Climat : nouveau record de chaleur en février 2024

jeudi 7 mars 2024.
 

Sécheresse à Barcelone, incendies au Chili… Les phénomènes météorologiques extrêmes se sont multipliés ce mois-ci. Les spécialistes rappellent l’urgence d’une réduction de nos émissions de gaz à effet de serre.

Si l’on s’en tient au dicton « Gelée de février, richesse au grenier », il faut craindre la disette. Pour la deuxième fois en l’espace de trois mois, entre le 8 et le 11 février, la température moyenne mondiale a atteint durant plusieurs jours le seuil de + 2 °C de réchauffement, comparé au niveau préindustriel. Rien d’étonnant pour la climatologue de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) Françoise Vimeux : « Ça ne doit plus nous surprendre d’avoir des températures records. La température moyenne globale augmente dans toutes les régions du monde, et à toutes les saisons. »

Preuves à l’appui, les phénomènes météorologiques extrêmes se multiplient. Ce mois-ci, des méga-incendies ont ravagé le Chili, Barcelone a connu une sécheresse historique, et le Maroc a enregistré 36,6 °C à Tan-Tan le 14 février. En revanche, la climatologue reste ferme : « Il n’y a pas de lien météorologique entre ces situations. Les températures extrêmes résultent de situations météorologiques locales. »

La hausse des émissions de gaz à effet de serre dans le viseur des scientifiques Concernant le Maroc, il s’agit d’un flux du Sud transportant la chaleur du Sahara. Seulement, l’air du désert est plus chaud qu’avant. Si cette conjoncture est « classique » d’un point de vue météorologique, la chercheuse met en garde : « Il est probable que le changement climatique augmente la fréquence de certaines de ces situations ou en crée de nouvelles. Rien n’a encore été prouvé scientifiquement, mais des travaux sont en cours. »

De tels records en février font davantage craindre la saison estivale, même s’il est difficile d’établir des prévisions sur plusieurs mois. Cependant, « on peut prévoir de façon plus fiable le temps qu’il fera dans trente ans, car il dépend essentiellement de la concentration des gaz à effet de serre », explique Françoise Vimeux.

Incendies au Chili : « Le pays suit un modèle de développement écocide qui favorise les incendies »

Si la température varie d’une année à l’autre et que certains étés peuvent être plus froids, « la tendance sur le long terme va être à l’augmentation des températures, créant sur certaines régions des déficits de pluie et donc un assèchement très fort des sols et de la végétation. C’est ce qu’on appelle une désertification », déplore-t-elle, avant de soutenir une adaptation urgente des cultures. Une anomalie de 1,5 °C ou 2 °C sur quelques jours n’acte pas l’échec de l’objectif de l’accord de Paris.

Ce dernier est conclu au sens climatique du terme, soit à travers une moyenne des températures établie sur plusieurs dizaines d’années. À cet égard, Françoise Vimeux est sans appel : « La seule manière d’atténuer le réchauffement, c’est de diminuer nos émissions de gaz à effet de serre pour atteindre la neutralité carbone. »


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