"Massacre horrible" - Israël bombarde des centaines d’habitants de Gaza en attente d’aide alimentaire

samedi 9 mars 2024.
 

Au moins 112 Palestiniens ont été tués et plus de 760 blessés après que les troupes israéliennes ont ouvert le feu sur des centaines de personnes qui attendaient une aide humanitaire au sud de la ville de Gaza.

Décrivant cette nouvelle attaque comme "un horrible massacre", le bureau des médias du gouvernement de Gaza a déclaré que des dizaines de blessés avaient été admis à l’hôpital Al Shifa, "ce qui pourrait porter le nombre de morts à au moins 100" (112 en réalité). Il a indiqué que les équipes médicales "ne sont pas en mesure de faire face" au volume et à la gravité des blessures qui arrivent à l’hôpital "en raison du manque de ressources médicales et humaines". Le bureau du gouvernement a accusé Israël "d’avoir prémédité ce massacre horrible et d’avoir exécuté les victimes délibérément".Il a déclaré que l’armée "savait que ces victimes étaient venues dans cette zone pour obtenir de la nourriture et de l’aide, et pourtant ils les ont tuées de sang-froid".

Un témoin a déclaré à Aljazeera : "Nous sommes allés chercher de la farine. L’armée israélienne nous a tiré dessus". Dans une vidéo qui circule sur Internet, on voit un camion censé transporter de l’aide humanitaire transporter les morts et les blessés à la place.

"Nous tenons l’administration américaine et le président Biden personnellement, ainsi que la communauté internationale, Israël et les organisations internationales qui se sont dérobées à leurs responsabilités, entièrement responsables" de ces meurtres, a déclaré le bureau.Il a appelé la communauté internationale à mettre en place un couloir humanitaire sûr pour permettre l’acheminement de l’aide médicale et humanitaire, ainsi que du carburant, vers le nord de la bande de Gaza.

Plus de 30 000 morts

Selon le ministère de la santé de Gaza, 30 035 Palestiniens ont été tués et 70 457 blessés dans le génocide israélien en cours à Gaza depuis le 7 octobre. En outre, au moins 7 000 personnes sont portées disparues, présumées mortes sous les décombres de leurs maisons dans toute la bande de Gaza. Les organisations palestiniennes et internationales affirment que la majorité des personnes tuées et blessées sont des femmes et des enfants. L’agression israélienne a également entraîné le déplacement forcé de près de deux millions de personnes dans toute la bande de Gaza, la grande majorité des personnes déplacées étant contraintes de se réfugier dans la ville de Rafah, très peuplée, située au sud près de la frontière avec l’Égypte, dans ce qui est devenu le plus grand exode de masse de la Palestine depuis la Nakba de 1948.

Morts lors d’une distribution d’aide à Gaza : "La responsabilité en revient à ceux qui ont organisé cette pénurie de nourriture depuis des mois", dénonce MSF

Isabelle Defourny, présidente de Médecins sans frontière, pointe le peu d’aides humanitaires qui rentrent face à une population qui est affamée et vit dans des conditions terribles.

"La responsabilité en revient à ceux qui ont organisé cette pénurie de nourriture depuis des mois", a pointé vendredi sur franceinfo Isabelle Defourny, présidente de Médecins sans frontières (MSF) alors qu’une distribution d’aide humanitaire a viré au drame jeudi près de Gaza ville. Des centaines de personnes se sont ruées sur des véhicules qui devaient livrer de l’aide humanitaire aux civils de Gaza.

. "On est face au chaos, à un désordre civil, il n’y a plus de police. Israël rend la vie impossible à Gaza. C’est ça que montre ce drame", a expliqué Isabelle Defourny. Près de 2,2 millions de Gazaouis sont menacés par la famine. Médecins sans frontières appelle depuis des mois à un cessez-le-feu. "Mettre en place des secours sous des bombardements, c’est impossible. Il faut rassurer la population. Il faut informer qu’il y aura assez" d’aide humanitaire "pour tout le monde", a-t-elle expliqué.

franceinfo. Est-ce que l’aide humanitaire arrive jusqu’aux civils à Gaza ?

Isabelle Defourny : Elle arrive en quantité totalement insuffisante. Les Israéliens disent qu’il n’y a aucune limite à l’envoi d’aide humanitaire, mais en pratique, il y a beaucoup de contrôles avant de rentrer dans la bande de Gaza qui freine énormément la quantité d’aide et particulièrement de nourriture qui peut rentrer. On a vu aussi, par exemple, des manifestations de civils israéliens qui bloquaient l’entrée dans la bande de Gaza. Puis, une fois que ça arrive dans la bande de Gaza, il y a de nombreux check-points. Tout ça fait que très peu d’aides rentrent alors que l’on est face à une population qui est affamée, qui a été déplacée maintes fois, qui vit dans des conditions terribles.

Le risque de famine est réel ?

Oui. Nos équipes sur place en témoignent. Notre propre staff dit clairement qu’il ne mange pas à sa faim. Nous sommes dans le sud de la bande de Gaza, mais probablement dans le nord la situation est beaucoup plus sévère si l’on en croit les études des différentes enquêtes qui ont été faites. Les taux de malnutrition qui ont été trouvés dans les différentes enquêtes sont des taux de malnutrition qui sont équivalents à ce que l’on trouve par exemple dans des pays sahéliens. Ça n’a jamais existé à Gaza, donc on voit déjà la conséquence réelle de ce siège, de cette pénurie de nourriture.

La France demande que la lumière soit faite sur les incidents lors d’une distribution d’aide humanitaire.

Article de Reuters

La France attend que toute la lumière soit faite sur les informations faisant état de victimes civiles palestiniennes lors d’une distribution d’aide humanitaire à Gaza, a déclaré jeudi le porte-parole adjoint du ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué.

Selon les autorités sanitaires de la bande de Gaza, les forces israéliennes ont ouvert le feu jeudi sur des Palestiniens qui attendaient une distribution d’aide humanitaire près de la ville de Gaza, faisant 112 morts et 280 blessés.

Un porte-parole de l’armée israélienne a déclaré que plusieurs dizaines de personnes avaient été blessées dans une bousculade à l’arrivée de camions d’aide humanitaire dans le nord de Gaza.

Une source israélienne a précisé que des soldats israéliens avaient tiré sur "plusieurs personnes" qu’ils considéraient comme une menace.

"En tout état de cause, il relève de la responsabilité d’Israël de se conformer aux règles du droit international et de protéger la distribution d’aide humanitaire aux populations civiles", a indiqué le porte-parole adjoint du ministère français des Affaires étrangères.

Un cessez-le-feu immédiat et durable pour permettre l’acheminement à grande échelle de l’aide humanitaire et la protection des civils dans la bande de Gaza demeure la priorité de la France, était-il ajouté dans le communiqué.

(Rédigé par Camille Raynaud)


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