Matignon, Macron, présidentielle 2027… Jean-Luc Mélenchon se confie à la presse européenne

mercredi 24 juillet 2024.
Source : Le Nouvel Obs
 

« Tout le programme, rien que le programme. » Deux semaines après le second tour des législatives, Jean-Luc Mélenchon n’en démord décidément pas. Interrogé à ce sujet par « La Repubblica », dimanche 21 juillet, il estime que « c’est le jeu de la démocratie ».« Si les autres députés ne veulent pas que nous appliquions notre programme, qu’ils nous défient au Parlement », a lancé le chef de file insoumis.

Il balaye également l’hypothèse d’un gouvernement de front républicain, qui ne profiterait selon lui qu’au Rassemblement national. « Le Pen gagnerait d’un seul coup 10 points »,met-il en garde. « Nous ne devons pas commettre l’erreur d’accepter un gouvernement de front républicain […]. Il vaut mieux laisser le Front populaire gouverner », estime-t-il.

Ce gouvernement du Nouveau Front populaire, pour le moment hypothétique, met du temps à se dessiner. Malgré l’abandon des pistes Bello et Tubiana pour le poste de Première ministre, Jean-Luc Mélenchon se veut rassurant à ce sujet et tempère en s’appuyant sur d’autres exemples de coalition gouvernementale : « La discussion se poursuit. Les Allemands et les Espagnols ont mis des mois à former un gouvernement. »

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« Si tout le monde bloque tout, la cocotte-minute va exploser »

Toujours auprès de « La Repubblica », Jean-Luc Mélenchon insiste sur la situation politique particulièrement inflammable en France. « Si tout le monde bloque tout, la cocotte-minute va exploser », soutient-il.

Pour Jean-Luc Mélenchon, le chef de l’Etat en est le principal responsable. « Si Emmanuel Macron avait accepté le résultat du vote, comme c’est le cas dans d’autres démocraties, il aurait déjà appelé l’un des nôtres au poste de Premier ministre », critique l’insoumis.

Si Emmanuel Macron ne nomme pas un Premier ministre émanant de l’union de la gauche dans les prochaines semaines, Jean-Luc Mélenchon l’appelle à tirer les conséquences du blocage actuel. « Il n’y [a] qu’une seule façon démocratique pour [Emmanuel Macron] de sortir de la crise institutionnelle : partir, revoter et élire son remplaçant », affirme-t-il.

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« On verra qui ils détestent le plus : moi ou Le Pen »

Si Jean-Luc Mélenchon n’a « pas encore dit [qu’il serait] candidat »,il évoque tout de même 2027 et semble convaincu que pour aller à l’Elysée, un duel avec Marine Le Pen lui serait propice.

Auprès de « La Repubblica », il se tourne vers ce duel potentiel. « Je dirai aux Français : “Entre elle et moi, vous choisissez, mais ne croyez pas qu’il n’y aura pas de conséquences” », affirme-t-il, avant de reprendre : « Nous verrons quel projet les Français préfèrent : le mien ou celui de Le Pen. »

Toujours dans l’optique d’un tel second tour, le quotidien espagnol « El País » le questionne sur le rejet qu’il suscite. A l’appui, un sondage selon lequel 78 % des Français ont une opinion défavorable de lui. Réponse de « JLM » : « J’ai de grands yeux, je parle avec les mains, je suis latin. Donc pour les gens de la bonne société, ce genre d’homme sent le soufre. »

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Le leader insoumis en profite enfin pour marquer son leadership à gauche. « Mais c’est moi qui ai obtenu près de 22 % au premier tour de la présidentielle de 2022, contre 1,7 % au PS. Donc je m’en fous, et si 78 % des Français ne veulent pas de moi, il me reste 22 %. Avec ça, je suis au second tour de l’élection présidentielle. Et là, on verra qui ils détestent le plus : moi ou Le Pen », conclut-il.

Article de Mathis Hardouin


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