Laurence Parisot saisit la « commission d’éthique » du Medef Ouaf ! Ouaf ! répond l’écho...

samedi 23 février 2008.
 

Nul ne sait si la France entière s’est offert un immense éclat de rire. Mais, invitée au Journal télévisé de mardi 12 février, devant six à sept millions de téléspectateurs, alors que David Pujadas lui demandait ce qu’elle pensait de la hausse de 40 % des salaires des grands patrons, Laurence Parisot a osé répondre qu’elle allait « saisir la commission d’éthique du MEDEF ».

Quoi, il y a une « éthique » au MEDEF ? Il y a même une « commission » ?

Denis, Laurence, Michel, seraient-ils perclus d’éthique ? Denis Gautier-Sauvagnac (DGS), délégué général de l’Union des industries et métiers métallurgiques (UIMM), s’est fait prendre la main sur la poignée, par le Tracfin, organisme de lutte contre le blanchiment d’argent parce qu’il prélevait des mallettes d’argent liquide de 26 à 32 kg à raison d’environ 2 millions d’euros par an - avec des pointes au moment des présidentielles. DGS qui touchait lui-même 240 000 euros, pour cela, n’a pas voulu dire d’où venait l’argent ni où allait l’argent : omerta. Est-il membre de la commission d’éthique ?

On a su qu’il y avait une caisse noire de 600 millions d’euros, certains ont dit « un milliard », qui servaient à « fluidifier les relation sociales », à « prévenir les conflits ». DGS qui était président de l’UNEDIC versait des salaires en liquide à ses « collaborateurs » sans verser de cotisations sociales, un proche De Calan aussi qui vient d’être mis en examen. Tous pour « abus de confiance », « fraude aux Ursaff » « destruction de preuves ». DGS s’est fait remplacer à l’UNEDIC par Michel de Virville, qui avait fait un célèbre rapport en 2004 pour démanteler le Code du travail. A propos des salaires en liquide, sans cotisations à l’URSSAF, De Virville et De Calan que faisaient-ils ?

Tous partisans de l’éthique ?

Mme Laurence Parisot, présidente du MEDEDF dont l’UIMM est le pivot, qui a été élue contre un autre candidat, son challenger, Guillaume Sarkozy, a déclaré qu’elle se sentait « salie » par cette révélation sur l’argent liquide, que c’était un « secret de famille honteux » et que « beaucoup savaient inconsciemment ». Ethique cachée ?

La ronde de l’éthique : DGS a été mis en examen, sans être placé en préventive ni lui, ni ses complices, il ont ainsi pu se concerter, il leur est reproché, entre autres, la « destruction de preuves ». DGS a passé la main à Cathy Kopp, présidente d’Accor, proche de Laurence Parisot, pour négocier à sa place avec les syndicats de salariés les accords dits de « flexisécurité » de janvier 2008. Kathy Kopp s’est aussitôt fait assister par Jacques Barthélémy, du célèbre cabinet d’avocat Barthélémy, le plus proche du MEDEF sur la place de Paris. Jacques Barthélémy est « l’expert » qui travaille depuis le 15 février 2005, dans la commission de « recodification » du Code du travail qu’il oriente dans le sens du rapport de Virville. « Liaisons sociales » de janvier 2008 révélait que « chaque mois Denis Gautier-Sauvagnac déjeunait avec M. Jean-Denis Combrexelle ». Jean-Denis Combrexelle est le directeur des relations du travail (DRT) qui était le maître d’œuvre de la commission de « recodification » du code du travail. Ethique, quand tu nous tiens par la barbichette..

Mais au fait, puisque des millions de téléspectateurs ont entendu Laurence Parisot saisir la commission d’éthique du MEDEF, qu’a t elle répondu ? On brûle d’impatience. Ne détruisez pas le rapport. Ne gardez pas secrète votre réponse, en famille. Livrez nous la mallette qui le contient. Beaucoup veulent savoir consciemment. Les caissières de Carrefour notamment ont hâte de tout connaître de vos interrogations sur les salaires des patrons.

Gérard Filoche


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