Les manifestations sont partout imposantes, les plus grosses depuis les grèves de 1995 qui avaient imposé le recul de Juppé. Dans les grandes villes, mais aussi dans de très nombreuses villes petites et moyennes, les cortèges sont impressionnants. Ils expriment aussi une colère sourde plus large déjà observée au moment des gilets jaunes. Les salariés du privé sont de plus en plus nombreux dans la rue. Cette force du salariat entraîne aussi des artisans, des commerçants…

Un Président isolé face à une lame de fond

Au-delà de la question des retraites, c’est l’exigence de meilleurs salaires, de meilleures conditions de travail et tout simplement de mieux vivre qui s’exprime. La jeunesse scolarisée plus nombreuse dans la rue depuis le 19 janvier exprime bien cette espérance dans un avenir meilleur.

Total enregistre le meilleur bénéfice de son histoire (20,5 milliards pour 2022). Ce sont 10,2 milliards de bénéfice net pour BNP (qui prévoit pourtant la suppression de 921 postes), Vinci annonce plus de 4 milliards de bénéfice (64% de hausse dont la moitié issue des autoroutes). De l’argent, il y en a ! Un autre partage des richesses est nécessaire, c’est aussi cela l’exigence des mobilisations actuelles.

Non décidément non, Macron ne peut prétendre face à ce mouvement de fond que son élection a validé son projet. S’il continue à être sourd aux exigences de retrait de son projet de réforme, nous devrons développer les grèves.

Une Nupes mobilisée

Le débat parlementaire passera de l’Assemblée nationale au Sénat, puis une commission mixte paritaire Sénat-Assemblée se réunira. Avec une date butoir permise par l’utilisation scandaleuse de l’article 47-1 de la constitution autour du 26 mars.

Les élus de la Nupes mènent ensemble la bataille au Parlement. Les partis de la gauche et de l’écologie se reconnaissant dans la Nupes soutiennent les manifestations, ils organisent dans tout le pays des réunions publiques et des meetings. Ce sont ces combats politiques communs qui doivent permettre à la Nupes de se construire comme alternative majoritaire dans le pays contre toutes les droites et face au RN.

Faire des semaines à venir le début d’un renouveau démocratique, social et féministe, solidaire et écologique, tel est l’enjeu de la bataille engagée. Un renouveau pour gagner et rompre avec les logiques mortifères d’un libéralisme inhumain où seuls les ultra-riches y gagnent.

Un mouvement enraciné dans la durée

Au-delà du samedi 11 février, un nouvel appel à une démonstration de force le 16 février est prévu par l’intersyndicale. Et la mobilisation se poursuivra en février et tout au long du mois de mars.

Démultiplier la signature de la pétition intersyndicale pour rassembler les millions d’opposants à la réforme, organiser des retraites aux flambeaux, bloquer sa fac ou son lycée, transformer les centres commerciaux, les gares, la porte des entreprises en agora de discussions, multiplier les grèves … toutes les formes, toutes les imaginations doivent se conjuguer pour que grandisse chaque jour le rejet de la contre-réforme des retraites. Pour gagner !