Ensemble, faisons reculer le gouvernement Grand meeting unitaire Salle Japy à Paris le 27 novembre avec JL Mélenchon (PRS), MG Buffet (PCF), G Sarre (MRC), E Coquerel (MARS), F Wurtz et MN Lienemann (députés européens), C Picquet (LCR Unir) Tract d’appel Premier compte-rendu Interventions

vendredi 30 novembre 2007.
 

1) Tract d’appel

2) Compte-rendu par le quotidien Aujourd’hui en France

3) Autre compte-rendu dans la presse

4) Intervention de Marie George Buffet

Nous mettrons en ligne d’autres interventions dans les jours à venir.

1) Tract d’appel

MEETING CONTRE LE TRAITE BIS "SARKOZY"

CONTRE LA CASSE DES RETRAITES, DE LA FONCTION PUBLIQUE, DE L’UNIVERSITE

GYMNASE JAPY - métro Voltaire ou Charonne

La grande arme de Sarkozy et de la droite, c’est la division : faire passer les cheminots pour des privilégiés, les fonctionnaires pour des parasites, les pauvres pour des assistés...,

et ceux qui luttent pour des égoïstes et des casseurs.

Après eux, ce sera au tour des autres. Un seul objectif, comme l’a reconnu D. Kessler, vice-président du MEDEF, c’est de casser le modèle social français issu de la guerre et de la Résistance ; c’est de continuer d’augmenter la part des profits contre le pouvoir d’achat des salaires et des retraites, contre tous les acquis sociaux, contre le droit de grève lui-même, c’est à dire le droit de se défendre.


REFERENDUM SUR LE TRAITE EUROPEEN BIS

Ce n’est pas pour rien que N. Sarkozy veut faire rentrer par la fenêtre le traité européen que le peuple a mis à la porte en 2005 : c’est le moyen d’obliger à ces politiques de casse sociale et d’austérité qui profitent tant aux marchés financiers et aux plus riches.

Et croyez-en Giscard d’Estaing, c’est bien le même traité : « Les outils sont exactement les mêmes, seul l’ordre a été changé dans la boîte à outils », dit-il. La concurrence comme dogme intangible, y compris concernant les services publics, y est réaffi rmée. Le marché du travail sera déréglementé alors que le dumping fi scal et le moins disant social et fi scal triomphent. La Banque centrale européenne demeurera intouchable. Bref tout ce à quoi le peuple français a dit « non ».

Seul le peuple peut par référendum valider ou invalider ce qu’il a lui même décidé ainsi. Le PCF fait signer une pétition en faveur d’un telle consultation. Ensemble, il est possible de gagner un tel référendum.

Retraites : après « eux », ce sera « tous »

Complaisamment relayés par les grands médias, le pouvoir mène une campagne de désinformation massive pour présenter les régimes de retraites des cheminots, des agents de la RATP ou d’autres entreprises publiques comme des privilèges insupportables. C’est une calomnie. Ces régimes sont liés à la pénibilité du travail, aux horaires décalés et au travail le week-end, au niveau des retraites plus bas en moyenne que dans le secteur privé car les primes ne sont pas incluses dans le calcul de la retraite, etc., aux taux de cotisation. On nous dit que la pénibilité a changé : mais les négociations promises depuis quatre ans sur cette question ne sont toujours pas ouvertes !

La vérité, c’est qu’on s’est attaqué en 2003 au régime général, maintenant aux régimes spéciaux au motif « d’équité », et qu’ensuite on fera baisser toutes les retraites en passant à 41, voire 42 annuités pour tout le monde.

Fonction publique : « travailler plus pour gagner moins » !

22 800 emplois publics en moins en 2008, pouvoir d’achat en baisse constante : c’est une volonté délibérée de mettre à mal la fonction publique, pour ensuite proclamer son inefficacité et la liquider en vantant la privatisation. Or il n’y a pas de République sans services publics, donc sans fonction publique, ni de fonction publique digne de ce nom sans fonctionnaires statutaires correctement rémunérés.

« Travailler plus pour gagner plus » : le slogan a fait long feu. La vérité, c ‘est la baisse du pouvoir d’achat pour tous, dans le public et dans le privé ; sauf bien sûr les privilégiés, les vrais, ceux qui ont au passage bénéficié des 15 milliards d’euros de cadeaux fiscaux de juillet. Et c’est la poursuite des délocalisations et des fermetures qui augmentent le nombre de celles et ceux qui voudraient tout simplement travailler normalement.

