Le lapsus révélateur de Stéphane Séjourné

samedi 27 janvier 2024.
 

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Aussitôt après son arrivée au ministère des affaires étrangères, il a mis en scène son premier entretien téléphonique avec son homologue italien Antonio Tajani, lui souhaitant « plein succès pour la présidence italienne du G7 ».

« On en oublierait que c’est avec le gouvernement d’extrême droite de Meloni qu’il se met en scène », commente la député insoumise Clémentine Autain. Realpolitik, direz-vous. Mais Stéphane Séjourné n’en reste pas là.

Procédure engagée par l’Afrique du Sud

Ce mercredi 17 janvier, à l’occasion des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, il est interpellé par la députée LFI Danièle Obono au sujet du refus de la France de soutenir l’Afrique du Sud dans sa procédure judiciaire auprès de la Cour internationale de justice – Pretoria accuse Israël de génocide contre le peuple palestinien. Et on ne sait pas bien si la réponse du ministre est adressée à La France insoumise ou à l’Afrique du Sud :

« Nous disons fermement aux Israéliens : ‘Le respect du droit s’impose à tous, les frappes systématiques à Gaza doivent cesser’, mais les mots ont un sens. Accuser l’État juif de génocide, c’est franchir un seuil moral. On ne peut exploiter la notion de génocide à des fins politiques. »

Comme questionne sur X (ex-Twitter) l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy Erwan Davoux : « Que fera la France si la Cour internationale de justice qualifie les massacres à Gaza de génocide ? » Rappelons que la CIJ est la plus haute juridiction des Nations unies, reconnue tant par la France que par Israël. Plusieurs avocats sud-africains préparent d’ailleurs un dossier contre les États-Unis et le Royaume-Uni pour « complicité dans les crimes de guerre à Gaza ». L’Occident va-t-il accepter les règles qu’il a lui-même écrites au 20ème siècle ou bien les bafouer et les piétiner ? L’Histoire regarde.

BONUS. Ceci est un lapsus révélateur

Au début de sa réponse à la députée Obono, Stéphane Séjourné tient à rappeler la « position d’équilibre » du président de la République, entre Israël et la Palestine. Un bijou :

« Le président de la République a toujours tenu une position d’équilibre, je vous la rappelle : condamner le terrorisme ; œuvrer à un cessez-le-feu immédiat pour permettre de garantir les souffrances des Palestiniens ; rétablir un horizon politique pour avancer vers deux États. »

« Garantir les souffrances des Palestiniens ». Un tel lapsus révélateur se passe de commentaire.

Loïc Le Clerc


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