pour l’usager, la qualité de l’eau et sa préservation, problème crucial en Bretagne, et la promotion du service public local. »

F.G.

On souhaite bon courage au maire sortant, Francis Cuillandre (PS), qui s’était exprimé le jeudi 15 novembre 2007 sur la question, lors d’une réunion de bilan tenue à la Maison des syndicats devant une trentaine de personnes, comme le relatait Ouest France, dans son édition brestoise du 17 novembre 2007 :

« Le prix de l’eau augmente. Quelle sera la gestion choisie en 2012 · « La facture d’eau comprend, tout à la fois, ce qui est consommé par les ménages, les redevances, la TVA et la part assainissement. L’eau est chère, mais au robinet, elle est mille fois moins chère qu’en bouteille. Le coût, c’est la conséquence du mode de gestion et de la manière dont l’eau est captée et traitée. En Bretagne, la situation de pollution nous oblige à traiter la ressource de manière spécifique.

« Je ne suis pas certain que beaucoup de communes soient, actuellement, en régie directe. Ce contrat avec Veolia, nous l’avons trouvé en arrivant aux affaires. Il avait été négocié pour 25 ans ! Nous sommes, aujourd’hui, ouverts à toute hypothèse. Nous ne sommes pas mariés avec Veolia. Nous analyserons sereinement toutes les hypothèses et prendrons les décisions les meilleures. »


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