Élections du 9 juin : LFI veut faire élire des euro-députés de combat

mardi 4 juin 2024.
 

C’est donc en ordre dispersé que la gauche se présentera aux élections européennes du 9 juin. La France insoumise n’a pourtant pas ménagé ses efforts pour présenter une liste commune de la NUPES (Nouvelle union populaire écologique et sociale). Créée en 2022, cette alliance historique basée sur un programme de rupture n’avait-elle pas permis à 151 de ses membres (LFI, PS, EELV, PCF et Génération.s) d’accéder au Palais Bourbon ? Et d’y constituer chacun un groupe ?

Oubliant le mauvais coup du PS, du PCF et d’EELV pour l’évincer totalement des sénatoriales de septembre 2023, la FI a à nouveau tendu la main. Manon Aubry, cheffe de file des insoumis pour les élections du 9 juin s’est dite prête à renoncer à la première place de la liste pour les européennes. Rien n’y a fait. EELV (hormis Génération.s), communistes et socialistes ont choisi de faire cavalier seul. Imperturbable, Manon Aubry trace son chemin, trace son chemin et compte bien faire réélire des euro-députés de combat. Notre article.

Chacun, lors de ce scrutin, espère changer les rapports de force à gauche en ayant pour optique la présidentielle et les législatives de 2027. Un calcul risqué car ces élections européennes se font au scrutin proportionnel à un tour, et il faut dépasser le seuil des 5 % pour obtenir des députés. Certains risquent de se retrouver sur le bord de la route alors que groupés, ils auraient eu la certitude d’envoyer des élus siéger au Parlement européen.

Imperturbable, Manon Aubry trace son chemin. Et si les partis cités ont refusé l’Union, c’est avec enthousiasme qu’elle se tourne vers le peuple de gauche, qu’il vienne des partis, du monde syndical, des associations ou des ONG. Une démarche qui finalement lui correspond bien. Son curriculum vitae montre l’ouverture de cette femme de 34 ans.

Née dans une famille de gauche, elle est depuis l’âge de 16 ans de tous les combats : elle a milité pour le « Non » au référendum sur le traité constitutionnel européen, contre la loi d’orientation et de programme pour l’avenir de l’école, contre le Contrat première embauche (CPE), etc. Étudiante, elle a pris la tête du syndicat étudiant UNEF Sciences-Po et, diplôme en poche, s’est rendue, pour des ONG humanitaires, au Libéria et en République démocratique du Congo.

En 2014, elle enseigne les Droits de l’Homme à Sciences-Po tout en rédigeant des rapports pour Oxfam France sur l’évasion fiscale, les inégalités et le partage des richesses… Élue députée européenne en 2019, elle devient la plus jeune présidente de groupe (Gauche unitaire européenne) dans l’histoire du Parlement ! Le nombre de ses questions écrites ou orales, de ses rapports et amendements, lui valent de figurer parmi les députés les plus actifs avec ses camarades insoumis.

Parmi les victoires obtenues par les insoumis figurent une directive accordant des droits aux travailleurs ubérisés, une loi mettant fin à l’impunité des multinationales en matière de droits humains et de dommage environnemental, ainsi que la révision du code de conduite des députés européens pour leur imposer plus de transparence et combattre la corruption…

Les combats à venir ne manquent pas pour les députés insoumis qui refusent le libre-échange promu par l’UE et veulent relocaliser les industries, l’économie, les sources d’énergie… Sans compter leur opposition à la politique austéritaire imposée par la Commission européenne et à laquelle se soumet Emmanuel Macron.

Pour mener à bien ces luttes, Manon Aubry et ses colistiers comptent sur une mobilisation électorale le 9 juin. « Je vous appelle à faire l’unité dans les urnes », a-t-elle demandé lors du meeting d’Aubervilliers, le 25 mai. « Vous avez une arme avec votre bulletin de vote. Faisons bloc (…) Préparons l’après Macron ! » Quelque temps auparavant, Jean-Luc Mélenchon avait passé une consigne qui leur correspond bien : « Élisez des députés de combat ! »

Par Christiane Chombeau


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