« C’est l’ultime outil » : et la CFDT appela à la grève reconductible à la SNCF

dimanche 5 mars 2023.
 

Après avoir consulté sa base, le quatrième syndicat de cheminots rejoint la CGT, l’UNSA et SUD et appelle les cheminots à la grève reconductible à partir du mardi 7 mars.

Une Première ministre qui appelle, entre les vaches et les veaux du Salon international de l’Agriculture, à la « responsabilité » ; un syndicat réformiste, la CFDT, qui rejoint le front uni des syndicats de cheminots pour participer à la grève reconductible à compter du mardi 7 mars. A une semaine de cette journée de mobilisation interprofessionnelle contre le projet de réforme des retraites, la situation se durcit encore et c’est bien une « France à l’arrêt », en tout cas dans les transports, qui se profile.

Si la CGT-Cheminots et SUD-Rail, respectivement premier et troisième syndicats à la SNCF, avaient rapidement milité pour une grève reconductible, l’UNSA-Ferroviaire et la CFDT-Cheminots, traditionnellement moins enclins à opter pour cette stratégie, préféraient consulter leur base. L’UNSA a fini par appeler le 24 février à « reconduire le mouvement après le 7 mars ».

Quant à la CFDT, elle a fait de même lundi 27 février, à la veille de l’arrivée au Sénat du texte controversé, forte de « 80 % » d’approbation pour la grève reconductible au sein de ses quelque 6 000 militants consultés ce week-end.

« Pour nous, la grève reconductible est l’outil ultime, mesure Sébastien Mariani, secrétaire général adjoint de la CFDT-Cheminots. Mais nous savions dès le début que nous y aurions recours si le gouvernement refusait de nous entendre. »

« Ce n’est pas au Sénat que le texte deviendra acceptable »

Son organisation avait déjà appelé à la grève reconductible lors de la réforme ferroviaire de 2018, puis en 2019, dans le cadre du mouvement de contestation contre la précédente réforme des retraites (elle estimait alors ne pas avoir suffisamment de garanties sur le statut des cheminots).

Cette fois, après avoir fait la démonstration de la popularité du mouvement de contestation et de son ancrage partout en France en janvier et en février, l’idée est de franchir une nouvelle étape, tout en collant au temps du débat parlementaire… sans toutefois se faire trop d’illusions. Sébastien Mariani précise :

« Au Sénat, le risque est que le débat soit réduit à un jeu politique entre LR et LREM. Ce n’est pas là que le texte deviendra acceptable. »

Doit-on se préparer à une longue paralysie du rail ? « Les adhérents qui ont voté pour la grève reconductible l’ont fait en étant conscients des enjeux. Ils sont prêts à tenir », assure la CFDT-Cheminots. Dans les transports en commun parisiens, l’intersyndicale (CGT, FO, UNSA, CFE-CGC) de la RATP a également appelé à la grève reconductible à partir du 7 mars.

« Faire plus fort que le 31 janvier »

Pour cette nouvelle journée d’action, l’intersyndicale espère « faire plus fort que le 31 janvier », où plus de 2,5 millions de personnes avaient manifesté en France selon les syndicats, 1,27 million d’après les autorités. Si elle laisse le soin à ses fédérations d’inviter ou non à la grève reconductible, prônant dans son communiqué unitaire une mobilisation « dès le 7 mars », elle ne se satisfera que d’un retrait du texte.

La CGT-Cheminots doit se réunir jeudi 2 mars avec les autres fédérations professionnelles de la CGT actives dans le mouvement (chimie, énergie, ports et docks) pour préparer la journée du 7 mars et les suivantes. Dans les raffineries, la Fédération de la Chimie a déjà appelé à la grève reconductible dès le 6 mars au soir.

D’autres actions sont prévues le mercredi 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, pour dénoncer une réforme qui désavantage particulièrement les mères, tandis que les organisations de la jeunesse appellent à la mobilisation le jeudi 9 mars.

Par Agathe Ranc


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