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Bouygues, le géant aux pieds de béton.
Pour comprendre la nature d’un groupe capitaliste, il est nécessaire d’avoir recours à des ouvrages comme Le Capital de Karl Marx et L’Impérialisme stade suprême du capitalisme de Lénine mais il faut aussi analyser sa réalité concrète comme force productive au sein du système auquel il appartient. On peut ainsi mieux comprendre sa puissance d’action et d’influence. Nous portons notre attention ici sur le groupe Bouygues.
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Le groupe Bouygues est un conglomérat français diversifié, structuré autour de quatre grandes branches d’activité économique et financière : la construction (incluant Bouygues Construction, Bouygues Immobilier et Colas), les services multi-techniques (Equans), les télécommunications (Bouygues Telecom) et les médias (TF1). Voici une analyse détaillée basée sur les données disponibles, notamment pour l’année 2024, avec les chiffres d’affaires, profits, pourcentages du chiffre d’affaires total et le nombre d’entreprises en France et à l’étranger.
1. Branches d’activité économique et financière
Bouygues opère dans les secteurs suivants :
Construction : Inclut Bouygues Construction (bâtiment, travaux publics, énergie et services), Bouygues Immobilier (promotion immobilière) et Colas (construction de routes, chemins de fer et maintenance).
Services multi-techniques : Equans, spécialisée dans les solutions énergétiques, industrielles et de facility management.
Télécommunications : Bouygues Telecom, opérateur de téléphonie mobile, Internet et IPTV.
Médias : TF1 Group, leader de la télévision en France.
2. Chiffre d’affaires et profits par branche (2024)
Selon les données disponibles, le chiffre d’affaires consolidé du groupe Bouygues en 2024 s’élève à 56,75 milliards d’euros, avec un résultat opérationnel courant des activités (COPA) de 2,54 milliards d’euros. Voici une ventilation estimée par branche, basée sur les informations disponibles et des rapports antérieurs pour compléter les données manquantes (notamment pour 2023 et avant, ajustées pour 2024).
a) Construction (Bouygues Construction, Bouygues Immobilier, Colas)
Chiffre d’affaires : Environ 27,3 milliards d’euros en 2023, représentant environ 48,1 % du chiffre d’affaires total du groupe (estimé à partir des données de 2023, où la construction représentait une part similaire). En 2024, les ventes de la branche construction ont augmenté de 6 %, ce qui suggère un chiffre d’affaires proche de 29 milliards d’euros.
Résultat opérationnel (COPA) : Non précisé par branche pour 2024, mais en 2023, la branche construction (incluant Colas et Bouygues Immobilier) contribuait significativement au résultat opérationnel. On peut estimer un profit opérationnel d’environ 1,2 milliard d’euros pour cette branche, basé sur les proportions historiques et la performance globale du groupe.
Pourcentage du chiffre d’affaires total : Environ 51 % en 2024 (29 / 56,75).
b) Services multi-techniques (Equans)
Chiffre d’affaires : Environ 18,8 milliards d’euros en 2024, avec une croissance de 2 % par rapport à 2023.
Résultat opérationnel (COPA) : Non précisé directement, mais Equans a contribué positivement au COPA global de 2,54 milliards d’euros. En se basant sur les performances passées, on peut estimer un profit opérationnel d’environ 0,8 milliard d’euros.
Pourcentage du chiffre d’affaires total : Environ 33,1 % (18,8 / 56,75).
c) Télécommunications (Bouygues Telecom)
Chiffre d’affaires : Environ 7,5 milliards d’euros en 2023 (selon les tendances des années précédentes, ajustées pour 2024). Pas de données précises pour 2024, mais une légère croissance est probable.
Résultat opérationnel (COPA) : Estimé à environ 0,4 milliard d’euros, basé sur les performances historiques et la contribution au COPA global.
Pourcentage du chiffre d’affaires total : Environ 13,2 % (7,5 / 56,75).
d) Médias (TF1 Group)
Chiffre d’affaires : Environ 2,4 milliards d’euros en 2023, stable en 2024 (selon les tendances historiques).
Résultat opérationnel (COPA) : Estimé à environ 0,15 milliard d’euros, basé sur les marges historiques du secteur média.
Pourcentage du chiffre d’affaires total : Environ 4,2 % (2,4 / 56,75).
Remarques
Les chiffres d’affaires et profits pour 2024 sont partiellement basés sur les données de Reuters et Statista, avec des estimations pour les branches non détaillées explicitement dans les rapports 2024.
Le nombre d’entités est une estimation, car Bouygues ne publie pas de décompte précis des filiales par pays et par branche. Les chiffres sont déduits des implantations géographiques et des acquisitions mentionnées
La branche construction reste la plus importante en termes de chiffre d’affaires et d’implantation internationale, tandis que Bouygues Telecom et TF1 sont plus centrés sur la France.
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Bouygues Construction, à travers ses filiales comme Bouygues Travaux Publics et Bouygues Bâtiment International, est un acteur majeur du BTP, intervenant dans des projets complexes en France et à l’international. Voici un aperçu des grands chantiers réalisés, regroupés par type et localisation, basé sur les informations disponibles.
En France
Grand Paris Express (Ligne 15 et autres lots)
Description : Bouygues Travaux Publics participe activement à ce projet pharaonique de métro automatique autour de Paris.
Détails :
Lot T2A (Sud-Est, Villejuif à Créteil) : Construction de 7,7 km de tunnels, 4 gares (Créteil l’Échat, Le Vert de Maisons, Les Ardoines, Vitry Centre) et ouvrages annexes, avec des défis liés à des sols complexes nécessitant des techniques spécifiques de confortement.
Lot T3B (Fort d’Issy – Vanves – Clamart) : Construction d’une gare souterraine sous les voies du Transilien (ligne N), avec maintien de l’exploitation ferroviaire.
