La rapporteure spéciale de l’ONU pour les territoires palestiniens, l’Italienne Francesca Albanese, a affirmé lundi que la « violence génocidaire d’Israël » à Gaza risquait de s’étendre en Cisjordanie. L’experte indépendante, mandatée par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, a accusé à plusieurs reprises Israël de « génocide » des Palestiniens à Gaza.
Dans un nouveau communiqué, elle affirme « que la violence génocidaire d’Israël risque de sortir de Gaza et de s’étendre à l’ensemble du territoire palestinien occupé ». « L’apartheid israélien vise simultanément Gaza et la Cisjordanie, dans le cadre d’un processus global d’élimination, de remplacement et d’expansion territoriale », a-t-elle accusé.
Depuis le début de la guerre entre Israël et la bande de Gaza, déclenchée en riposte à l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre, les violences ont flambé en Cisjordanie où environ 490 000 Israéliens vivent dans les colonies au milieu de trois millions de Palestiniens. « L’impunité accordée de longue date à Israël permet la dépalestinisation » des territoires occupés, « laissant les Palestiniens à la merci des forces qui cherchent à les éliminer en tant que groupe national », a pointé Francesca Albanese, accusée d’antisémitisme par Israël.
Elle estime que la communauté internationale doit « faire tout ce qui est en son pouvoir pour mettre immédiatement fin au risque de génocide contre le peuple palestinien » et, « en fin de compte, mettre un terme à la colonisation du territoire palestinien par Israël ».
La Cour internationale de Justice (CIJ) a rappelé en juillet que l’occupation de territoires palestiniens était « illégale » depuis 1967 et qu’elle devait cesser « le plus rapidement possible ». En janvier, la même juridiction a rendu une décision demandant à Israël d’empêcher d’éventuels actes de « génocide » et de « prendre des mesures immédiates » pour permettre la fourniture « de l’aide humanitaire à la population civile de Gaza ».
L’attaque sans précédent menée par le mouvement islamiste palestinien en Israël le 7 octobre a entraîné côté israélien la mort de 1 205 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP à partir de données officielles. Au cours de cette attaque, 251 personnes ont été enlevées, 97 sont toujours retenues à Gaza, dont 33 déclarées mortes par l’armée, dont six ce week-end.
En représailles, Israël a mené une offensive d’envergure par air et terre à Gaza qui a fait jusque-là au moins 40 786 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas. La majorité des morts sont des femmes et des mineurs d’après l’ONU.
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