« On m’a traité de “sale babouin”, de “sale singe” » : être un élu noir en France

jeudi 24 novembre 2022.
 

Les récents propos racistes lancés par un député RN à l’Assemblée nationale ont fait remonter des souvenirs poisseux chez bon nombre de responsables politiques qui ont eu à subir des insultes, des menaces et des préjugés en raison de leur couleur de peau. Ministres, députés, élus locaux ou cadres de parti, Mediapart les a interrogés pour tenter de tracer les contours de leur expérience.

Les mots de Grégoire de Fournas lui ont fait l’effet d’« un gros coup de poing dans le bide ». Une semaine après la sortie raciste du député du Rassemblement national (RN), en plein hémicycle du Palais-Bourbon, le secrétaire d’État chargé de la mer, Hervé Berville, n’en revient toujours pas. « Au fond, j’ai toujours craint que ce genre de choses arrive, dit-il. Sous la précédente législature, je me disais que certains pouvaient le penser, mais que jamais ils n’oseraient l’exprimer. Le fait qu’il y ait aujourd’hui 89 députés du RN à l’Assemblée doit les désinhiber. »

« Qu’il retourne en Afrique. » Cette phrase, qui a fait l’objet de nombreuses exégèses et valu au député RN une exclusion de deux semaines, a rappelé le vrai visage de l’extrême droite. « Un parti qui n’est pas républicain et qui apporte une vision raciste et xénophobe à tous les problèmes de société », résume Audrey Pulvar, adjointe à la maire de Paris. Comme beaucoup de femmes et d’hommes noirs, l’élue n’a pas franchement été surprise d’entendre une telle insulte. Comme beaucoup de femmes et d’hommes noirs, elle en a déjà été victime.

Ce racisme n’est évidemment pas réservé aux responsables politiques et il n’a rien de nouveau. On se souvient à quel point Christiane Taubira, alors ministre de la justice, avait été la cible d’attaques lorsqu’elle portait le texte du mariage pour tous. Anne-Sophie Leclère, ancienne candidate du FN aux municipales, avait même été condamnée à 3 000 euros d’amende avec sursis pour injure raciale, après avoir comparé l’ancienne garde des Sceaux à un singe. À l’époque, la frontiste avait d’ailleurs été soutenue par le désormais fameux Grégoire de Fournas.

Les récents propos du député RN ont agi comme une piqûre de rappel de ce que supportent quotidiennement les personnes racisées qui ont fait le choix de s’engager en politique. Pour tracer les contours de leur expérience, Mediapart a interrogé plusieurs ministres, député·es, élus locaux et cadres de parti, anciennement ou toujours en poste. Toutes et tous nous ont confié ce qu’ils préfèrent souvent taire : les attaques racistes explicites, les menaces, mais aussi l’expression de préjugés plus insidieux, qu’ils subissent régulièrement.

Souvenirs de racisme ordinaire

Pour la plupart, l’épisode du 3 novembre a fait remonter des souvenirs poisseux. La députée Renaissance Fanta Berete affirme ainsi avoir pleuré après avoir entendu la sortie de Grégoire de Fournas. « Cela m’émeut encore aujourd’hui et me fait penser à une discussion que j’ai eue la semaine précédente avec un collègue, raconte-t-elle. Je lui disais que chaque semaine, ici en France, on nous fait sentir que nous, personnes noires, nous sommes différents. » Elle repense à sa vie de tous les jours, avant d’être élue ; à ces remarques a priori innocentes, mais qui renvoient systématiquement aux origines.

« “Vous savez, j’ai reçu quelqu’un comme vous à dîner hier”, a pu me dire une voisine. Je ne réponds pas, je cherche des excuses, je minimise, poursuit Fanta Berete. Mais ce qu’il s’est passé à l’Assemblée m’a fait évoluer. Je vais désormais trouver moins d’excuses. Je vais tenter de faire comprendre que ce genre de remarques peut nous blesser. » Ce racisme ordinaire, tous les élu·es interrogé·es en ont fait les frais. C’est notamment le cas de la députée MoDem Maud Petit, qui explique même avoir développé quelques stratégies pour y faire face.

Députée ou pas, le problème c’est que le racisme est partout.