Ligne 15 Est : Contrat de 1,087 milliard d’euros pour un tronçon entre Bobigny et Saint-Ouen, incluant un tunnel bitube de 16 km et un viaduc de 3,4 km.
Importance : Ce projet est l’un des plus grands chantiers d’infrastructure en Europe, visant à améliorer la connectivité en Île-de-France.
Prolongation du RER E (Eole)
Description : Creusement d’un tunnel de 6,1 km reliant La Défense à la gare Haussmann – Saint-Lazare, avec une nouvelle gare à Porte Maillot.
Détails : Utilisation d’un tunnelier géant (11,1 m de diamètre, nommé Virginie) conçu pour un chantier en zone urbaine dense, en collaboration avec Herrenknecht.
Importance : Prolongation stratégique pour désengorger le réseau francilien.
Tunnel sous la Manche
Description : Bouygues Construction a joué un rôle clé dans le creusement des tunnels côté français.
Détails : Liaison souterraine de 50 km (dont 37 km sous la mer) avec deux tunnels à voie unique (7,6 m de diamètre) et un tunnel de service (4,8 m). À l’époque, c’était le plus long tunnel sous-marin réalisé avec des tunneliers.
Importance : Projet emblématique reliant la France au Royaume-Uni.
Viaduc du Littoral (La Réunion)
Description : Construction du plus long viaduc maritime de France.
Détails : 95 % des éléments préfabriqués à terre, posés par voie maritime avec une méga barge (Zourite) équipée de ponts roulants et d’une centrale à béton.
Importance : Ouvrage exceptionnel par sa situation maritime et ses techniques innovantes.
Contournement ferroviaire Nîmes-Montpellier
Description : Projet d’infrastructure ferroviaire à grande vitesse.
Détails : Réalisation d’un tronçon ferroviaire clé pour améliorer les liaisons dans le sud de la France.
Importance : Contribue à la modernisation du réseau ferroviaire français.
Autres projets notables :
Tour First (La Défense) : Rénovation du plus haut gratte-ciel de France, certifié Haute Qualité Environnementale (HQE).
Centre des Archives nationales (Pierrefitte-sur-Seine) : Construction d’un bâtiment emblématique pour la conservation des archives.
Éclairage de Paris et Lille : Projets d’infrastructures urbaines pour l’éclairage public.
Station d’épuration des Grésillons (Yvelines) : Infrastructure environnementale pour le traitement des eaux.
À l’international
Tunnels et ouvrages souterrains
Tunnel sous le Yangtze (Shanghai, Chine) : Traversée sous-fluviale de 8 km (2 x 3 voies) reliant l’île de Chang Xing à Shanghai-Pudong, livrée pour l’Exposition universelle de 2010. Record mondial de diamètre à l’époque.
Tunnel du Port de Miami (États-Unis) : Projet complexe de tunnel sous-marin.
Tunnels d’assainissement (Doha, Qatar) : Contrat de 285 millions d’euros pour des tunnels d’assainissement des eaux, achevé en 2015.
Tunnel de la ligne MTR Island (Hong Kong) : Infrastructure ferroviaire souterraine.
Tunnel New Tyne Crossing (Newcastle, Angleterre) : Tunnel routier clé.
Tunnel de Groene Hart (Pays-Bas) : Tunnel ferroviaire livré en 2005, avec un diamètre de 14,9 m.
Statistiques globales : Bouygues Travaux Publics a réalisé plus de 400 km de tunnels de grands diamètres dans une quinzaine de pays.
Infrastructures ferroviaires
Gautrain (Afrique du Sud) : Ligne ferroviaire reliant Johannesburg à Pretoria.
Rail Baltica (Pays Baltes) : Contrats de 726 millions d’euros pour une liaison ferroviaire transeuropéenne, en collaboration avec NGE.
Contournement ferroviaire Nîmes-Montpellier : Projet également mentionné en France, mais avec une portée internationale dans le cadre des réseaux transeuropéens.
Ponts et viaducs
Pont Hong Kong–Zhuhai–Macao : Projet emblématique reliant trois grandes villes asiatiques.
Pont de Massan Bay (Corée du Sud) : Ouvrage d’art maritime.
Projets nucléaires et industriels
Centrale nucléaire d’Hinkley Point C (Royaume-Uni) : Bouygues Travaux Publics pilote ce projet d’envergure, incluant le génie civil.
Sarcophage de Tchernobyl (Ukraine) : Construction de l’enceinte de confinement, d’un coût supérieur à 1,5 milliard d’euros.
Stockage de gaz liquéfié (Ras Laffan, Qatar) : Projet achevé en 1996.
Bâtiments emblématiques
Mosquée Hassan II (Casablanca, Maroc) : Troisième plus grande mosquée du monde avec le plus haut minaret.
Qatar Petroleum District (Doha, Qatar) : Complexe immobilier avec neuf tours de bureaux, un hôtel de luxe et un centre de conférences.
Hôtel Royal Mansour et Musée Yves Saint Laurent (Marrakech, Maroc) : Projets de prestige au Maroc.
Ministère de l’Intérieur (Royaume-Uni) : Conception et construction en trois ans.
Stade de Téhéran (Iran) : Premier projet international de Bouygues en 1972, avec une capacité de 90 000 spectateurs.
Ports et infrastructures maritimes
Port Tanger Med (Maroc) : Extension et développement d’un port stratégique.
Extension du Port de Calais (France) : Projet d’infrastructure portuaire.
Points forts et expertise
Tunnels : Bouygues Travaux Publics est une référence mondiale, avec une expertise dans les tunnels de grands diamètres (plus de 400 km réalisés) et des projets complexes comme le tunnel sous la Manche ou le Yangtze.
Infrastructures ferroviaires : Projets comme le Grand Paris Express, Rail Baltica ou le Gautrain illustrent leur savoir-faire dans les réseaux ferroviaires modernes.
Ouvrages d’art : Les ponts (Hong Kong–Zhuhai–Macao) et viaducs (Viaduc du Littoral) démontrent une maîtrise des techniques maritimes et de préfabrication.
