Point de vue personnel : LA ROYAL SOUS SON VERITABLE JOUR

dimanche 4 juin 2006.
 

Mardi soir 30 mai, à Bondy, Ségolène Royal s’est révélée dans toute la splendeur de ses origines bourgeoises.

Sous prétexte de sécurité, elle a montré tout son mépris pour les familles populaires, qu’elle entend « remettre au carré ».

Trois propositions principales ressortent de son discours :
-  1/ « Au premier acte de délinquance », passé l’âge de 16 ans, elle préconise de placer d’office le jeune délinquant dans « des établissements à encadrement militaire ».
-  2/ « Au premier acte d’incivilité » de l’enfant, elle entend obliger les parents à suivre « un stage dans des écoles de parents ».
-  3/ Dans la foulée, elle prône « la mise sous tutelle provisoire » des allocations familiales.

Chaque proposition appelle des remarques.

La première, qui est la plus commentée et/ou la plus critiquée par les médias et les concurrents socialistes de Ségolène Royal, me paraît la moins choquante, voire pas du tout.

Comme elle, je pense que ce fut une erreur que d’avoir supprimé l’armée de conscription, au profit d’une armée de métier, lui ôtant son caractère d’armée républicaine. Du haut de mes 64 ans, je reconnais que le service militaire m’a structuré, m’obligeant à inscrire mon action dans le respect de la collectivité et d’un minimum de discipline. L’obligation de respecter la hiérarchie, fut-elle obtuse, a été aussi pour moi une excellente école.

De jeunes délinquants pris en charge dans une telle structure, ça ne m’effraie pas. Cela me paraît plus constructif que l’univers carcéral ou, à l’inverse, que le laxisme.

En revanche, les deux autres propositions de Madame Royal me paraissent beaucoup plus contestables, voire scandaleuses.

Née avec une cuillère d’or dans la bouche, son réflexe instinctif de classe l’amène, sous ses airs de dame patronnesse égarée en socialisme, à culpabiliser les parents, plutôt qu’à remettre en cause le système politique et économique. Ce système, pourtant, conduit de plus en plus de familles pauvres à l’impuissance devant leur progéniture.

Comment une maman ou un papa peuvent-ils assurer la plénitude de leur rôle :

-  quand, l’un ou l’autre, ou les deux parfois, commencent à travailler très tôt le matin et finissent très tard le soir ?
-  quand, leurs revenus indignes les mettent en situation de précarité, constamment sous la menace d’une saisie d’huissier, ou, pire, d’une expulsion de leur habitat ?
-  quand, pour espérer sauver leur emploi, ils sont obligés d’accepter les pires caprices de leur employeur ?
-  quand, le chômage frappe beaucoup d’entre eux ?
-  quand, l’insuffisance des structures d’accueil des enfants et adolescents, et la cherté de celles existant, les conduit, souvent, à laisser leurs enfants livrés à eux mêmes en leur absence ?

Nous sommes en droit d’attendre du (de la) candidat(e) de gauche qui briguera nos suffrages à la prochaine élection présidentielle qu’il (elle) nous fasse des propositions susceptibles de porter le fer dans les plaies sus-évoquées.

Seules des propositions de ce type permettront que nous lui accordions notre voix.

Robert Mascarell le 3 juin 2006


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