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Sept jours de harcèlements médiatiques sur un visuel édité par le mouvement insoumis m’avaient conduit à bien fermer les écoutilles, comme chaque fois par gros temps. Mais à Brest, j’avais cru courtois de répondre à un journaliste sur un autre sujet. Certes, je parlais d’Ifremer ou de la question du livre blanc de la défense en Europe. Mais celui-ci, obsédé des municipales, ne s’intéressait à rien d’autre. C’est souvent comme ça. Vous venez pour parler de quelque chose et eux viennent pour répondre aux commandes de la chefferie. Le Télégramme se fout du problème de la communication des scientifiques de l’Ifremer avec leurs collègues des USA pour la carte du climat. Il se fout du livre blanc de la défense en Europe. Son sujet, c’est de « se faire Mélenchon » pour faire du buzz. Ce n’est pas un complot. C’est une sorte de limite intellectuelle. Évidemment, je n’ai fait que rappeler la position adoptée en décembre dernier par l’Assemblée représentative du mouvement insoumis. La nouvelle n’était pas connue de la rédaction semble-t-il. Le lendemain, c’est la « Une » du bréviaire local : « En Bretagne la guerre des gauches est commencée ». Comme si j’étais venu pour cela, comme si cette position nationale était réservée à la Bretagne. Mon portrait trône à côté du titre. La guerre, c’est moi. Normal : les socialistes payent avec les annonces légales de leurs collectivités et la pub. Au total, un procédé vraiment grossier. J’en parle non parce que je serais surpris, mais parce que je crois qu’il faut parfois s’interdire le confort de hausser les épaules.. Le Télégramme espère la guerre des gauches. Il la met donc à l’affiche. Banal. On dirait Libération.
Qu’avons-nous donc à défendre ? D’abord l’insoumission aux indignations de postures. Ces gens ont fermé les yeux sur la rencontre entre l’état-major du RN et de l’extrême droite reçue en grande pompe en Israël par des ministres génocidaires. Et ça pour un colloque sur l’antisémitisme ! Cette situation indigne n’a pas souligné le dixième de l’énergie d’indignation qu’un visuel déclenche pendant sept jours de pilonnage intensif. Non, ce que nous défendons dans cette ambiance c’est juste notre dignité humaine personnelle. Quand Le Télégramme fait son coup tordu, c’est un manque de respect total pour moi. Suis-je une chose pour être utilisé de cette façon ? Pourquoi m’avoir tendu ce piège ? En quoi est-ce du journalisme ? Nous défendons la dignité individuelle des lecteurs du Télégramme rabaissés au niveau d’un ramassis qu’on peut manipuler. Comme s’ils étaient au niveau intellectuel où les situe cet alcool frelaté ? Ils ne sauront jamais qu’ils ont été manipulés et désinformés en leur faisant croire à une réalité fabriquée dans un bureau. Je passe sur la caricature islamophobe en page intérieure. Entendons-nous bien : je ne demandais pas de m’approuver ou de me flatter. Juste de rendre compte, même pour me critiquer de ce que j’étais venu faire et dire.
Oui, nous demandons du respect. Car il faut respecter les heures de travail de militant, les temps de préparation, les dépenses engagées par un déplacement. Tout est organisé pour souligner l’importance d’un sujet et d’un lieu. Je venais parler de la marche du 22 mars contre le racisme. Ça dérangeait sans doute. Je venais parler du moment avec Trump. Ça dérangeait. Voilà la vérité. Avec ce type de presse, tout est rabougri, détourné, transformé en comédie. L’autre matin, un édito pleurnichait quatre jours après l’émission où j’ai dit « ça suffit » à une séquence d’inquisition. J’avais osé ne pas me laisser faire ! Le titre : « Pourquoi tant de haine ? ». Quatre jours après l’émission ! Comme elle avait oublié de payer sa cotisation à la campagne de défense d’Hanouna, elle venait jeter sa petite touche. Contre moi. Cela va de soi. Mais surtout contre le fait que la critique de la presse était applaudie dans tous les meetings de droite comme de gauche. En général, cette jérémiade est destinée à montrer que les médiacrates sont donc de ce seul fait dans la vérité. La sublime vérité du « ni ni ». La loi du « milieu ». Mais une fois de plus, cela reste ce que cela doit être : de la psychologie de comptoir pour ne pas regarder en face les problèmes que soulèvent ces pratiques professionnelles lamentables.
Évidemment en réaction à mon tweet de protestation, la chefferie du Télégramme se fend de l’habituel numéro d’invectives, pleurnicheries et « conseils de prendre de la hauteur ». Ingrats ! Ils devraient me remercier de parler d’eux et de faire connaître leur existence pittoresque. Je n’ai donc pas pu m’empêcher de me moquer à nouveau par tweet : « Le Télégramme publie une caricature grossophobe contre moi. Je suis indigné. Passe pour la Une bidon, et les provocations du bulletin local. Mais en assimilant tour de taille et moqueries on passe à autre chose. Même pour le journalisme d’opinion et d’invectives, il y a des limites. Je regrette d’avoir fait connaître ce folliculaire pittoresque par mon tweet. Celui-ci est mon dernier cadeau. Preuve que je suis moins mechant qu’ils le disent. » CQFD
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