Pécresse ou l’Université à deux vitesses

Votée au coeur de l’été, la loi « Pecresse » sur l’Université est une parodie de démocratie. Quand tant d’étudiants vivent mal, étudient dans de mauvaises conditions, l’enseignement supérieur a certes besoin de réforme mais pour aller de l’avant, pas pour reculer. La loi « Pecresse » place l’Université au service du marché, des besoins à court terme des entreprises. A la clef, la disparition massive de filières et d’enseignements, la création de quelques centres élitistes et la pénurie pour le plus grand nombre. Dans tous les pays qui ont déjà fait cette réforme, les conséquences sont là : les inégalités entre les facs et entre les étudiants se développent et on se dirige vers un enseignement supérieur à deux vitesses.

Rassemblons-nous pour résister et faire reculer le gouvernement

A celles et ceux qui dénoncent tous ces mauvais coups, Sarkozy répond : j’ai été élu pour ça. C’est une tromperie. Ou alors, comme y tendent les projets de réformes constitutionnelles du Président de la République, il faut dire que le Parlement ne sert plus à rien, que la lutte sociale est illégale, et qu’on est en fait dans une monarchie élective. Mais ça ne se passera pas comme ça. Il est temps que le gouvernement et le président prennent la mesure de ce qui se passe dans le pays. Ce n’est pas un mouvement d’humeur, une crise passagère avec laquelle on pourrait jouer, ruser, gagner du temps, voire manœuvrer et manipuler l’opinion. Face aux luttes, il faut que le gouvernement accepte de négocier vraiment. Ensemble, il est possible de le faire reculer et d’imposer des solutions justes et efficaces.

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2) Comte-rendu par le quotidien Aujourd’hui en France

Meeting unitaire à Japy pour un référendum sur le traité européen

Plus de 500 personnes se sont retrouvées mardi 27 novembre à Paris lors d’un meeting unitaire pour exiger un référendum sur le nouveau traité européen. Ci-dessous l’article du parisien - aujourd’hui en France publié suite à la rencontre.

Europe : Les nonistes espèrent un remake

« C ’EST ICI, il y a deux ans et demi que la campagne pour le non a pris son envol. C’est ici que celle pour un appel à référendum peut naître. » Hier soir, le Parti communiste, qui organisait le premier meeting pour appeler à la tenue d’un référendum sur le traité modifié européen, voulait donner un air de déjà-vu au gymnase Japy à Paris (XIe). Comme le 17 mars 2005, Marie-George Buffet était, notamment, accompagnée de Jean-Luc Mélenchon (PS). A l’époque 1 500 partisans du non étaient venus écouter la secrétaire nationale du PC et le sénateur socialiste, hier ce sont quelque 500 à 600 personnes qui s’étaient déplacées pour exiger un référendum plutôt qu’une ratification parlementaire.

« Nous avons dit non à la Constitution, nous disons non à son clone » Cette fois aussi, pour Marie-Noëlle Lienemann (PS), la mobilisation « ne fait que commencer ». « Nicolas Sarkozy a menti, le traité qu’il nous vend aujourd’hui n’est pas le mini-traité qu’il a évoqué lors de sa campagne », attaque la députée européenne, qui sera dimanche au meeting organisé sur le même thème par Jean-Pierre Chevènement et le député souverainiste Nicolas Dupont-Aignan.

A la tribune, Georges Sarre, maire MRC du XI e , souligne, lui, que VGE, « père du texte rejeté par les Français en mai 2005 », a reconnu que le traité de Lisbonne différait peu du sien. « Nous avons dit non à la Constitution, nous disons non à son clone », lâche-t-il. Jean-Luc Mélenchon, très applaudi, salue l’initiative du PC qui donne un « élan » au Comité national pour un référendum créé la semaine dernière. « Un immense travail d’explication nous attend », répète-t-il. Soudain très pédagogique, le sénateur rappelle que si deux cinquièmes des parlementaires s’opposent à une modification de la Constitution française, Sarkozy devra recourir au référendum. Marie-George Buffet conclut la soirée en rappelant que « pour la première fois, il y a deux ans flottait ici un air de victoire pour le non ». Avant de reconnaître que, cette fois, « la bataille sera plus difficile »