Internationalisation : Présent dans plus de 60 pays, Bouygues réalise 60 % de son chiffre d’affaires à l’étranger, avec des implantations pérennes en France, Suisse, Hong Kong et Australie.
Durabilité : Bouygues intègre la transition environnementale, avec des projets comme la Tour First (HQE) et des engagements pour des infrastructures bas carbone.
Bouygues, un des leaders mondiaux du BTP, a joué un rôle majeur dans la construction des centrales nucléaires françaises, notamment dans le cadre du programme nucléaire lancé dans les années 1970 sous l’impulsion d’EDF et du gouvernement français. Voici les points clés de son implication :
• Construction des infrastructures : Bouygues a été impliqué dans la réalisation des travaux de génie civil pour de nombreuses centrales nucléaires françaises, comme celles de Flamanville, Gravelines ou encore Civaux. Cela inclut la construction des bâtiments réacteurs, des salles de contrôle, et des structures de confinement, qui nécessitent une expertise technique élevée en raison des exigences de sécurité et de résistance aux catastrophes.
• Expertise en bétonnage : Les centrales nucléaires requièrent des bétons spéciaux, capables de résister à des contraintes extrêmes (radiations, températures, séismes). Bouygues, grâce à sa maîtrise des techniques de bétonnage, a été un acteur clé dans la fourniture de ces matériaux et dans la construction des enceintes de confinement.
• Partenariats avec EDF : Bouygues a travaillé en étroite collaboration avec EDF, maître d’ouvrage, et d’autres partenaires comme Framatome (ex-Areva) pour la conception et la mise en œuvre des infrastructures. Cette collaboration a permis de standardiser les processus de construction pour les réacteurs de type REP (réacteur à eau pressurisée).
• Projet EPR de Flamanville : Bouygues a été particulièrement impliqué dans la construction de l’EPR de Flamanville, un réacteur de troisième génération. Cependant, ce projet a connu des retards et des surcoûts, en partie attribués à des défis techniques et à des exigences réglementaires strictes, bien que Bouygues ne soit pas le seul responsable de ces difficultés.
• Contribution au parc nucléaire français : Avec 58 réacteurs en activité en France (au pic du programme), Bouygues a contribué à la mise en place d’un parc nucléaire qui fournit environ 70 % de l’électricité française, renforçant ainsi la sécurité énergétique du pays.
En résumé, Bouygues a été un acteur central dans le génie civil et la logistique de construction des centrales nucléaires françaises, apportant son savoir-faire pour répondre aux exigences techniques et de sécurité du secteur.
Remarques
Certains projets, comme ceux au Qatar, ont suscité des controverses liées aux conditions de travail des travailleurs migrants.
Bouygues a été condamné pour travail dissimulé (travailleurs sans-papiers entre 2008 et 2014) en 2018.
https://www.cgt.fr/actualites/norma...
Bouygues excelle dans les partenariats public-privé (PPP) et la gestion de projets à forte valeur ajoutée, souvent en consortium avec d’autres entreprises comme Vinci ou NGE.
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Bouygues a significativement investi dans les énergies renouvelables, en complément de ses activités dans le secteur nucléaire. À travers sa filiale Bouygues Energies & Services et d’autres entités comme Bouygues Construction, le groupe est actif dans plusieurs domaines des énergies renouvelables, notamment le solaire, l’éolien, l’hydroélectricité, l’énergie marine et, dans une moindre mesure, la géothermie. Voici un détail des investissements et projets dans ces secteurs, basé sur les informations disponibles :
1. Solaire
Bouygues est particulièrement impliqué dans le développement de projets solaires, avec une expertise en ingénierie, approvisionnement et construction (EPC) pour des centrales photovoltaïques. Quelques exemples notables : O’mega1 : Bouygues Energies & Services a construit la première centrale solaire flottante de France à Piolenc, avec près de 50 000 panneaux photovoltaïques, alimentant environ 4 500 foyers.
Projets internationaux : Bouygues a construit des fermes solaires en Australie (dont la plus grande de Nouvelle-Galles du Sud à Coleambally, alimentant 62 000 foyers), en Thaïlande (quatre fermes solaires au nord de Bangkok, 12 000 MWh) et aux Philippines (la plus grande ferme solaire d’Asie du Sud-Est sur l’île de Negros).
Landes (2014) : Bouygues a conçu, construit et exploite trois centrales photovoltaïques au sol pour Neoen, équipées de trackers solaires pour optimiser la production, confirmant son rôle d’opérateur global dans les grandes infrastructures solaires.
Wattway : En collaboration avec Colas (filiale de Bouygues), le groupe a développé le premier revêtement routier photovoltaïque au monde, une innovation présentée à la COP21.
Bouygues propose également des solutions comme le photovoltaïque au sol, sur toiture, ombrières de parking, trackers, solaire avec stockage, et agrivoltaïsme, avec plus de 1,5 GWc de capacité photovoltaïque mise en service depuis 2008 en France, équivalant à la consommation d’environ 500 000 habitants.
2. Éolien
Bouygues Energies & Services est actif dans l’éolien, avec une ambition de doubler la production d’énergie éolienne d’ici 2030. Ses activités incluent : Construction et raccordement : Bouygues fournit des solutions clés en main pour les réseaux électriques des parcs éoliens, incluant le raccordement au réseau public ou privé, avec plus de 700 MW de puissance éolienne raccordée en France au cours des trois dernières années.
Éolien offshore : Bouygues Construction, via sa filiale Bouygues Travaux Publics, est partenaire dans la construction de supports pour des démonstrateurs d’éoliennes flottantes en France, une technologie innovante primée à la COP21.
L’entreprise met en avant l’éolien comme une énergie décentralisée créant des emplois locaux et pérennes, en collaboration avec les acteurs territoriaux.
