Mobilisons-nous pour défendre les prisonniers d’opinion de l’odieuse dynastie marocaine

dimanche 24 février 2008.
 

Le 6 janvier, la cour de cassation du Maroc a statué sur le cas des 10 hommes nommés ci-dessus, qui sont tous membres de l’Association marocaine des droits humains (AMDH) :

Mohamed Boughrine, 72 ans, prisonnier d’opinion

Abdelkbir Rabaoui

Abass Abbassi

Mohamed Fadel

Abdelaziz Timor

Brahim Ahansal

Smaïn Amrar

Abderrahmane Aaji

Mohamed Yousfi

Nabil Cherqui

Les 10 hommes nommés ci-dessus ont été arrêtés les 5 et 6 juin 2007 et inculpés d’« atteinte à la monarchie », après avoir participé à un sit-in pacifique organisé dans la ville de Beni Mellal en signe de solidarité avec sept autres membres de l’Association marocaine des droits humains (AMDH) arrêtés après des manifestations le 1er mai. Ces derniers continuent de purger des peines de deux à quatre ans de prison auxquelles ils ont été condamnés pour « atteinte à la monarchie ». Amnesty International a adopté ces sept hommes comme prisonniers d’opinion. Au cours des manifestations du 1er mai et du sit-in du 5 juin, les participants ont scandé des slogans critiques envers le régime, tels que : « Fini les tabous », « Plus de liberté » et « Jet-ski et fêtes, où est passé l’argent du peuple ? » (en référence à un sport pratiqué par le roi). La monarchie demeure un sujet tabou au Maroc. Ces dernières années, plusieurs personnes, dont des journalistes et des militants politiques, ont été poursuivies et dans certains cas condamnées à des peines d’emprisonnement pour avoir exprimé de manière pourtant pacifique leur point de vue sur le régime.

Les dix hommes nommés ci-dessus ont été reconnus coupables d’« atteinte à la monarchie » par une cour d’appel en août 2007.

La cour de cassation a confirmé la peine d’un an d’emprisonnement prononcée contre Abdelkbir Rabaoui, Brahim Ahansal et Mohamed Yousfi par une cour d’appel le 9 août 2007. Ces trois hommes risquent donc d’être emprisonnés d’un moment à l’autre, alors qu’ils n’ont fait qu’exercer pacifiquement leur droit à la liberté d’expression et de réunion. S’ils étaient arrêtés, Amnesty International les adopterait alors comme prisonniers d’opinion et demanderait leur libération immédiate et sans condition.

Cependant, la cour de cassation a annulé, pour des raisons de procédure, la peine de trois ans d’emprisonnement prononcée contre Mohamed Boughrine, prisonnier d’opinion, et celle d’un an de prison infligée aux six autres membres de l’AMDH. Leur dossier fera donc bientôt l’objet d’un nouvel examen par une cour d’appel.

Amnesty International est inquiète depuis qu’elle a appris que l’état de santé de Mohamed Boughrine se dégradait. D’après sa famille, cet homme âgé de soixante-douze ans souffre de difficultés respiratoires exacerbées par le fait qu’il a déjà perdu la moitié d’un poumon. De plus, une hémorragie interne qu’il a eue en 2001 continue de lui causer des problèmes de santé. Les affections dont il est atteint seraient apparues lors de ses précédentes périodes de détention. Mohamed Boughrine souffre également de rhumatismes qui seraient aggravés par l’atmosphère froide et humide de la prison.

Le 28 janvier 2008, l’Association médicale de réhabilitation des victimes de la torture (AMRVT), une organisation non gouvernementale (ONG) marocaine qui fournit une assistance médicale aux personnes qui ont subi des violations des droits humains, a annoncé que le ministère de la Justice lui avait refusé la permission de rendre visite à Mohamed Boughrine. Bien qu’un médecin soit présent, comme le prévoit la législation marocaine, à la prison de Beni Mellal, où Mohamed Boughrine est détenu, ses proches craignent qu’il ne reçoive pas les soins et traitements nécessités par son état.


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