Nous l’avons fait. Nous avons battu l’extrême-droite. La gauche est le premier groupe à l’Assemblée nationale. Et c’est notamment grâce à nous.

Nous avons rendu cela possible. Nous avons changé le cours de l’histoire qu’on nous disait écrite.

Soulagement immense donc. Et aussi de l’inquiétude. L’extrême-droite est très haut et sur une dynamique politique qui va continuer à avoir des conséquences immédiates sur nos vies, et notamment sur les vies des personnes racisées, LGBT+ et de toutes celles et ceux qui subissent des discriminations. Et puis on le sait : on a déjoué le scénario catastrophe cette fois mais la menace est réelle pour la prochaine.

Cette campagne a été inédite.

Des dizaines de milliers de personnes ont rejoint les boucles des candidat·es et ont fait campagne sur le terrain. 400 000 personnes se sont engagées grâce à la carte que nous avons lancée. Des milliers de personnes ont fait des rappels téléphoniques, participé à des convois sur les circonscriptions prioritaires, se sont formées, ont rejoint des collectifs.

Une génération militante, de tous âges, de tous les coins de France, s’est réunie et mise en mouvement. Nous avons parlé politique, collé des affiches, distribué des tracts, sonné à des portes, appelé des inconnu·es, manifesté, écouté, créé du contenu éducatif, positif, joyeux, mobilisant, engageant,

Cette génération trouve ses racines dans les mouvements sociaux, féministes, antiracistes, pacifistes et dans le mouvement pour le climat des dernières années.

Nous avons créé un mouvement politique de la société civile. C’était très enthousiasmant. C’était joyeux. C’était intense. C’était inspirant. C’était puissant.

Nous voulons dire à la gauche que nous la regardons. Avec exigence. Vous devez faire mieux que ces dernières années sur les questions féministes, antiracistes, de lutte contre toutes les formes de violences, les discriminations, internationales ou sur l’antisémitisme. Nous voulons aussi vous dire : restez concentré·es. Nous avons besoin d’une gauche unie, solide sur ses bases. Parlez-vous, créer du commun et ne participez pas à un gouvernement avec celles et ceux qui ont été le marche-pied de l’extrême-droite.

Ce mouvement né dans la campagne va continuer. Nos énergies seront indispensables dans les mois et années qui viennent pour faire bloc, pour continuer à résister face aux fascistes et pour construire ensemble la suite de l’histoire.

Caroline de Haas

Féministe