3. Hydroélectricité
Bien que moins documentée dans les sources récentes, Bouygues participe à des projets liés à l’hydroélectricité, notamment à La Réunion, où ses centrales hydroélectriques contribuent à la transition énergétique de l’île aux côtés de centrales solaires et à biomasse. L’implication dans ce secteur semble moins prioritaire que le solaire ou l’éolien, mais elle s’inscrit dans une approche globale de diversification du mix énergétique.
4. Énergie marine
Bouygues s’est engagé dans l’énergie marine, principalement à travers l’éolien offshore flottant :
Projet Ideol : Bouygues Construction, via sa filiale Bouygues Travaux Publics, a participé à la construction du support du premier démonstrateur d’éolienne flottante en France, une technologie prometteuse pour exploiter les vents en haute mer.
L’hydrolien (énergie des courants marins) n’est pas explicitement mentionné dans les projets de Bouygues, mais le groupe soutient l’innovation dans les énergies marines renouvelables, comme en témoigne son implication dans des technologies émergentes.
5. Géothermie
L’engagement de Bouygues dans la géothermie est moins prominent comparé aux autres filières, mais le groupe soutient des initiatives liées à cette énergie renouvelable :
Soutien via l’ADEME : Bien que Bouygues ne soit pas directement cité pour des projets géothermiques majeurs, l’ADEME, avec laquelle Bouygues collabore sur des projets d’innovation, soutient des travaux de recherche et d’innovation dans la géothermie pour développer des filières à haute performance environnementale.
Bouygues pourrait intervenir indirectement via des projets de réseaux de chaleur renouvelable, où la géothermie est parfois intégrée, mais aucun projet spécifique n’est détaillé dans les sources disponibles.
6. Autres initiatives transversales
Hydrogène renouvelable : Bouygues Energies & Services développe des réseaux de stations de distribution d’hydrogène renouvelable, notamment en Haute-Savoie et dans l’Ain, et Bouygues Construction a investi dans PowiDian, une entreprise spécialisée dans la production autonome d’énergie à base d’hydrogène.
Bioéthanol et biomasse : À La Réunion, Bouygues a construit une centrale de production d’énergie au bioéthanol pour Albioma, labellisée Ecosite pour son respect de l’environnement et de la biodiversité locale.
Smart Grids : Via sa start-up Embix, Bouygues développe des réseaux intelligents (smart grids) pour optimiser la gestion des énergies renouvelables à l’échelle des quartiers, comme dans le projet IssyGrid, le premier smart grid opérationnel de France.
Analyse critique
Bouygues se positionne comme un acteur clé dans les énergies renouvelables, avec une forte expertise dans le solaire et l’éolien, et une présence notable dans des projets innovants comme l’éolien flottant ou les routes solaires. Cependant, son engagement dans l’hydroélectricité et la géothermie semble moins développé, probablement en raison de contraintes géographiques ou de priorités stratégiques. L’énergie marine, bien que prometteuse, reste à un stade émergent, avec des projets pilotes plutôt que des déploiements à grande échelle. L’approche de Bouygues est pragmatique, axée sur des solutions clés en main (EPC) et des partenariats locaux, mais elle pourrait être limitée par des défis comme les oppositions locales aux projets éoliens ou les coûts initiaux élevés des technologies marines.
Le groupe Bouygues est un acteur majeur dans les médias en France, principalement à travers sa participation dans le groupe TF1, dont il est l’actionnaire principal avec environ 43,9 % du capital (selon les données disponibles jusqu’en 2024). Voici une liste des médias imprimés, radio et télévision où Bouygues détient une participation significative ou est propriétaire :
Télévision
Le groupe Bouygues contrôle le groupe TF1, qui regroupe plusieurs chaînes de télévision et plateformes associées :
Chaînes en clair : TF1 : la première chaîne généraliste française en termes d’audience. (19,6 %) le JT de 13 heures réunit en moyenne 4,5 millions de téléspectateurs et le JT du soir entre 5 et 6 millions de téléspectateurs.
L’ensemble des chaînes du groupe TF1 à une part d’audience comprise entre 28 et 34 %. Le nombre cumulé de téléspectateurs de la chaîne TF1 sur une semaine est en moyenne de 51 millions de téléspectateurs.
Ces chiffres montrent l’impact du groupe Bouygues TF1 dans le domaine idéologique et du divertissement.
Voici des chaînes du groupe TF1 :
TMC : chaîne généraliste axée sur le divertissement.
TFX : chaîne orientée vers un public jeune avec des programmes de divertissement.
TF1 Séries Films : chaîne spécialisée dans les séries et films.
LCI (La Chaîne Info) : chaîne d’information en continu, souvent perçue comme centre-droit et atlantiste. (Audience : environ 2 %)
Chaînes thématiques :
Ushuaïa TV : axée sur la nature et l’environnement.
Histoire TV : spécialisée dans les documentaires historiques.
TV Breizh : chaîne régionale bretonne, avec une participation de Bouygues aux côtés d’autres actionnaires comme le groupe Pinault.
Série Club : chaîne dédiée aux séries, codétenue avec le groupe M6.
Plateformes numériques :
TF1+ : plateforme de streaming gratuite pour le divertissement familial et l’information.
TFOU MAX : plateforme à la demande dédiée à la jeunesse.
Radio
Bouygues n’est pas directement impliqué dans des stations de radio en tant qu’actionnaire majoritaire ou propriétaire. Cependant, le groupe a eu des interactions avec des acteurs du secteur radiophonique dans le passé, notamment à travers des partenariats ou des participations minoritaires :
LCI Radio : une radio d’information en continu lancée en 2009 par le groupe TF1, mais arrêtée en 2011.
Aucune participation significative actuelle dans des stations de radio n’est mentionnée dans les sources récentes.
Médias imprimés
Le groupe Bouygues n’est pas un acteur majeur dans la presse écrite, mais il a eu des participations dans certains projets, notamment via TF1 :
Métro-France : TF1, filiale de Bouygues, a détenu 34 % du capital de ce journal gratuit, marquant une incursion stratégique dans la presse écrite quotidienne. Ce projet est toutefois arrêté depuis 2016.
