Sainte-Soline : un deuxième opposant dans le coma, sa mère dénonce des gendarmes venus "pour casser des manifestants"

mardi 28 mars 2023.
 

Ce week-end, des affrontements d’une rare intensité ont opposé force de l’ordre et opposant à un projet de méga-bassines sur le site de Sainte-Soline, dans les deux Sèvres.

Entre la vie et la mort. Alors qu’un manifestant est dans le coma depuis samedi, après un traumatisme crânien survenu ce samedi lors d’affrontements, le bilan des violences autour du site de Sainte-Soline vient de s’alourdir : un autre manifestant est lui aussi dans le coma depuis ce lundi.

Si l’identité de ce dernier n’a pas été confirmée, une femme présentée comme la mère de ce manifestant, et interrogée par BFMTV, "Michael, 34 ans" était en train "d’être opéré du cerveau". Cette dernière assure que son fils est "pacifique" et que les forces de l’ordre étaient seulement présentes "pour casser des manifestants et rien d’autre".

Sainte-Soline : deux manifestants toujours entre la vie et la mort

https://linsoumission.fr/2023/03/27...

Un manifestant, âgé de 30 ans, a été touché à la tête samedi lors des heurts survenus sur le site de la mégabassine de Sainte-Soline (Deux-Sèvres). Son pronostic vital demeure engagé, selon le procureur de Niort. Le camarade est toujours entre la vie et la mort à l’heure où nous écrivons ces lignes. Invitée de RTL ce matin, la députée insoumise Clémence Guetté, présente sur place samedi, demande l’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire sur les choix opérés en matière de maintien de l’ordre durant la manifestation. 4000 grenades ont été tirées par la police. Une par seconde. L’insoumission.fr relaie le communiqué au sujet de S., camarade au pronostic vital engagé, et vous tiendra informé de l’évolution de son état de santé.

Manifestation anti-bassines : la "militarisation du maintien de l’ordre conduit à une escalade" de la violence, constate Michel Kokoreff, un sociologue présent à Sainte-Soline

"Les forces de l’ordre sont suréquipées" et "le combat est assez asymétrique, puisqu’elles finissent toujours par gagner", dénonce Michel Kokoreff qui rappelle que, s’il "y a bien eu des centaines de black blocs ou blue blocs à l’offensive, autour d’eux, il y avait plusieurs milliers de gens non violents"

"Il y a une militarisation du maintien de l’ordre qui conduit à une escalade" de la violence des individus radicaux, constate lundi 27 mars sur franceinfo Michel Kokoreff, sociologue qui était présent samedi en tant qu’observateur à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) lors de la manifestation anti-bassines. Ce professeur à l’université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis dénonce une "escalade réciproque" entre les forces de l’ordre et les militants radicaux. Il estime toutefois que "les forces de l’ordre sont suréquipées" et que "le combat est assez asymétrique, puisqu’elles finissent toujours par gagner". Michel Kokoreff assure que "la violence s’est accentuée depuis dix ans du côté des forces de l’ordre", tandis que "du côté des manifestants, de l’ultra gauche, des black blocs, il y a une certaine constance".

>> Projet de "méga-bassines" de Sainte-Soline : Christophe Béchu dénonce "les fables" de la gauche et assume le dispositif policier de samedi

Articulation : le vilain secret Articulation : le vilain secret Sponsorisé Découvertes Santé Michel Kokoreff tient par ailleurs à préciser que lors de la manifestation de samedi à Sainte-Soline (Deux-Sèvres", s’il "y a bien eu des centaines de black blocs ou blue blocs à l’offensive, autour d’eux, il y avait plusieurs milliers de gens non violents". Le sociologue spécialiste des nouvelles contestations apporte ensuite quelques précisions sur le mouvement des radicaux, que l’on qualifie de black blocs, ou blue blocs en raison de la couleur des vêtements qu’ils portent au sein des cortèges. Michel Kokoreff rejette l’utilisation du terme d’ultragauche pour les qualifier. Ce "n’est pas un parti", l’ultragauche ne se définit pas non "par une identité idéologique ou sociologique", explique-t-il. Michel Kokoreff balaie également la notion de mouvement nébuleux, et préfère parler de "constellation de petits groupes affinitaires". Il constate que ces groupes ont un même "état d’esprit antiautoritaire, libertaire, anticapitaliste, féministe et écologiste".

Michel Kokoreff n’observe pas de "profil type" de black bloc. Il assure qu’il y a dans ce mouvement "beaucoup de jeunes", entre "16 et 25 ans", qui peuvent être "des lycéens, des étudiants ou [des personnes] en situation précaire". Le sociologue remarque toutefois "dans le cortège de tête et dans les actions offensives des gens de petite classe moyenne". Il apporte quelques nuances, en affirmant avoir vu à Sainte-Soline "des gens plus âgés, plus aguerris, plutôt des 20-25 ans". Il a aussi constaté la présence de "beaucoup de vieux ou d’âges intermédiaires". "Il y [avait] des gens issus de classe moyenne urbaine, mais on a senti ce week-end que ça venait de toute la France", ajoute-t-il.


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