Paris Tuerie de masse contre les kurdes. Solidarité totale avec leur juste combat !

mardi 27 décembre 2022.
 

Plusieurs coups de feu ont été tirés dans le centre de Paris peu avant midi, faisant trois morts et quatre blessés. Le centre culturel kurde était visé. L’auteur des coups de feu, un homme de 69 ans connu pour des faits de violence, a été interpellé.

Si le parquet antiterroriste n’a pas encore été saisi, pour les milieux kurdes il s’agit bel et bien d’un attentat. Un appel à manifester demain samedi a été lancé.

Selon le dernier bilan, trois personnes sont décédées et 4 personnes sont blessées après avoir été touchées par des tirs, vendredi peu avant midi, dans le Xe arrondissement de Paris. Le tireur a été interpellé et placé en garde à vue. Les faits se sont déroulés au 16 rue d’Enghien, au niveau d’un centre culturel kurde, dans un quartier commerçant et animé et notamment prisé de la communauté kurde.

Les motivations de l’homme interpellé sont pour l’heure inconnues. "Quant aux motifs racistes des faits, ces motifs vont évidemment faire partie des investigations qui viennent de débuter avec un très grand déploiement d’effectifs", a affirmé la procureure de Paris.

De son côté, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmannin, a affirmé que le tireur “a voulu manifestement s’en prendre à des étrangers". Mais, "Il n’est pas sûr que le tueur qui a voulu assassiner ces personnes (...) l’ait fait spécifiquement pour les Kurdes". Aussi, il a ajouté qu’"Il n’est pas certain qu’il ait un engagement politique quel qu’il soit même si, manifestement, ses motivations étaient une attaque contre les étrangers caractérisée, mais ça, l’enquête judiciaire le confirmera".

Le ministre a demandé le renforcement de la sécurité autour des lieux de rassemblement de la communauté kurde mais aussi près des "emprises diplomatiques turques".

Un réunion prévue vendredi soir au ministère de l’Intérieur doit évaluer "les menaces éventuelles ou complémentaires" sur la communauté kurde à Paris et sur tout le territoire, a-t-il ajouté.

Les faits

Une enquête a été ouverte des chefs d’assassinat, homicides volontaires et violences aggravées. Le bilan provisoire fait état de trois personnes décédées, et quatre blessés. Il n’y a pas à cet instant de saisine du parquet national terroriste. “Il y a trois décédés, une personne en état d’urgence absolue, deux personnes en état d’urgence relative et le mis en cause qui a pu être interpellé, est également blessé, notamment au visage", a affirmé la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau, lors d’un point presse sur les lieux.

"Sept à huit coups de feu dans la rue, c’est la panique totale, on est restés enfermés à l’intérieur", a témoigné auprès de l’AFP une commerçante d’un immeuble voisin souhaitant garder l’anonymat. "On a vu un vieux monsieur blanc rentrer et tirer dans le centre culturel kurde, puis il est allé dans le salon de coiffure à côté. On est réfugiés dans le restaurant avec les salariés", a témoigné Romain, le directeur adjoint du restaurant Pouliche Paris, dans la rue, joint par téléphone par l’AFP. Selon un autre témoin, un habitant du quartier qui passait dans la rue et interrogé par l’AFP, "il y avait des gens en panique qui criaient à des policiers : il est là, il est là, avancez en désignant un salon de coiffure". "J’ai vu des policiers rentrer dans le salon où j’ai vu deux personnes à terre, blessées aux jambes, j’ai vu le sang", a-t-il ajouté décrivant des "gens sous le choc et en panique".

Le tireur présumé est un homme âgé de 69 ans, conducteur de train à la retraite de nationalité française, ont indiqué à l’AFP deux sources policières.

Il "était déjà connu des services judiciaires, puisqu’il a deux antécédents", a déclaré la procureure Laure Beccuau. Ces antécédents concernent "des faits en Seine-Saint-Denis où il serait passé récemment en jugement, aurait été condamné, mais à la suite de la condamnation, un appel aurait été interjeté par le parquet", a-t-elle ajouté. Le second antécédent serait "lié à des faits qui se seraient passés du côté de Bercy à Paris", précise la procureure.

Une source policière avait à l’époque indiqué à l’AFP que l’homme était soupçonné d’avoir blessé à l’arme blanche au moins deux migrants dans un campement à Paris et dégradé plusieurs tentes d’un campement du parc de Bercy, dans le XIIe arrondissement de la capitale.

La réaction sur Twitter d’Isabelle Rome, Ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalite des chances.

L’homme avait été mis en examen pour violences avec arme avec préméditation à caractère raciste ainsi que pour dégradations. Il avait ensuite été placé en détention provisoire avant, selon la procureure Beccuau, d’être remis récemment en liberté. Le tireur présumé est inconnu des fichiers du renseignement territorial et de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), a aussi indiqué une source policière.

Le Centre Ahmet Kaya, nommé en hommage au chanteur éponyme, est une association loi 1901 ayant pour objectif de "favoriser l’insertion progressive" de la population kurde installée en Ile-de-France. Il y a près de 10 ans, trois militantes kurdes avaient été assassinées à Paris. Sur place, des sympathisants Kurdes mettaient en cause l’absence de oprotection policière. Un rassemblement émaillé d’incidents.

Le Conseil démocratique kurde de France appelle de son côté à une manifestation samedi à 12h, Place de la République à Paris, parlant explicitement d’un attentat terroriste.

Tristesse et colère de la communauté Kurde

« Pas encore les nôtres ! » se lamentent les Kurdes à Paris après les tirs. Dans le quartier kurde de Paris, à 100 mètres du lieu des tirs meurtriers vendredi, des membres de la communauté kurde se sont aussitôt rassemblés pour crier leur colère et chagrin. Avec en tête le triple assassinat de kurdes du PKK, il y a neuf ans, dans le même arrondissement.

« Ça recommence, vous ne nous protégez pas. On nous tue ! », hurle en pleine rue une jeune réfugiée kurde (qui a refusé d’être identifiée) avant de prendre son visage dans ses mains et d’être sortie de la foule par ses camarades en état de choc.

Les kurdes présents revivent le traumatisme d’il y a neuf ans : non loin de là, le 9 janvier 2013, Sakine Cansiz, 54 ans, une des fondatrices du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Fidan Dogan, 28 ans, et Leyla Saylemez, 24 ans, avaient été tuées de plusieurs balles dans la tête au siège du Centre d’information du Kurdistan.

« Ca nous renvoie à ce qu’il s’est passé en 2013. Des informations qui nous parviennent, cette personne a eu le temps de charger son arme plusieurs fois, il n’y avait pas de sécurité et s’il y en avait, ils n’ont rien pu faire pour les protéger », dit Jihan Akdogan, 30 ans, qui se présente comme « interprète » et « patriote kurde ». « Une réunion de femmes était prévue dans l’après-midi. Il y aurait pu y avoir encore plus de victimes », ajoute la jeune femme.

L’unique suspect du triple assassinat de 2013, le Turc Omer Güney, est mort d’un cancer en décembre 2016, à la veille de son procès devant la cour d’assises spéciale de Paris. Mais les parties civiles ont obtenu en 2019 que soient relancées des investigations pour examiner l’implication potentielle des services de renseignement turcs.

Les deux juges d’instruction chargés de cette information judiciaire ont récemment reçu les parties civiles pour faire un point sur l’avancée des investigations, a indiqué à l’AFP une source proche du dossier, précisant qu’il restait des actes d’enquête et des vérifications à réaliser.


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