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3) AUTRE COMPTE-RENDU DANS LA PRESSE

De l’aveu même de Valéry Giscard d’Estaing, le texte actuel « reprend l’essentiel du traité constitutionnel ». « Toutes les grandes étapes de la construction européenne devraient faire l’objet d’une confrontation, d’un débat politique approfondi, conclu par un référendum », estime Francis Wurtz, président du groupe de la Gauche unitaire-Gauche Verte nordique au Parlement européen. Pour l’eurodéputé communiste, l’exigence d’un référendum est indissociable « d’une campagne d’information citoyenne et de clarification sur le contenu et les enjeux du traité de Lisbonne » pour susciter une dynamique de mobilisation. Et de citer l’exemple du référendum espagnol qui s’était conclu, le 20 février 2005, au terme d’une campagne sans débat et sans information, par la victoire d’un petit « oui » entaché par un taux d’abstention record.

« Vouloir utiliser la petite lucarne du Congrès pour faire adopter, par le cénacle fermé des parlementaires, un texte qui a été sorti par la grande porte du suffrage universel, c’est un coup de force », accuse aussi George Sarre, président du MRC. Qualifiant le traité de Lisbonne de « clone complexifié » de la constitution européenne, le maire du XIe arrondissement de Paris entend ce soir dire « non à cette collusion de toutes les élites, et hélas certaines élites de gauche aussi, qui utilisent l’Europe comme cheval de Troie de la mondialisation néolibérale et du capitalisme transnational et imposent, à l’échelle européenne, des politiques que nous refuserions à l’échelle nationale ».

Un objectif réaliste

Pour Jean-Luc Mélenchon, sénateur socialiste de l’Essonne, « il est possible d’obtenir ce référendum, dû au peuple français, si se constitue un courant d’opinion tel que les parlementaires se sentent tenus de rendre ce référendum possible par leur vote au Congrès ». En clair, il s’agit de convaincre, par la mobilisation, le plus grand nombre possible de parlementaires socialistes, quelles que soient leurs appréciations de fond sur le texte, d’empêcher que soit réunie la majorité des trois cinquièmes des députés et sénateurs requise pour adopter la révision préalable de la Constitution française nécessaire pour ratifier le traité. Un objectif qu’il juge à portée des partisans du référendum, mais « à condition de respecter l’objet du rassemblement qui s’esquisse » et de ne « pas lui faire dire plus qu’il ne veut dire ».

Invité, lui aussi, à s’exprimer ce soir à Japy, Christian Picquet, membre du bureau politique de la LCR, le fera « à titre individuel », même s’il regrette que l’initiative ne soit pas « coorganisée par l’ensemble des forces rassemblées dans le comité national pour un référendum », parce que « les occasions de se retrouver et d’agir entre forces antilibérales sont trop peu fréquentes depuis deux ans pour refuser une telle invitation ». Au-delà du référendum, ce chantre d’une « gauche de gauche » voit dans les enjeux européens le possible creuset d’une gauche « en rupture avec le social-libéralisme » et « qui n’a pas renoncé à contester l’ordre capitaliste libéral ».

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4) Meeting de Japy sur l’Europe - Intervention de Marie-George Buffet

Chers amis, chers camarades, Elle ne vous rappelle rien cette salle ? On y était venus parler d’Europe, au moment où la campagne contre le projet de constitution européenne commençait à prendre de l’ampleur. Nous étions déjà tous là et pour la première fois avait flotté un air de victoire ! Pour la première fois nous avions senti qu’une mobilisation se levait et qu’un immense vent d’espoir était entrain de naître dans notre peuple.

Eh bien c’est avec cette même volonté de réussite que nous sommes là ce soir.

C’est avec cette même détermination parce que oui, oui il faut un référendum. Il faut un référendum parce que, sur ce nouveau traité comme sur tout le reste, on ne peut pas accepter que le passage en force systématique, la désinformation méthodique, que tout cela devienne un véritable système de gouvernement.

C’est ce même mélange d’autoritarisme et de mensonge qu’ils ont voulu imposer sur la réforme des régimes spéciaux, avant que le mouvement social, le combat mené par beaucoup à gauche les pousse à enfin reconnaître la légitimité des inquiétudes des personnels concernés. C’est ce même cocktail de suffisance et de fables qu’ils ont voulu nous resservir sur l’université, l’emploi dans la fonction publique et demain sur le pouvoir d’achat.

