L’Europe s’est réchauffée d’environ 2,3 °C depuis 1900, contre 1,2 °C pour le reste du monde, alerte l’ONU

lundi 3 juillet 2023.
 

CLIMAT - L’Europe se réchauffe deux fois plus vite que le reste de la planète. « En 2022, l’Europe s’est situé environ 2,3 °C au-dessus de la moyenne préindustrielle (1850-1900) », ont annoncé lundi l’Organisation météorologique mondiale (OMM) des Nations Unies et le réseau européen Copernicus dans leur bilan annuel.

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Alors que le reste du monde a vu ses températures grimper de 1,2 °C, le Vieux Continent s’est réchauffé de 2,3 °C depuis l’ère préindustrielle. Un niveau bien au-dessus des 1,5 °C fixés par l’Accord de Paris. Si ce traité international fait référence sur le climat, son objectif paraît de moins en moins réaliste et atteignable, à mesure que la courbe mondiale des émissions de gaz à effet de serre continue de grimper.

En 2015, les 1,5 °C de réchauffement avaient été fixés comme une limite au-delà de laquelle les conséquences du réchauffement climatique seraient insupportables. L’Europe de 2022 nous donne désormais un tableau particulièrement complet d’un réchauffement qui dépasserait cette limite.

La sécheresse s’installe sur le continent

L’année 2022 a été la plus chaude jamais enregistrée pour la Belgique, la France, l’Allemagne, l’Irlande, l’Italie, le Luxembourg, le Portugal, l’Espagne, la Suisse et le Royaume-Uni. Ces « températures élevées ont exacerbé les sécheresses intenses et généralisées, alimenté de violents incendies de forêt responsables de la deuxième plus grande surface brûlée jamais enregistrée, et fait des milliers de victimes », souligne auprès de l’AFP le professeur Petteri Taalas, secrétaire général de l’OMM.

En l’espace d’un an, ces aléas météorologiques ont directement affecté 156 000 personnes et causé 16 365 décès, quasi exclusivement en raison des vagues de chaleur. Les inondations et les tempêtes ont coûté environ 2 milliards de dollars. Un chiffre loin toutefois des 50 milliards de l’année 2021 après des inondations exceptionnelles.

Pendant que le thermomètre grimpait, les précipitations ont été inférieures aux normales dans une grande partie de l’Europe. « Il s’agit de la quatrième année sèche consécutive dans la péninsule ibérique et de la troisième dans les régions montagneuses des Alpes et des Pyrénées », indique le bilan de l’OMM.

La France a connu la période de janvier à septembre 2022 la plus sèche depuis 1976, de même que le Royaume-Uni pour la période de janvier à août, causant « des répercussions considérables sur l’agriculture et la production d’énergie ». Les glaciers des Alpes européennes ont connu « une perte de masse record en une seule année, causée par de très faibles quantités de neige en hiver, un été très chaud et des dépôts de poussière saharienne ».

Des canicules jusque dans les océans

Les canicules touchent aussi les océans. En 2022, les températures moyennes à la surface de l’Atlantique nord ont été les plus chaudes jamais enregistrées. Chaque vague de chaleur a entraîné des migrations et des extinctions d’espèces et perturbé l’ensemble des écosystèmes marins.

2022 n’est « malheureusement pas un cas unique ou une bizarrerie du climat », a commenté Carlo Buontempo, directeur de l’observatoire du changement climatique Copernicus de l’Union européenne. L’année « s’inscrit dans une tendance qui va rendre les épisodes extrêmes de stress thermique plus fréquents et plus intenses dans toute la région ».

Une rare lueur d’espoir figure dans le rapport. L’an dernier en Europe, les énergies solaires et éoliennes ont ensemble, pour la première fois, produit davantage d’électricité (22,3 %) que le gaz d’origine fossile (20 %) et le charbon (16 %). Les énergies fossiles sont à l’origine du changement climatique, pour réduire les émissions de gaz à effet de serre il est nécessaire de réduire drastiquement leur production.

Le HuffPost avec AFP


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