Retraites : Jordan Bardella « pas favorable au blocage » le 7 mars, le RN opposant en carton

vendredi 24 février 2023.
 

Le Rassemblement national (RN), une « opposition » en carton. Après que Marine Le Pen ait défendu la retraite jusqu’à 67 ans au micro de France Info, c’est Jordan Bardella qui a frappé ce dimanche soir sur le plateau de BFMTV. Le président du RN s’est prononcé contre le blocage du pays le 7 mars. Comme nous le soulignons depuis des années maintenant à l’insoumission : entre le capital et le travail, le RN a choisi son camp. Et ce n’est pas celui des travailleurs.

Retraites : Jordan Bardella contre le blocage « Le blocage c’est la double peine pour les Français : les files d’attentes interminables pour mettre de l’essence et la retraite à 64 ans, donc je ne suis pas favorable au blocage ». Jordan Bardella nouveau porte-parole du MEDF ? Le président du Rassemblement national (RN) a repris le traditionnel argumentaire patronal ce dimanche soir sur le plateau de BFMTV. Alors que le gouvernement veut faire passer en force la retraite à 64 ans contre l’avis de 93% des actifs, Jordan Bardella est contre le durcissement du mouvement.

Mais quels intérêts défend donc le RN ? Celui des 80% de Français contre la retraite à 64 ans, des 58% de Français pour le blocage du pays et le durcissement du mouvement, seul moyen de faire entendre raison à un gouvernement prêt à passer en force contre l’ensemble de son peuple, ou bien l’intérêt du capital ?

À l’encontre du vernis social des discours de Marine Le Pen, qui s’autoproclame candidate du pouvoir d’achat et réussit à séduire une partie des classes populaires, les votes du Rassemblement national à l’Assemblée nationale et au Parlement européen ne laissent pas place au doute : vote contre la hausse du SMIC, contre le blocage des prix des produits de première nécessité, contre le gel des loyers, contre la revalorisation des bourses étudiantes au niveau de l’inflation, contre une réforme de l’impôt sur les sociétés (IS) qui favoriserait les petites et moyennes entreprises (PME), et « en même temps », en bon libéral macroniste, contre la taxation des super-profits, contre l’imposition des multinationales, contre le rétablissement de l’impôt sur la fortune (ISF).

Entre le capital et le travail, ça fait bien longtemps que le RN a choisi son camp. Sur les retraites, l’extrême droite a retourné sa veste. Au revoir la retraite à 60 ans, bonjour la retraite pouvant aller jusqu’à… 67 ans. La justification de Marine Le Pen ? « C’est déjà mieux que ce qui existe actuellement ». Pourquoi faire bosser les gens, et notamment les femmes, aux carrières beaucoup plus hachées, toujours plus longtemps ? « Car Emmanuel Macron a fait exploser la dette, à 600 milliards d’euros ! ». Marine Le Pen reprend ici le plus vieil argument de la droite pour tenter de justifier les attaques sociales : l’austérité. Peu importe le rapport du COR, le « sérieux » financier n’est pas le fort du RN.

Sur FranceInfo, la séquence ne s’était pas arrêtée là. Fait suffisamment rare pour être souligné, Marc Fauvelle, le journaliste de FranceInfo, ne la lâche pas si facilement. « On pourrait taxer les plus riches ? ». Réponse de Marine Le Pen : « Taxer les plus riches c’est un peu vague ». Marc Fauvelle insiste. « On taxe les entreprises ou pas ? ». Et là le vernis craque : « Le marteau n’a pas qu’un clou, des taxes, toujours des taxes ». Patatras. Et oui, on vous le répète depuis des années maintenant sur l’insoumission : Marine Le Pen est du côté du capital. Peu importe qu’une taxe de 2% sur la fortune des 42 milliardaires suffise à financer le « déficit » des retraites. Marine Le Pen préfère nous faire bosser jusqu’à 67 ans. Entre le capital et le travail, Marine Le Pen et Jordan Bardella ont choisi leur camp.


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message