Aujourd’hui, en demandant un référendum, c’est aussi à cet autoritarisme que nous voulons dire NON.

La démocratie, ce n’est pas un vote un dimanche et tous aux ordres pendant cinq ans.

Aussi, c’est aussi au mouvement social, aux revendications légitimes émises par les cheminots, les traminots, les fonctionnaires, les étudiants et tous les autres que nous voulons dire oui.

En disant oui à leurs revendications, je veux redire qu’en faisant cotiser les revenus financiers au même titre que les salaires, je veux redire qu’en modulant l’assiette des cotisations sociales pour pénaliser les entreprises qui font le choix de la finance contre celui du travail, en augmentant la masse salariale, en faisant reculer la précarité et le chômage, on trouvera les financements nécessaires pour assurer une protection sociale de qualité.

Avec une telle réforme, il sera possible d’assurer une bonne pension de retraite pour tous les salariés, dès 60 ans et plus tôt pour toutes les professions dont la pénibilité aura été reconnue, une pension permettant que la retraite ne soit pas une fin de vie, mais bien le moment d’une nouvelle vie.

En disant oui à leurs revendications, je veux redire qu’avec une vraie réforme de la fiscalité, on pourra créer les postes nécessaires dans la fonction publique. Et ainsi, les enseignants auront le temps et les moyens de mieux s’occuper de chaque élève, les infirmières de chaque patient, la justice de chaque plaignant ! En disant oui à ces revendications, je veux dire qu’avec un peu de volonté, on peut parfaitement augmenter le pouvoir d’achat. Nicolas Sarkozy, je sais pas si vous avez vu, est un homme de défi. Il chercherait à augmenter le pouvoir d’achat sans augmenter les salaires. D’autres ont essayé avant lui, par exemple tous ces enchanteurs qui pensaient changer le plomb en or. Et on attend toujours...

Aussi, je ferais plus appel aujourd’hui à la volonté qu’à la magie ! Avec un peu de volonté on peut taxer les profits pétroliers de Total, 12 milliards d’euros encore cette année, et ainsi baisser la TIPP et le prix de l’essence. Avec un peu de volonté on peut bloquer l’augmentation des loyers.

Avec un peu de volonté on peut acter la mort du CNE, en profiter pour enfin pénaliser la précarité, et le temps partiel imposé surtout aux femmes, et ainsi avancer vers la sécurisation de l’emploi.

Et avec un peu de volonté toujours, l’Etat peut augmenter le SMIC, les salaires des fonctionnaires et par exemple contraindre le patronat à négocier, branche après branche, pour refondre toutes les grilles de salaire dans le privé ! L’augmentation des salaires, les profits des entreprises le permettent, c’est un impératif, c’est incontournable, ce doit être tout de suite !

Et devant toutes ces attentes que le gouvernement n’entend pas, permettons que la voix du peuple se fasse entendre ! Et parce que tout est bloqué à Paris comme à Bruxelles, alors oui : exigeons un référendum !

Il faut un référendum sur ce nouveau traité parce que notre avenir à tous et toutes, de Talinn à Lisbonne, est aussi écrit dans les lignes tortueuses de ce traité Sarkozy.

Il faut un référendum parce que lorsqu’on se prétend démocrate, on ne décide pas de ce que sera l’avenir commun des peuples en conclave ou en congrès. A les entendre, l’urgence serait de relancer l’Europe, et pour cela d’adopter ce traité dont l’objectif serait de permettre à l’Europe de repartir.

Alors ce traité, ce ne serait donc quelques amendements pour faciliter le fonctionnement de l’Union. Ce serait un simple règlement intérieur.

Déjà, le projet défunt de constitution européenne, ils nous le vendaient comme un acte banal selon les uns, la solution à tous nos problèmes selon les autres. En fait, comme en 2005, ils cherchent donc à nous cacher que le but de ce traité est de soumettre nos vies et notre quotidien aux désirs des politiques libérales. Leur but n’est pas de débloquer l’Europe. Il n’y a donc aucune urgence à adopter ce traité qui n’est que le petit frère de la constitution européenne. La preuve, Giscard ne cesse d’en réclamer la paternité !

