Fable de Joël Heirman Ni pensions, ni salaires n’augmentaient

mardi 11 décembre 2007.
 

Un mal qui répand la misère,

Mal que le ciel en sa fureur,

Inventa pour punir les crimes de la Terre,

Sarkozy (puisqu’il faut l’appeler par son nom),

Capable d’enrichir en un texte les patrons,

Retirait des épinards des Français, le beurre.

Ils ne mourraient pas tous mais tous étaient frappés :

On n’en voyait point y échapper,

Sauf chez les huiles et les puissants de l’économie ;

La plèbe essuyait une hausse des prix ;

Ni pensions, ni salaires n’augmentaient.

Ingénues et innocentes proies ;

Les basses et moyennes classes souffraient :

Plus d’amour ambiant, plus de joie.

Sarkozy tint conseil et dit : « Mes chers amis,

Je crois que le ciel a permis,

Pour le laxisme de Chirac, cette infamie ;

Que le plus coupable de nous

Se sacrifie aux traits du céleste courroux ;

Peut-être nous offrira t-il un retour de croissance, sur ce coup.

L’Histoire nous apprend qu’en de tels événements,

On fait de pareille façon malheureusement.

Ne nous flattons donc point ; voyons sans indulgence,

L’état de notre conscience.

Pour moi, satisfaisant mon appétit d’argent

J’ai multiplié par trois mes émoluments,

Au grand dam des pauvres gens.

Je n’avais pourtant à faire nulle dépense,

Puisque je vous le dis en l’espèce,

Je vis aux frais de la princesse.

En effet pour cinq ans, tout m’est payé,

A l’Elysée.

Je me dévouerai donc s’il le faut : mais je pense

Qu’il est bon que chacun s’accuse ainsi que moi :

Car on doit souhaiter, selon toute justice,

Que le plus coupable, je bannisse.

Nico ! dit le milliardaire, tu es juste et droit ;

Tes scrupules dénotent trop de délicatesse.

Eh bien ! s’augmenter sur le dos des Français

Est-ce un péché ? Non et non, qu’ils se bougent les fesses.

Tu leur fis honneur à ces gens vil et niais

Et quant au salaire, l’on peut dire

Que vous êtes le plus digne receveur,

Etant de ces gens là, qui sur les travailleurs,

Bâtissent un chimérique empire. »

Ainsi dit, le Richard et Flatteurs d’applaudir.

On n’osa trop approfondir,

Des fascistes, du MEDEF, ni des autres puissances,

Les moins pardonnables offenses.

Tous les gens de la caste jusqu’aux simples actionnaires,

Aux dires de chacun étaient débonnaires.

Un sans-papiers vint et dit : « J’ai souvenance

Que par un réseau de passeurs pourtant,

La faim, l’occasion, le travail, l’abondance,

Quelque diable ainsi me poussant,

Je m’installai parlant à peine la langue.

Je n’en avais nul droit puisqu’il faut parler net. »

A ces mots on cria haro sur l’immigré,

Brice Hortefeux prouva par sa harangue

Qu’il fallait dévouer ce maudit animal,

Ce frisé, ce galeux d’où venait tout leur mal.

Sa pécadille fut jugée un cas pendable.

Bouffer le pain d’autrui ! Quel crime abominable !

Seule l’expulsion était capable

D’expier son forfait : on le lui fit bien voir.

Selon que vous serez puissants ou misérables

Les jugements de Cour vous rendront blanc ou noir.

******************

Une parodie des Fables La Fontaine ; Les animaux malades de la peste

Pour en voir et en lire plus, voir Qui n’est nu ment de Joël Heirman sur www.edilivre.com ou www.amazon.com


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