La révolution française 1ère partie

jeudi 16 mars 2023.
 

A) L’Ancien régime

C’est une société ayant gardé de la féodalité des subdivisions territoriales très enchevêtrées : parlements, gouvernements, généralités, diocèses suivent des frontières extrêmement diverses avec des unités de poids et mesures encore plus variées rendant le commerce difficile. Depuis la fin du 15ème siècle et surtout depuis l’arrivée de Louis XIV sur le trône, la royauté française est un Etat de finances c’est à dire construit autour de la bureaucratie qui collecte l’impôt direct à savoir la taille.

marquée par une division en deux grandes classes :

- d’une part les 200000 privilégiés de naissance (noblesse et haut clergé)

- d’autre part 28 400 000 membres du Tiers Etat et du bas clergé

C’est une société divisée en trois Ordres, presque des castes :

Le clergé constitue officiellement le premier ordre. Pourquoi ? parce que le roi étant censé être le lieutenant de Dieu sur terre, il est logique de placer le clergé en position honorifique à ses côtés. Il apporte surtout aux puissants un appareil idéologique très implanté dans la population. En fait, au 18ème siècle, le clergé subit au moins deux divisions -

- une division sociale entre haut clergé (environ 60000 religieux) d’origine aristocratique et bas clergé d’origine roturière (environ 140000)

- une division politique entre ultramontains qui reconnaissent surtout le pape comme supérieur, les gallicans partisans d’une certaine autonomie dans le cadre de la royauté française, enfin les richéristes favorables par exemple à l’élection des évêques par les curés.

La noblesse : D’après l’historien François Bluche, spécialiste de l’Ancien régime, la noblesse ne compte pas plus de 140000 membres en 1789 dont seulement 7000 de vielle noblesse. On lit de plus en plus souvent une estimation du nombre de nobles aux environs de 300000 mais je reste prudent sur cette approximation.

Les familles nobles bénéficient de privilèges fiscaux. Ils ne paient pas la taille à la royauté mais peuvent eux-mêmes lever ou augmenter des impôts seigneuriaux sur leurs domaines (par exemple sur les terres, sur le vin etc).

Ils bénéficient aussi de privilèges judiciaires. Toute personne noble, quel que soit son forfait, ne pouvait être jugée que par ses pairs, à l’exclusion de toute juridiction constituée de roturiers. Ils rendent également la justice dans leur seigneurie.

Le Tiers Etat groupe tous les autres soit environ 28 millions de personnes : 18 millions de paysans, les artisans, commerçants, professionnels de la Justice (magistrats, avocats etc), industriels,

Le roi agit comme chef de cette hiérarchie sociale complexe.

Sur la fin de l’Ancien régime, ce roi chef se nomme Louis XVI. Un pauvre homme, timide, maladroit, plus qu’obèse, dévot appliqué, souvent sujet à d’énormes flatulences. Lors de sa nuit de noces avec la célèbre Marie-Antoinette, il s’endort en présence du personnel habituel de la Chambre du roi et ça va durer ainsi 7 ans. Le 5 mai, jour où les députés élus de toute la France se réunissent à Versailles, Louis XVI est assis en majesté sur l’estrade. Que fait-il ? Il s’endort encore devant un public beaucoup plus nombreux.

1ère contradiction : entre la nature aristocratique de la hiérarchie sociale et la réalité bourgeoise de l’Etat.

C’est une société divisée en ordres (presque des castes) et sous-ordres. Le juriste du 17ème Charles Loyseau théorise parfaitement ce système « Ceux qui commandent ont plusieurs ordres, rangs, degrés, et le peuple qui obéit à tous ceux-là encore séparé en plusieurs ordres et rangs. Ainsi, par le moyen de ces divisions et subdivisions multipliées, il se fait de plusieurs ordres un ordre général, de sorte qu’enfin par l’ordre, un nombre innombrable aboutit à l’unité » derrière son chef, le Roi.


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