L’urgence est, au contraire de regarder pourquoi leur Europe est en panne et pourquoi, aujourd’hui, cette grande idée ne fait plus rêver personne.

Comment cett idéal de paix entre les Nations s’est métamorphosé en guerre permanente contre les salariés.

Directive après directive, l’Europe s’est construite pour remettre en cause toutes les victoires et les droits acquis par les luttes sociales et populaires des salariés européens. Et c’est partout en Europe, d’Allemagne en Hongrie, du Portugal en Slovénie que la contestation monte contre ces politiques faites en permanence contre les peuples.

L’urgence est de regarder pourquoi les peuples n’ont plus aucune confiance en Bruxelles et même souvent rejettent ce qui s’y décide.

Comment s’en étonner quand on compare leurs discours sur la démocratie et les droits de l’homme et la réalité d’un pouvoir renfermé sur lui-même, dogmatique comme jamais, insensible à toute la contestation qui monte en Europe contre les privatisations de services publics, la remise en cause des droits, les atteintes aux libertés individuelles.

L’urgence est de regarder pourquoi la promesse d’une Europe qui serait le contrepoids humaniste à la puissance américaine s’est muée jusqu’à faire de l’Union le premier de la classe, un peu fayot, de l’atlantisme. Le premier prix zélé du néolibéralisme.

Alors que l’Europe pourrait être la référence de tous les combattants de la liberté et de la justice sociale de par le monde !

Devant ce triste bilan, il ne peut être question de repartir avec un attelage impopulaire, dangereux et poussif. Et cet attelage, cette Europe là, c’est bien entendu celle du traité Sarkozy !

Cette Europe-là, notre peuple n’en veut pas. Et beaucoup de peuples d’Europe n’en veulent pas.

Ils ne veulent pas de l’Europe de la concurrence libre et non faussée, du moins disant social et de la démolition des services publics. Ils ne veulent pas de cette Europe mesquine qui à l’instar de Jean-Claude Trichet à la Banque centrale européenne, dorlote les banques, les marchés et les multinationales pour mieux maltraiter les salaires, l’investissement, et tout ce qui pourrait faire notre avenir. Cette Europe là, notre peuple l’a rejeté. Il l’a fait démocratiquement au terme d’un immense débat populaire. Et le peuple néerlandais a fait de même. Le non l’a emporté avec plus de 54% en France, 60% au Pays-Bas. Alors ils n’ont pas le droit de l’imposer au forceps ou de nous forcer la main avec ce traité Sarkozy. Ils n’ont pas droit d’imposer au peuple ce qu’il a lui même rejeté.

Et partout en Europe, toutes les études d’opinion le démontrent, les peuples veulent décider et refusent à leurs gouvernements le droit de parler en leur nom.

Ils nous disent que c’est le meilleur compromis possible.

Mais un compromis où les chefs d’Etat et de gouvernement décident à la place de leurs peuples ce qui serait bon pour eux n’est pas un compromis. C’est une atteinte aux droits des peuples.

Un compromis ne proposant pas la moindre inflexion des politiques économiques et sociales de l’Union, pas le moindre bougé de ses orientations diplomatiques, commerciales et militaires n’est pas un compromis. C’est une impardonnable fuite en avant !

Aussi, je veux le dire clairement. La gauche en France ne peut pas cautionner ce viol de la parole souveraine des Français.

La gauche ne peut pas laisser construire l’Europe sans les peuples qui la composent, contre les peuples qui la composent.

Alors oui, tous et toutes ensemble à gauche, exigeons un référendum ! Ce référendum, ces référendums partout en Europe, ils doivent être le moyen de bousculer tous ceux qui aujourd’hui font l’Europe leur chasse gardée avec la morgue indécente de ceux qui croient la posséder.

Ces référendums, ils doivent permettre de bousculer tous ceux qui cachent derrière leur froide assurance leur soutien total à une Europe qui ne serait plus un idéal de paix et d’entraide entre les peuples, mais bien le terrain d’une concurrence sauvage tout entière au bénéfice des plus forts.

Dans leur Europe, la guerre des tranchées laisse sa place à la guerre économique. On ne tue plus ses voisins mais on les jette au chômage. Et cette Europe serait la seule possible ? Elle le sera tant que les gouvernements sauront éloigner les peuples des décisions qu’ils prennent à Bruxelles. Elle le sera tant que les peuples n’interviendront pas directement dans les affaires européennes.