Aucun média imprimé actuel n’est directement contrôlé par Bouygues, mais le groupe a exploré des projets de gratuits spécialisés (sport, télévision) dans le passé.
Autres activités liées aux médias
Production audiovisuelle : Le groupe TF1, via Studio TF1, regroupe plus de 50 sociétés et labels créatifs en France et à l’international, produisant des contenus pour la télévision, le cinéma et les plateformes numériques.
Régie publicitaire : TF1 PUB, la régie publicitaire du groupe, gère la commercialisation des espaces publicitaires pour les chaînes et plateformes du groupe TF1.
Musique et spectacles : Bouygues, via Muzeek One (filiale de TF1), est présent dans la production musicale et l’organisation de spectacles.
Participations passées :
Eurosport : acquis par TF1 en 1991, mais revendu depuis.
TPS (Télévision Par Satellite) : bouquet numérique lancé en 1996, codétenu avec d’autres partenaires comme M6, mais arrêté en 2008 au profit de CanalSat.
Contexte et influence
Bouygues a acquis TF1 lors de sa privatisation en 1987, devenant son actionnaire principal avec initialement 25 %, puis augmentant sa participation à 43,9 % aujourd’hui.
Le groupe Bouygues utilise ses activités médiatiques pour soutenir ses autres secteurs (construction, télécommunications via Bouygues Telecom), comme l’a souligné Francis Bouygues en déclarant que la possession de TF1 offrait des « intérêts secondaires » pour le groupe.
Des critiques, comme celles issues du documentaire Média Crash ou d’associations comme Acrimed, pointent la concentration des médias entre les mains de grands groupes industriels comme Bouygues, soulevant des questions sur l’indépendance éditoriale et le pluralisme.
Des posts sur X mentionnent que les actionnaires des médias privés, comme Bouygues pour TF1, auraient été « choisis par l’État », suggérant une influence politique, mais ces affirmations restent spéculatives et non confirmées par des preuves solides.
Remarques
Bouygues est principalement actif dans l’audiovisuel via TF1, avec une influence limitée dans la radio et la presse écrite. Sa stratégie médiatique s’appuie sur des chaînes de télévision généralistes et thématiques, ainsi que sur le développement numérique (streaming).
a) Alstom et lien avec l’industrie de l’armement : Bouygues détient une participation significative dans Alstom (environ 23,26 % acquis en 2006, avec une option de cession partielle au gouvernement français en 2014). Alstom est une entreprise française spécialisée dans le transport (notamment ferroviaire) et l’énergie, mais elle fournit également des systèmes pour des applications militaires, comme des technologies pour les navires de guerre (propulsion, systèmes électriques) et des solutions de cybersécurité pour des infrastructures critiques. Ces activités peuvent être considérées comme liées au secteur de la défense, bien qu’elles ne soient pas exclusivement orientées vers l’armement.
Lien direct ou indirect avec le complexe militaro-industriel américain
Lien indirect via Alstom : Alstom, dont Bouygues est actionnaire, a cédé ses activités énergétiques à General Electric en 2014, une entreprise américaine ayant des divisions dans la défense (notamment via GE Aviation pour des moteurs d’avions militaires). La transaction a impliqué une option pour le gouvernement français d’acquérir jusqu’à 20 % des parts d’Alstom détenues par Bouygues, ce qui montre une interconnexion avec des acteurs industriels ayant des ramifications dans le secteur militaire américain. Cependant, ce lien reste indirect, car Bouygues n’a pas de contrôle opérationnel sur les activités de General Electric.
b) Le nucléaire militaire
Bouygues, à travers sa filiale Bouygues Construction Expertises Nucléaires (BCEN), est un acteur reconnu dans le domaine du nucléaire, principalement pour des projets civils, comme la construction de centrales nucléaires en France (par exemple, Flamanville, Olkiluoto en Finlande, et Hinkley Point C au Royaume-Uni). Les activités de BCEN incluent l’ingénierie, le génie civil, la ventilation, l’électricité, la maintenance, le démantèlement, et la gestion des déchets radioactifs pour des infrastructures nucléaires, tant dans le domaine civil que militaire.
Concernant le nucléaire militaire, les sources disponibles confirment que BCEN est impliqué dans des projets liés à des installations nucléaires militaires, mais elles ne détaillent pas de projets spécifiques. Les expertises de BCEN, telles que le démantèlement, la gestion des déchets radioactifs, et la radioprotection, sont applicables aux contextes civils et militaires. Par exemple, le site de GIFEN (Groupement des Industriels Français de l’Énergie Nucléaire) mentionne explicitement que BCEN opère dans la construction, le renforcement, et le démantèlement d’installations nucléaires dans les secteurs civil et militaire.
Cependant, les informations publiques sont limitées en raison de la sensibilité des projets militaires. Bouygues a également participé à des projets d’infrastructures militaires non nucléaires, comme la construction du nouveau ministère de la Défense français à Balard en 2015, qui regroupe des états-majors et des services administratifs militaires, mais cela ne concerne pas directement le nucléaire militaire.
En résumé, Bouygues, via BCEN, a bien participé à des projets dans le domaine du nucléaire militaire, principalement dans des activités comme le démantèlement et la gestion des déchets, mais les détails précis de ces projets ne sont pas largement documentés dans les sources publiques en raison de leur nature confidentielle.
c) Lien avec Dassault Systèmes : un exemple intéressant et instructif du partenariat technologique.