Rachel Keke, députée LFI

« On ne cesse de me poser cette question : “T’es de quelle origine ?” Maintenant je prends les devants lors de discussions, en disant que j’ai vécu en Martinique pour qu’on passe à autre chose et qu’on ne me pose pas cette question », affirme l’élue centriste, avant d’ajouter : « C’est une stratégie de défense, mais c’est une stratégie qui n’est pas normale. » Ces « questions clichés », l’ancien président des jeunes UMP (ex-Les Républicains – LR), Stéphane Tiki, y a été lui aussi régulièrement confronté. « On me demandait sans cesse d’où je venais ou si je connaissais l’histoire de France, témoigne-t-il. Comme si je venais forcément d’ailleurs. »

Élue députée La France insoumise (LFI) au mois de juin, Rachel Keke n’a jusqu’à présent « rien subi à l’Assemblée », mais anticipe déjà : « Je sais que cela va m’arriver. » « Député ou pas, le problème c’est que le racisme est partout », souligne-t-elle, en prenant pour exemple ce jour où, alors qu’elle était encore femme de chambre, un client a refusé qu’elle nettoie la sienne et lui a lancé « Casse-toi sale nègre ». Lorsqu’elle était journaliste, Audrey Pulvar a également « eu affaire au racisme » et rencontré « un certain nombre de plafonds à exploser ».

Mais rien de comparable à ce qu’elle subit depuis qu’elle s’est engagée en politique. « J’ai souvent ressenti le fait d’être considérée comme la “Noire de service”. J’ai plusieurs fois eu la sensation que c’était : “Sois noire et tais-toi.” C’est assez déprimant », confie l’élue parisienne, qui a été particulièrement visée, au moment des régionales de 2021, pour avoir donné un avis pour le moins nuancé sur les réunions « non mixtes racisées », organisées par l’Unef. « La terre entière m’est tombée dessus en disant que j’étais racialiste, alors que c’était tout le contraire. La réaction d’une partie de la gauche a été incroyable », dit-elle.

Aujourd’hui encore, Audrey Pulvar avoue « se méfier » de ce qu’elle appelle en souriant « la société des amis des Noirs » : « Ceux qui vous font une petite tape dans le dos, qui vous disent qu’ils sont contents que vous ayez pu venir, et qui sont prêts à vous aider, mais à la condition que vous restiez bien à la place qu’ils ont décidée. » Elle se souvient notamment des attaques dont avait fait l’objet l’ancienne secrétaire d’État Rama Yade après avoir refusé de porter la bannière UMP aux élections européennes de 2009, comme le lui avait demandé Nicolas Sarkozy. populaires en août 2010 à Port-Marly. © Photo Lionel Bonaventure / AF PÀ l’époque, certains de ses « collègues » du gouvernement s’en étaient donné à cœur joie, à l’instar de Nadine Morano qui avait affirmé : « Rama Yade a des devoirs comme tous les membres du gouvernement, c’est pas parce qu’on est issu de la minorité qu’on n’a pas de devoirs. » Ou comme Christian Estrosi qui avait jugé bon de souligner : « Rama Yade existe parce que Sarkozy l’a fabriquée. On fait un placement, on le fait fructifier, et au moment où on veut en tirer les bénéfices, voilà ! » « Moi, combien de fois on m’a dit : “Je prends un risque donc ne me donne pas tort...” », déplore Audrey Pulvar.

Lorsqu’elle entre au gouvernement en mars 2019, après avoir longtemps travaillé aux côtés d’Emmanuel Macron comme conseillère, Sibeth Ndiaye observe que sa nomination provoque des « mouvements opposés » : « D’un côté des personnes, plutôt issues de l’immigration ou d’origine ultramarine, qui disaient que j’étais une “Olivia Pope à la française” et qui étaient plutôt fières qu’une femme noire devienne porte-parole du gouvernement français ; de l’autre, des gens qui se focalisaient sur mes vêtements et mes cheveux crépus. Et, pour être honnête, au milieu, une grande majorité de personnes pour qui ça n’avait aucune importance. »

Des attaques sur les cheveux ou les tenues vestimentaires Immédiatement, la secrétaire d’État subit de nombreuses attaques sur les réseaux sociaux. En passant du cabinet de l’Élysée au porte-parolat du gouvernement, elle n’avait « rien anticipé ». « J’étais en quelque sorte protégée, j’évoluais depuis plusieurs années dans des mouvements progressistes où c’était un non-sujet, dit-elle. Ce n’est pas une conversation que j’ai eue avec le président de la République ou le premier ministre : on a essentiellement parlé de la façon dont il fallait remplir cette fonction de porte-parole. À aucun moment, la question de ma couleur de peau n’a été évoquée. »