Aussi, en exigeant un référendum, on ne demande pas simplement de faire avaliser ou rejeter le traité Sarkozy ! Nous avons l’opportunité de favoriser l’intrusion, enfin, des aspirations populaires au coeur de l’Union européenne. Nous avons l’occasion, en laissant exprimer toutes ces attentes, de faire éclater, publiquement, l’exigence d’une autre Europe. Et c’est en avançant sur l’idée qu’une Europe démocratique, sociale, écologique, pacifiste est nécessaire que nous pourrons la rendre possible !

Alors oui, nous demandons un référendum ! Nous voulons un référendum accompagné, comme en 2005, d’un immense et large débat populaire ! Nous demandons un référendum, en France comme dans les 26 autres pays membres de l’Union pour saisir, tous et toutes ensemble, cette chance d’imposer d’autres priorités à l’Europe telle que la rêve Nicolas Sarkozy !

Nous voulons un référendum pour que les peuples imposent à l’Europe de s’engager plus pour la paix au Proche-Orient que pour le laisser-faire à l’OMC. Nous voulons un référendum pour que les peuples imposent à l’Europe d’enclencher la conversion écologique de notre économie plutôt que de la laisser continuer à soumettre l’énergie, le ferroviaire et l’agriculture aux logiques du tout marchand.

Nous voulons un référendum pour que les peuples imposent à l’Europe d’harmoniser enfin les droits humains et sociaux par le haut plutôt que d’encourager toujours le moins disant social et démocratique.

Et comme nous l’avons fait en 2005, les communistes seront au premier rang pour mener cette bataille du référendum. Comme en 2005, nous allons informer sur la réalité d’un traité dont les Françaises et les Français ne savent rien d’autre que les mensonges qu’en dit Nicolas Sarkozy et ses amis.

Et comme en 2005, face à ce traité Sarkozy qu’ils décrivent comme mini, mais qui est surtout minimaliste en matière de droit et de progrès social, nous démontrerons qu’avec un peu de volonté politique, l’Europe pourrait rapidement changer de visage !

L’Europe pourrait, en effet, prendre à bras le corps la question de l’argent, de son utilisation, de sa maîtrise par et pour les peuples. Et pour désarmer les fonds de pension et les marchés financiers, il faudra bien investir la mère de toutes les banques, cette BCE, afin que ce soit vous qui lui donniez sa feuille de route !

Et le rapport de force populaire pourra nous permettre de mettre l’argent au service des salaires, de la recherche, de la formation, de l’emploi, plutôt qu’au service des marchés financiers.

L’Europe pourrait mettre au coeur de son projet la coopération en matière de recherche, de partage des coûts, de modernisation de l’industrie et des services, et ce notamment pour la gestion de ce qui est notre bien commun.

L’intervention populaire dans le débat pourra faire avancer notre exigence de services publics pour l’énergie, les transports, l’eau, les communications, le logement...

Seule l’intervention populaire pourra garantir leur accessibilité à tous les citoyens et citoyennes, leur contribution positive à la protection de l’environnement, leur caractère décisif pour assurer l’épanouissement de chacun et de chacune, et ce partout en Europe !

L’Europe pourrait enfin, à l’instar de la bataille engagée par Gisèle Halimi pour imposer la clause de l’Européenne la plus favorisée, s’engager vraiment dans le progrès de notre civilisation.

Il s’agirait de prendre dans le droit de chaque Etat membre les dispositions les plus favorables aux femmes, aux salariés, aux jeunes pour en faire un socle du droit européen, un objectif à atteindre rapidement par les Etats !

Oui ce ne peut être que par l’intervention populaire que l’Europe pourra enfin passer de la marche arrière à la marche avant !

Alors oui, pour toutes ces raisons, oui il faut un référendum !

Et nous allons mener campagne ensemble pour l’obtenir !

En lien avec les luttes sociales et démocratiques, en phase avec les aspirations populaires, nous allons toutes et tous ensemble faire grandir l’exigence d’une autre Europe, d’une politique en France, et pour cela d’un autre ordre mondial afin, tout simplement que dans ce monde si riche, chacune et chacun est le droit au bien être et à la réussite.



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