La chanson des Egaux

lundi 21 janvier 2008.
 

En 1795, les babouvistes luttent pour conserver le acquis sociaux et démocratiques de la Révolution française. Surtout implantés parmi les sans-culottes des quartiers parisiens, leurs chants représentaient un moyen important de diffusion de leurs idées.

Les paroles étaient placardées dans les faubourgs, envoyées aux correspondants de province, chantées par des amis dans les cafés, lieux politiques si importants à l’époque.

La police du Directoire pourchassent les vecteurs de ces chants. Ainsi, deux sans-culottes de Louviers sont accusés d’avoir diffusé des paroles de chanson et traînés en procès.

A Paris, plusieurs chanteuses popularisent ce répertoire. C’est particulièrement le cas de Sophie Lapierre, interprète de talent, ancienne militante d’une société populaire féminine, qui officie au Café des Bains chinois où elle enchante et enflamme soldats et citoyens. La Chanson des Egaux a été écrite par Sylvain Maréchal ou Charles Germain

Tu nous créas pour être égaux

Nature, ô bienfaisante mère !

Pourquoi des biens et des travaux

L’inégalité meurtrière ?

*

Pourquoi mille esclaves rampants

Autour de quatre à cinq despotes

Pourquoi des petits et des grands ?

Levez-vous braves sans-culottes

Réveillez-vous à notre voix

Refrain

Et sortez de la nuit profonde

Peuple ressaisissez vos voix

Le soleil luit pour tout le monde !

*

Dans l’enfance du genre humain

On ne vit point d’or, point de guerre,

Point de rang, point de souverain,

Point de luxe, point de misère

*

La sainte et douce égalité

Remplit la terre et la féconde

Dans ces jours de félicité

Le soleil luit pour tout le monde

Refrain

Tous s’aimaient, tous vivaient heureux

Goûtant une commune aisance

Les regrets, les débats honteux

N’y troublaient point l’indépendance

*

On vit des princes, des sujets,

Des opulents, des misérables,

On vit des maîtres, des valets,

La veille tous étaient semblables

Refrain

Du nom de loi et institut,

On revâ l’affreux brigandage,

On nomme crime les vertus

Et la nécessité pillage !

*

D’un trop léthargique sommeil

Peuples rompez l’antique charme

Par le plus terrible réveil

Au crime heureux portez l’alarme

Refrain


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