En Finlande, les infirmières gagnent leur bras de fer

mercredi 21 novembre 2007.
 

C’est une grosse victoire pour les infirmières finlandaises. Quelques heures à peine avant la démission collective de plus de 12 000 d’entre elles hier soir, leur syndicat Tehy a accepté le compromis proposé par le comité de médiation. L’accord passé avec la Commission des employeurs communaux met ainsi fin au bras de fer, engagé depuis septembre, entre le syndicat et l’organisation patronale. Il évite aussi à la Finlande un grave conflit social, qui menaçait d’affecter tous les hôpitaux du pays.

« Volonté ». Dans le cadre de la remise à plat de leurs accords collectifs, les infirmières réclamaient une augmentation de salaire de 24 %, soit entre 400 et 600 euros par mois, sur deux ans et demi, afin de combler le retard pris par leur profession. Les employeurs refusaient d’aller au-delà de 12 %. L’accord signé hier prévoit une revalorisation salariale progressive de 22 à 28 % sur quatre ans. Avec une hausse de 10 %, dès la première année et une prime de Noël de 270 euros.

La présidente du syndicat, Jaana Laitinen-Pesola, a salué « la très forte volonté et l’énorme engagement » des infirmières. Face au blocage des négociations salariales, 20 % des membres du syndicat avaient présenté leur démission collective le 19 octobre, avec un préavis d’un mois. Les infirmières devaient donc quitter leur fonction hier, à minuit. Mais vendredi, le gouvernement de centre droit a fait adopter au Parlement une loi exceptionnelle, permettant aux hôpitaux de réquisitionner les démissionnaires, pour garantir la sécurité des patients. Du jamais vu en Finlande. Environ 2 400 infirmières ont reçu un courrier recommandé ce week-end, provoquant la colère de l’ensemble des organisations syndicales du pays.

Rescousse. Hier, la ministre de la Santé, Paula Risikko, a tenté de calmer les esprits. Espérant un rapide retour à la normale, elle s’est réjouie qu’un compris ait été trouvé à temps. De son côté, l’organisation patronale affirme que l’accord va coûter très cher aux communes. Un quart d’entre elles au moins devraient être obligées d’augmenter les impôts locaux, pour financer la hausse de salaire des infirmières. Appelé à la rescousse, le gouvernement refusait de préciser, hier, s’il allait leur venir en aide. Une chose est sûre : la majorité de centre droit sort affaiblie de ce conflit.

de ANNE-FRANÇOISE HIVERT


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