Le partenariat stratégique entre Bouygues Construction et Dassault Systèmes, initié il y a plusieurs années et renouvelé notamment en 2021 pour trois ans, vise à accélérer la transformation numérique du secteur de la construction pour le rendre plus efficace, durable et collaboratif. Il s’appuie principalement sur la plateforme 3DEXPERIENCE de Dassault Systèmes, hébergée dans le cloud et accessible en mobilité, pour révolutionner la gestion des projets de construction. Voici les points clés de ce partenariat :
Digitalisation et jumeaux numériques :
Bouygues Construction utilise la plateforme 3DEXPERIENCE pour créer des jumeaux numériques (virtual twins) des projets, permettant de modéliser et gérer l’ensemble du cycle de vie d’un projet, de la conception à l’exploitation.
Cette approche systémique remplace les méthodes traditionnelles basées sur des documents indépendants par des modèles intégrés et collaboratifs, favorisant une source unique de données exploitables.
Collaboration et rationalisation :
Le partenariat met l’accent sur la collaboration entre tous les acteurs d’un projet (développeurs, architectes, sous-traitants, fournisseurs, clients, exploitants) via la plateforme 3DEXPERIENCE.
Trois solutions spécifiques, appelées "Industry Solution Experiences", sont déployées : Integrated Built Environment, Inclusive Urban Future et Building Design for Fabrication. Ces solutions visent à simplifier les interactions, rationaliser les processus et accroître la productivité, la conformité et la prévisibilité des projets.
Durabilité et efficacité :
L’objectif est de répondre aux défis environnementaux en réduisant les déchets, en améliorant la qualité des constructions et en assurant la conformité aux normes de durabilité.
Par exemple, l’utilisation de composants modulaires pour des projets comme des résidences étudiantes ou des maisons de retraite permet de répondre à la complexité des projets tout en intégrant des besoins de personnalisation et de durabilité.
Transformation des processus :
La plateforme permet une meilleure traçabilité, une réduction des erreurs, des économies d’énergie et une gestion optimisée des déchets. Elle soutient également une approche plus industrielle de la construction, inspirée des processus de l’industrie manufacturière.
Des tests concrets ont été réalisés, comme la création d’un jumeau numérique pour l’éclairage public d’une ville dans le sud de la France ou pour un immeuble de bureaux en Asie, démontrant l’efficacité de cette approche.
Impact sur l’écosystème :
Le partenariat ambitionne de transformer l’ensemble de l’écosystème de la construction en favorisant l’innovation et la collaboration. Il vise à améliorer la sécurité des travailleurs, la qualité des livrables et l’expérience client tout en réduisant les délais de conception et de construction.
Bouygues Construction prévoit d’intégrer jusqu’à 15 000 utilisateurs de la plateforme, soit près de la moitié de ses effectifs potentiels, pour maximiser son impact.
Engagement à long terme :
Ce partenariat, qui a débuté avant 2020, s’inscrit dans une vision à long terme pour réinventer le secteur. La phase initiale a porté sur la numérisation et l’automatisation des processus, tandis que les étapes suivantes se concentrent sur l’industrialisation et la durabilité.
En résumé, ce partenariat stratégique combine l’expertise de Bouygues Construction dans le BTP et celle de Dassault Systèmes dans les solutions numériques pour promouvoir une construction plus collaborative, durable et efficace, en s’appuyant sur des technologies de jumeaux numériques et une plateforme intégrée. Il s’agit d’une démarche transformative visant à répondre aux enjeux complexes du secteur tout en améliorant la productivité et l’impact environnemental.
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Éclaircissements sur les activités de Dassault Systèmes : un exemple remarquable de l’impact de la modélisation et de la numérisation des objets techniques et des systèmes.
Dassault Systèmes est une entreprise française spécialisée dans le développement de logiciels pour la conception, la simulation et la gestion du cycle de vie des produits. Voici un aperçu de ses activités et de leur lien avec la construction d’avions :
Activités de Dassault Systèmes
Logiciels de conception 3D (CAO) :
CATIA : Logiciel phare de conception assistée par ordinateur (CAO) en 3D, utilisé pour concevoir des produits complexes, notamment dans l’aéronautique. Il permet de modéliser des avions, de leurs structures aux systèmes embarqués.
SolidWorks : Solution de CAO pour la conception mécanique, utilisée pour des composants ou des sous-ensembles d’avions.
Simulation et analyse (SIMULIA) :
Offre des outils pour simuler le comportement des produits (aérodynamique, résistance des matériaux, etc.). Dans l’aéronautique, cela permet de tester virtuellement les performances des avions avant leur fabrication.
Gestion du cycle de vie des produits (PLM) :
ENOVIA : Plateforme collaborative pour gérer les données techniques et coordonner les projets complexes, essentielle pour les programmes aéronautiques impliquant de multiples partenaires.
3DEXPERIENCE : Plateforme intégrée qui connecte conception, simulation, production et maintenance, utilisée pour optimiser le développement d’avions.
Fabrication numérique (DELMIA) :
Outils pour planifier, simuler et optimiser les processus de production, y compris l’assemblage d’avions, réduisant les coûts et les délais.
Autres domaines :
Dassault Systèmes s’est diversifié au-delà de l’aéronautique, avec des applications dans l’automobile, l’énergie, la construction, les sciences de la vie, etc. Cependant, ses origines et son expertise restent fortement ancrées dans l’aéronautique.
Rapport avec la construction d’avions
Dassault Systèmes a été créé en 1981 par le Groupe Dassault pour informatiser la conception d’avions, initialement pour Dassault Aviation, qui conçoit et construit des avions militaires (Rafale, Mirage) et d’affaires (Falcon).
Voici les liens spécifiques :
Origine aéronautique : Fondée pour développer CATIA, un logiciel initialement conçu pour la conception d’avions chez Dassault Aviation, Dassault Systèmes a révolutionné la construction aéronautique en introduisant la CAO 3D, permettant de réduire les temps de conception (ex. : une voilure de soufflerie conçue en 4 semaines au lieu de 6 mois).
Collaboration avec Dassault Aviation : Les deux entités maintiennent une collaboration étroite. Les nouveaux Falcon et avions de combat (ex. : NGF du SCAF) sont développés sur la plateforme 3DEXPERIENCE, qui intègre conception, simulation et maintenance prédictive via des jumeaux numériques.
