Waterloo 18 juin 1815 De la Grande Armée à la désuète armée

mardi 18 juin 2024.
 

1) Le contexte

Suite à ses victoires des campagnes d’Italie puis d’Egypte, Bonaparte est apparu à la grande bourgeoisie, comme le meilleur rempart :

- face au peuple qui vient de réussir une immense révolution mais dont la mobilisation s’est épuisée et qui a été décapité par la mort de Robespierre, les martyrs de prairial, Babeuf...

- face à la contre-révolution en particulier les royalistes qui retrouvent des forces et des ambitions

Devenu premier consul puis empereur le petit Napoleone pose les bases d’un Etat moderne (préfectures, lycées, code civil...).

Avec la Grande armée héritière de l’expérience et des cadres de l’armée révolutionnaire, il remporte de grandes victoires et son empire va de Hambourg à Rome, de la Catalogne à l’Illyrie.

Cependant, une période économique difficile et des revers militaires (en Russie, Espagne, Portugal, Allemagne) l’obligent à abdiquer en 1814 après la prise de Paris.

Ses ennemis l’enferment dans l’île d’Elbe en Méditerranée.

Du 1er au 20 mars 1815, il réussit à débarquer en Provence et de là à remonter triomphalement vers Paris. Une nouvelle coalition, la septième, se forme, groupant toute l’Europe, capable d’aligner plus d’un million de combattants contre la France.

Conscient de sa grande infériorité numérique, Napoléon ne peut attendre de devoir les affronter tous sur toutes ses frontières. Il prend donc la tête d’une nouvelle armée et marche immédiatement vers la Belgique où les armées prussiennes, anglaises et hollandaises se font les plus menaçantes.

L’armée française chasse l’avant-garde prussienne de Charleroi, bouscule sérieusement tous les corps (120000 hommes) de cette même armée sur Ligny et Fleurus, avance face aux 100000 anglais de Wellington sur la route de Bruxelles (par les Quatre Bras et Waterloo).

2) La bataille de Waterloo s’engage

Au soir du 17 juin, un déluge torrentiel de pluie tombe en rafales sur le terrain plat devant le Mont Saint Jean sur lequel l’infanterie et l’artillerie anglaises se sont arc boutées pour résister à l’armée française.

Avant de s’endormir, l’empereur a fait deux reconnaissances aux avant-postes, réuni un conseil de guerre à 1h du matin, effectué une troisième reconnaissance, envoyé une estafette pour prévenir Grouchy et ses 33000 hommes (2 corps d’armée d’infanterie et 2 corps d’armée de cavalerie) de rejoindre rapidement Waterloo plutôt que de marcher vers Wavre.

Napoléon se réveille vers 11 heures, ayant pris le temps de dormir car la brume est encore très épaisse et pour laisser le temps à Grouchy d’arriver. Il apprend alors que l’armée prussienne presque entière débouche au Nord du champ de bataille pour flanquer la gauche des Anglais. Il envoie aussitôt le corps d’armée du général Mouton (10000 hommes) pour les stopper au mieux. Ainsi, le vieux maréchal prussien Von Blücher a trompé les corps français lancés à ses trousses pour venir prendre part au combat décisif. L’état-major de l’armée française comprend le danger et délègue un officier d’état-major pour presser Grouchy.

Vers 13 heures, l’armée française est alignée face au Mont Saint Jean. Le 1er corps du comte D’Erlon lance l’offensive et parvient sur la crête mais n’ayant pas protégé ses flancs il subit une contre attaque des Ecossais qui provoque une panique dans les rangs bleus.

En milieu d’après-midi, il est clair que la bataille échappe aux Français pris en tenaille entre la ligne anglaise qui résiste sur le Mont Saint Jean et les Prussiens qui débordent leur droite.

Le maréchal Ney demande alors à l’empereur de prendre la tête d’une grande force de cavalerie pour balayer le plateau. Sur un terrain boueux, à la tête des cuirassiers de Milhaud et de la cavalerie légère de Lefebvre-Desnouettes, il charge donc des lignes d’infanterie non ébranlées, bien positionnées, couchées dans de petits plis de relief qui ralentissent et dispersent les chevaux.

3) La grande charge de la cavalerie française

Les cavaliers de Ney foncent "sans ordres précis, sans plan, sans direction". Le jeune colonel français Toussaint-Jean Trefcon rapportera dans ses Carnets de campagne :


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