Violences policières : des policiers tabassent un homme en garde à vue, il appelle à l’aide avec son sang

jeudi 3 octobre 2024.
 

Violences Policières. Une vidéo, datant du 24 juillet 2024 et publiée par Libération, montre des policiers du commissariat des Vᵉ et VIᵉ arrondissements parisiens en train de frapper violemment, à multiples reprises, un homme placé en garde à vue pour un simple outrage.

Détail glaçant de cette terrible affaire : l’inscription « aidez-moi » écrite par Mario dans sa cellule avec son propre sang, comme un dernier appel à l’aide dans cette nuit de terreur et de violence dans un lieu pourtant censé le protéger. L’impunité policière laisse peu de doutes quant aux non-sanctions que ces policiers recevront en déshonorant ainsi leur uniforme. Une situation qui ne compte guère s’améliorer, voire qui empirera avec comme premier flic de France le vendéen ultra-réactionnaire Bruno Retailleau.

Lors de sa passation avec Gérald Darmanin au ministère de l’Intérieur, il a fait part de ses trois nouvelles priorités : « rétablir l’ordre, rétablir l’ordre, rétablir l’ordre ». On connait la chanson. « Je vais commencer par faire respecter les forces de l’ordre. Ceux qui placent une cible dans le dos des gendarmes et policiers, je me mettrai en travers de leur route », a-t-il déclaré hier, au JT de TF1. Plus encore qu’avec Darmanin, les forces de l’ordre seront tous bonnement incritiquables sous le patronage de Bruno Retailleau. « Je conteste le terme de violences policières », avait-il déclaré. Notre brève.

Un contrôle abusif ?

Le 24 juillet 2024 à Paris, Mario, 42 ans, se fait contrôler par des gendarmes mobilisés pour les Jeux Olympiques. Mario est d’origine péruvienne, c’est pourquoi nous pouvons-nous demander si c’était un simple contrôle de routine ou un contrôle au faciès. Les militaires accusent Mario d’être l’auteur d’un outrage à agent. L’article de Libération relate les propos injurieux qu’aurait dit Mario, mais aucunement le ton avec lequel les militaires lui ont ordonné d’écarter les jambes, ni quelle tournure prenait ce contrôle qui n’avait pas lieu d’être

Violences policières : une garde à vue qui se transforme en cauchemar

Mario est conduit en garde à vue au commissariat des Vᵉ et VIᵉ arrondissement de Paris. Mais Libération a révélé ce 19 septembre 2024, des extraits vidéos des caméras de surveillance du commissariat montrant le déchainement de violence commis par deux policiers.

Dès son arrivée au commissariat, Maxime D, policier, fait une clef de bras à Mario et le frappe au visage durant la fouille. Puis, il l’amène dans une salle sans caméra où l’agression continue. Mario sortira de cette salle avec l’avant-bras fracturé par de multiples coups de matraque. L’horreur ne s’arrête pas là, les policiers continuent de le frapper en salle de garde à vue, malgré ses nombreuses blessures. Des méthodes formellement interdites et très dangereuses.

Sur cette vidéo, on voit un second policier, Matthieu D, frapper Mario à plusieurs reprises au niveau de la tête. Autour de lui, ses collègues, mutiques et conciliants, parfois même riants. Certains auraient même par la suite menti, afin de couvrir leurs collègues.

Détail glaçant de cette terrible affaire : l’inscription « aidez-moi » écrite par Mario dans sa cellule avec son propre sang, comme un dernier appel à l’aide dans cette nuit de terreur et de violence dans un lieu pourtant censé le protéger.

Une affaire sous le tapis

Mario a porté plainte dès sa sortie et le parquet de Paris a saisi l’IGPN (Inspection Générale de la Police Nationale). Mais ces derniers se sont empressés de classer l’affaire sans suite afin de protéger leurs collègues. Face à la complicité de cette police des polices, il est aisé de comprendre pourquoi le Nouveau Front Populaire (NFP) souhaite supprimer l’IGPN pour la remplacer par un nouvel organisme indépendant, rattaché à la Défenseure des droits.

Cette vidéo fait ressortir cette affaire de sous le tapis, pour que justice soit rendue à Mario, victime de graves et inhumaines violences policières. Les deux policiers seront jugés ce 29 octobre pour violences volontaires et sont pour l’instant placés sous contrôle judiciaire alors que la victime a d’ores et déjà été condamnée à 250 euros d’amende pour outrage : belle illustration d’une justice à deux vitesses.

Par Camille Oulès


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