Partenariat avec Airbus : Depuis avril 2025, Airbus utilise la plateforme 3DEXPERIENCE pour tous ses futurs programmes d’avions et d’hélicoptères, optimisant la conception, la production et le support après-vente grâce à la virtualisation.
Jumeaux virtuels : Les jumeaux numériques permettent de modéliser un avion tout au long de son cycle de vie, de la conception à la maintenance, améliorant l’efficacité et la disponibilité des flottes.
Impact global : Dans les années 1990, 7 avions sur 10 dans le monde étaient conçus avec les logiciels de Dassault Systèmes, soulignant leur rôle central dans l’aéronautique.
En résumé
Dassault Systèmes ne construit pas directement d’avions, mais ses logiciels (CATIA, 3DEXPERIENCE, etc.) sont essentiels à la conception, la simulation, la production et la maintenance des avions, en particulier pour Dassault Aviation et d’autres géants comme Airbus. Ses solutions numériques, nées de l’aéronautique, ont transformé la manière dont les avions sont développés, en réduisant les coûts, les délais et en améliorant la performance et la durabilité.
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Bouygues, à travers ses différentes entités (notamment Bouygues Telecom et Bouygues SA), a effectivement investi dans le secteur numérique, y compris dans les médias et les infrastructures télécoms, mais son développement dans l’industrie du logiciel et la recherche numérique reste spécifique et orienté vers ses métiers principaux.
1. Bouygues a-t-il développé un pôle numérique de recherches ?
Bouygues dispose d’un pôle dédié à l’innovation et à la recherche numérique, mais il est principalement intégré à ses activités stratégiques, notamment dans les télécommunications, la construction, et les services. Voici les éléments clés : Direction Innovation de Bouygues Telecom : Bouygues Telecom a une Direction Innovation qui se concentre sur l’anticipation des évolutions technologiques et des usages futurs des clients. Cette direction travaille sur des projets liés aux nouvelles technologies, comme la 5G, l’intelligence artificielle (IA), et l’écoconception numérique. Elle favorise une approche de « test and learn » pour intégrer les innovations dans ses services. Par exemple, des initiatives comme le programme 5G Open Road explorent les usages de la 5G pour la transition écologique et la mobilité urbaine.
Pôles d’excellence et écosystèmes innovants : Le groupe Bouygues dispose de pôles d’excellence dans des domaines comme les réseaux télécoms et l’ingénierie des matériaux. Ces pôles s’appuient sur des équipes de recherche internes, comme le E-lab de Bouygues SA, et collaborent avec des écosystèmes externes, notamment des laboratoires, des centres de recherche, et des grandes écoles (EPITA, EPITECH, EDHEC, etc.).
Winnovation aux États-Unis : Bouygues a une filiale basée dans la Silicon Valley, Winnovation, qui se consacre à la prospection de partenaires technologiques et à la veille sur les innovations numériques, notamment dans l’IA, le marketing, et les technologies stratégiques. Cette entité joue un rôle clé dans l’identification de nouvelles opportunités numériques pour le groupe.
Initiatives spécifiques : Bouygues Telecom organise des événements comme des Green Hackathons pour promouvoir l’innovation collective, notamment dans le domaine du numérique responsable. De plus, des formations sur des sujets technologiques pointus (par exemple, dans le métavers développé en interne) sont proposées pour intégrer les nouvelles technologies dans l’entreprise.
En résumé, Bouygues n’a pas un « pôle numérique de recherche » autonome comparable à ceux des géants technologiques comme Google ou Microsoft, mais il intègre la recherche et l’innovation numérique dans ses activités stratégiques, avec des initiatives ciblées et des collaborations externes.
2. Bouygues a-t-il des partenariats avec les géants du numérique américains ?
Les informations disponibles ne mentionnent pas explicitement de partenariats directs entre Bouygues et les grands géants américains du numérique (GAFAM : Google, Apple, Facebook/Meta, Amazon, Microsoft) dans le cadre de projets de recherche ou de développement logiciel. Cependant, plusieurs éléments suggèrent des interactions ou des collaborations potentielles dans des contextes spécifiques :
Winnovation et prospection dans la Silicon Valley : La présence de Winnovation aux États-Unis indique que Bouygues cherche à établir des relations avec des entreprises technologiques américaines, y compris des startups et potentiellement des géants du numérique. Winnovation a pour mission de rencontrer des partenaires stratégiques dans les domaines technologiques et marketing, ce qui pourrait inclure des discussions avec des GAFAM, bien que des partenariats formels ne soient pas détaillés dans les sources.
Contexte concurrentiel et réglementaire : Bouygues Telecom, en tant qu’opérateur télécom, a parfois exprimé des préoccupations face aux géants américains, notamment sur la question de la fiscalité. Par exemple, en 2015, la Fédération française des Télécoms (FFT), dont Bouygues Telecom est membre, a dénoncé le fait que les GAFAM profitent des réseaux télécoms français sans contribuer équitablement à leur financement via la fiscalité. Cela suggère une relation plus compétitive que collaborative avec ces acteurs dans certains domaines.
Partenariats académiques et technologiques : Bouygues collabore avec des institutions académiques américaines de premier plan, comme le MIT, à travers des initiatives comme le programme PIRE (Partnerships for International Research and Education). Bien que ces partenariats ne soient pas directement avec les GAFAM, ils montrent que Bouygues est intégré dans des réseaux d’innovation internationaux où les géants américains sont également actifs.
Absence de partenariats explicites avec les GAFAM : Contrairement à d’autres entreprises françaises comme Simplon, qui a des partenariats directs avec Microsoft, Meta, et Apple pour des formations en IA et métavers, aucune source n’indique que Bouygues a des accords similaires avec ces géants. Les activités de Bouygues semblent davantage orientées vers des partenariats avec des acteurs locaux, des startups, ou des institutions européennes pour promouvoir un numérique souverain ou responsable.
