Face à la bombe sociale du « choc des savoirs », opération « collège désert » à Paris

vendredi 22 mars 2024.
 

Choc des savoirs. « Notre mouvement est contagieux ! ». La mobilisation des enseignants et des parents d’élèves dans la Seine-Saint-Denis a tout pour se propager comme une trainée de poudre. Que demandent-ils ? Des moyens pour l’école publique et la fin des mesures dites du « choc des savoirs » qui consistent en un « tri des élèves qui empêche toute progression », souligne la FCPE. Parmi les moyens demandés, des postes d’enseignants. Autant de mesures qui parlent à tous les enseignants et parents du pays.

« Les enseignants en grève dans le 93 demandent 5 000 postes d’enseignants supplémentaires et à 2200 postes d’AESH. C’est quinze fois moins que ce que coûte le SNU ou l’uniforme à l’école que le gouvernement prétend imposer envers et contre tout, puisque quasiment personne, à part lui, n’en veut », a souligné cet après-midi le député LFI Jérôme Legavre lors des questions au gouvernement. La contestation s’amplifie maintenant dans de nombreuses académies, notamment à Paris où les établissements scolaires emboîtent le pas aux collèges de l’académie de Créteil.

Face au mépris du ministère et du rectorat, parents et enseignants lancent la journée « collège désert » en ce mardi 12 mars 2024 à Paris. Le principe ? Les parents n’envoient pas leur enfant à l’école pour signifier leur refus catégorique d’une école discriminante rompant avec le principe républicain d’égalité. Notre brève.

Choc des savoirs : « Le 12 mars, je n’irai pas au collège »

« Je n’envoie pas ma fille au collège Aime Césaire demain, car je m’oppose à ce qu’elle et ses camarades soient triés, classés, séparés. Elle a grandi dans une école et un collège où c’est bien la mixité sociale et scolaire qui lui permis de grandir, d’apprendre et de comprendre le monde. Elle et ses camarades sont attachés à cette mixité, on leur apprend depuis tout petits qu’ensemble on apprend mieux. Je refuse que l’idéal républicain de liberté, d’égalité et de fraternité soit piétiné », explique une mère d’élève. Un autre parent exprime également son refus catégorique : « je me mobilise pour l’opération collège désert, car derrière cette réforme violente se construit un projet de société où les discriminations deviendraient la norme. »

Les enfants, concernés au premier chef, ne sont pas en reste. Suzanne, élève en classe de 6ᵉ au collège Georges Clemenceau, déclare : « Le 12 mars, je n’irai pas au collège car je veux défendre mon droit d’apprendre dans de bonnes conditions. Dans mon collège, ils veulent fermer 2 classes, et comme nous sommes en Rep+, le nombre d’élèves par classe sera de 23. Il faudra déjà envoyer 12 élèves dans un autre collège et je n’ai pas envie d’en faire partie. Et déjà qu’à 19 élèves, c’est difficile, il y a du bruit. À 23 ou même plus, il y aura beaucoup de bruit et nous n’arriverons pas à nous concentrer et à bien travailler. »

Un élève plus âgé, scolarisé en 4ᵉ dans le même établissement, renchérit : « Ça met de la pression d’être séparé dans des groupes de niveaux ; c’est mettre des étiquettes à des élèves, ça les qualifie ».

Opération collège désert réussie ce 12 mars

Ce mardi matin, plus de 25 établissements parisiens participent à l’opération collège désert, dans les 11ᵉ (Voltaire), 13ᵉ (Flaubert, Sand), 18ᵉ (Césaire), 19ᵉ (Bergson, Budé, Pailleron, Brassens, Péguy) ou encore XXe (Matisse, Dolto). Un rendez-vous est donné aux familles ce soir à 18 h 30 à la Maison du combattant, 20 rue Édouard Pailleron, dans le 19ᵉ pour échanger sur cette journée de mobilisation. La lutte ne fait que commencer. Le prochain rendez-vous est donné le 19 mars prochain dans la rue, pour les grèves et mobilisations de la fonction publique.


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