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Le ventilateur à merde est un engin très imprécis, disait avec humour Strauss-Kahn face aux rudes secousses de l’époque entre « camarades » qui cherchaient à s’asperger… J’en informe ceux qui viennent d’en découvrir les inconvénients au congrès de Nancy. Notamment quand Jérôme Guedj a tué le congrès du PS dans sa diatribe, postillonnant en croyant asperger LFI sur le vieux refrain de l’antisémitisme.
L’engin imprécis de Guedj
Je mets au défi Jerôme Guedj et quiconque de ceux qui l’ont applaudi au congrès du PS de trouver dans mes écrits ou discours une seule fois au cours des quarante dernières années les expressions qu’il m’attribue à propos d’Israël. Ou de dire quels « propos insupportables » il me reproche. Et de même aux journalistes qui répètent à longueur d’intervention les injures de Guedj.
Le PS s’excuse ou assume ? Quant aux journalistes… à quoi bon ? Mais le fond reste. Guedj veut la scission du PS vers le macronisme. C’est bien son droit. Il sait, lui mieux que d’autres, que cela se construit. Car il prépara avec moi soigneusement notre départ en 2008 pour créer le « Parti de gauche » puis le « Front de gauche ». Avant de nous trahir, bien sûr, au dernier moment et prétendre n’avoir rien su. À présent, il a choisi l’accord avec LFI comme thème repoussoir. Il me cible pour donner un sens concret pour des gens que l’opposition des idées n’intéresse plus depuis longtemps. Cela ne se fera pas évidemment. Et je les en félicite. Au prochain naufrage, ils se battront encore sur le pont pour s’approprier les canots de sauvetage. En tout cas, nombreux sont ceux qui se méfient des appétits changeant de la girouette politique de l’Essonne. Il pense être réélu député comme la dernière fois avec l’aide des macronistes, qui retirèrent leur candidature contre lui comme ils le firent avec d’autres. Banal. La prochaine fois, il n’y aura pas d’ambiguïté.
Au congrès du PS, on brûlait d’envie de demander un peu de dignité. Je l’ai tweeté. C’est vrai, non ? Que n’ont-ils eu un débat sur la « radicalité » dont Faure veut s’inspirer paraît-il. Certes, ce sera seulement « quand elle est nécessaire » comme prévient Olivier Faure, que sa propre audace effraie. Comme parti d’avant-garde, le PS saura pourtant bien quand la radicalité sera nécessaire. Ce sera la veille des élections pour nous proposer de signer un meilleur partage de circonscriptions avec nous. Un autre débat, ce serait avec Boris Vallaud sur la « démarchandisation » de l’économie de marché. Il verra ça avec Guedj et ses projets d’Ehpad privés médicalisés. Mais si vous devez faire une scission, pourquoi pas sur un sujet de fond ? Permettez-moi d’être un peu taquin, gentils délégués qui « refusez la brutalisation » de la vie politique.
Voici des thèmes, par exemple la lutte contre l’économie d’armement avec vos « amis socialistes allemands » au pouvoir, ou bien la guerre contre l’Iran. Ou bien encore le bilan de votre non-censure de Bayrou, la retraite à 60 ans ou l’interdiction des pesticides. Bref, quelque chose qui puisse intéresser notre peuple en général. Votre congrès est raté et vous l’avez planté tout seuls comme des grands. Consolation, vous avez déjà deux candidatures officielles pour votre « primaire du pauvre », comme dit votre ami Julien Dray : Ruffin et Autain. Deux « ex-LFI » comme c’est écrit partout, faute de pouvoir en dire davantage. Sac à papier ! LFI ? Même « ex », n’est-ce pas déjà trop ? En tout cas, amis insoumis, vous avez bien reçu le message de mise à distance que le congrès du PS vous a envoyé : pas d’alliance avec LFI, ni aux municipales, ni aux présidentielles. Ni aux législatives. Les électeurs vont adorer se débarrasser d’eux sans endommager la barque de gauche.
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