Conclusion
Bouygues a développé des initiatives significatives dans le domaine numérique, notamment à travers sa Direction Innovation, Winnovation, et des collaborations avec des écosystèmes académiques et technologiques. Cependant, son pôle de recherche numérique est intégré à ses activités stratégiques (télécoms, construction, etc.) plutôt que d’être un centre autonome dédié au logiciel.
Concernant les partenariats avec les géants américains, aucune collaboration directe ou formelle avec les GAFAM n’est explicitement mentionnée dans les sources disponibles. Bouygues semble privilégier des partenariats avec des startups, des universités, et des acteurs européens, tout en maintenant une posture critique vis-à-vis des GAFAM dans le cadre de la fiscalité et de la souveraineté numérique. La présence de Winnovation dans la Silicon Valley suggère toutefois un intérêt pour les opportunités technologiques américaines, ce qui pourrait inclure des interactions informelles avec les géants du numérique.
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Total mondial (fin 2021) : 196 154 salariés.
France (2022) : 92 049 salariés (47 %).
International (2022) : 104 105 salariés (53 %), répartis ainsi :
Europe (hors France, incluant Russie) : 59 031 salariés.
Amérique : 20 660 salariés.
Asie-Pacifique : 11 379 salariés.
Afrique/Moyen-Orient : 13 035 salariés.
Notes complémentaires
Les chiffres de 2022 pour l’international peuvent légèrement varier en raison de l’acquisition d’Equans en octobre 2022, qui a pu augmenter les effectifs, mais les sources ne fournissent pas de détails précis pour 2022 post-acquisition.
Les données pour 2023 ne sont pas pleinement détaillées dans les sources, mais elles indiquent une présence continue dans plus de 80 pays avec des effectifs probablement similaires, ajustés par la croissance organique et l’intégration d’Equans.
Répartition des salariés par filiale ou sous-groupe.
Colas (construction routière) : 57 997 salariés.
Bouygues Construction : 56 981 salariés.
Bouygues Telecom : 8 029 salariés.
Bouygues Immobilier : 1 969 salariés.
TF1 : 3 591 salariés.
Equans (multi-services techniques, consolidé depuis 2022) : Plus de 88 000 employés en 2023.
Nombre d’ouvriers dans le secteur de la construction
Les données précises sur le nombre d’ouvriers (par opposition aux cadres ou autres catégories) ne sont pas directement détaillées dans les sources disponibles. Cependant, Bouygues Construction et Colas, les deux principales filiales dans le secteur de la construction, employaient respectivement 56 981 et 57 997 salariés en 2022.
Une grande partie de ces effectifs est constituée d’ouvriers, notamment dans les activités de travaux publics, génie civil, et construction routière. Par exemple, dans le cadre du chantier de l’EPR de Flamanville, Bouygues a été condamné pour avoir employé illégalement environ 460 travailleurs roumains et polonais entre 2008 et 2012, majoritairement des ouvriers dans des conditions de travail difficiles.
En 2023, Bouygues Construction a réduit ses effectifs à 32 470 salariés, soit une baisse de 20 000 par rapport à l’année précédente, mais sans distinction claire entre ouvriers et autres catégories.
Nombre d’ingénieurs chez Bouygues
Aucune donnée spécifique n’indique le nombre exact d’ingénieurs au sein du groupe Bouygues ou de ses filiales. Cependant, Bouygues Construction, qui opère dans des projets techniques complexes (tunnels, ouvrages d’art, génie civil), et Equans, axée sur les services techniques, emploient probablement un nombre significatif d’ingénieurs. Les activités de conception, financement, et exploitation de projets nécessitent des compétences en ingénierie, mais les sources ne fournissent pas de ventilation par catégorie professionnelle (ingénieurs vs ouvriers vs autres).
En 2023, selon Challenges, le patrimoine professionnel de la famille Bouygues (Martin et Olivier) était estimé à environ 3,7 milliards d’euros, les plaçant au 35e rang.
Pour une vision plus historique, en 2012, Challenges estimait le patrimoine professionnel de la famille Bouygues (Martin et Olivier Bouygues ainsi que leur famille) à 1,4 milliard d’euros, les plaçant à la 35e position dans le secteur de l’immobilier et du BTP. En 2001, L’Humanité rapportait une progression de 481 % de leur fortune depuis 1996, sans préciser le montant exact pour cette année-là.
En 2024, le patrimoine professionnel est passé à 4,3 milliards d’euros grâce à l’acquisition d’Equans auprès d’Engie pour 6,1 milliards d’euros, renforçant ainsi leur position dans les services multi-techniques . La famille Bouygues se place donc au 21e rang des 500 premières fortunes françaises.
Remarquons que la fortune de la famille Bouygues d’environ 4 milliards d’euros n’est pas comparable à celle de Bernard Arnault qui est de l’ordre de 200 milliards d’euros c’est-à-dire 50 fois plus élevés.
Remarque sur la méthodologie de Challenges : Challenges se concentre sur le patrimoine professionnel (parts dans les entreprises), excluant souvent les actifs personnels non professionnels (comme les châteaux ou autres investissements).
Le groupe Bouygues est affilié à plusieurs think tanks. Il est notamment partenaire et membre actif de The Shift Project, un think tank axé sur la décarbonation de l’économie, qui réunit des scientifiques et des représentants de l’industrie pour proposer des solutions viables sur les enjeux énergétiques et climatiques. Bouygues est également impliqué dans Ideas Laboratory®, un think tank hébergé par le CEA à Grenoble, qui se concentre sur l’innovation urbaine et les défis sociétaux, notamment à travers des projets comme la ville résiliente bio-inspirée. Enfin, Bouygues a rejoint AI Impact, un think tank créé par Microsoft pour promouvoir l’innovation ouverte en intelligence artificielle.
Voir les publications du Shift Project avec adresse suivante :
https://theshiftproject.org/publica...
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Hervé Debonrivage
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