Comme souvent, les cheveux et la tenue vestimentaire servent de prétextes à certain·es pour sombrer dans le racisme le plus crasse. Très vite, Nadine Morano s’en prend à ce qu’elle qualifie de « tenue de cirque » dans un tweet où elle souligne aussi que Sibeth Ndiaye n’est française « que » depuis trois ans. « Elle aurait dit boubou, c’était la même chose, indique cette dernière. Le fait qu’une personnalité publique, institutionnelle, s’autorise à tenir de tels propos peut décomplexer tous ceux qui le pensent tout bas sans oser l’assumer sur le mode “Si elle le dit, je peux le dire aussi”. »

Agrandir l’image La porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, au palais de l’Élysée, le 22 avril 2020. © Photo Michel Euler / Pool / AFP L’ancienne porte-parole du gouvernement se souvient aussi de sa première séance de questions au Sénat. Assise sur le banc des ministres, elle reçoit un petit mot remis par un huissier, comme les parlementaires en échangent souvent dans l’hémicycle. Dessus, il est écrit qu’à cause de sa chevelure, le signataire ne peut plus voir le président Gérard Larcher et que cela va changer ses séances. Évidemment, le courrier n’est pas signé. Sibeth Ndiaye se tourne pour tenter de savoir qui le lui a adressé, personne ne croise son regard. Elle n’en connaîtra jamais l’auteur.

En décembre 2021, c’est Karfa Diallo, élu Europe Écologie-Les Verts (EELV) au conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, qui est pris à partie pour sa tenue. « On a oublié un point essentiel, lance, ce jour-là, la présidence du groupe RN Edwige Diaz – aujourd’hui députée –, lors d’un échange sur le règlement intérieur, une tenue vestimentaire doit rester neutre et s’apparenter à une tenue de ville. » Elle fait référence à la tunique en bogolan, tissu précieux du Mali, que porte alors l’écologiste. « Mon béret basque, porté durant la séance d’installation du conseil régional en juillet, n’avait pas dérangé Mme Diaz », rétorque-t-il.

« C’était une attaque raciste comme le FN en a l’habitude », déplore aujourd’hui Karfa Diallo. Une attaque qui en a déclenché bien d’autres, comme en témoigne ce mail, reçu dans la foulée et dans lequel un anonyme a écrit : « Va chialer ailleurs sale nègre :) Il faut vraiment que les putains de macaques dans ton genre comprennent que porter des lunettes ne rend pas subitement intelligent… » Le conseiller régional a porté plainte. Des messages de ce genre, tous les responsables politiques noir·es interrogé·es par Mediapart en ont reçu au moins une fois, souvent bien plus.

« J’ai été plusieurs fois caricaturé ou insulté en raison de ma couleur de peau (“sale nègre”, “Bounty”, “Banania”…), notamment sur les réseaux sociaux, mais à chaque fois, j’ai été soutenu par ma famille politique », affirme l’ex-président des Jeunes UMP Stéphane Tiki. « En politique comme ailleurs, on pardonne beaucoup moins à quelqu’un d’origine arabe ou de couleur noire. C’est particulièrement perceptible sur les réseaux sociaux où s’agitent des hordes de trolls racistes à l’affût de la moindre erreur ou incohérence dans le but de renvoyer à une forme d’illégitimité », confirme Hervé Berville.

Depuis que j’ai été nommée au gouvernement, il n’y a pas une semaine où l’on ne me confond pas avec Pap Ndiaye.

Hervé Berville, secrétaire d’État chargé de la mer

Le secrétaire d’État cite de mémoire certains messages reçus : « On m’a déjà écrit que j’aurais dû mourir sous les machettes au Rwanda, on m’a traité de “sale babouin”, de “sale singe”… J’ai porté plainte quelques fois, mais j’avoue qu’il y a un côté désespérant. » En 2018, lorsque la députée MoDem Maud Petit porte une loi interdisant aux parents d’infliger des violences physiques ou psychologiques sur leurs enfants, elle subit elle aussi son lot d’insultes et de menaces : « J’ai reçu un courrier me disant que ce n’était pas “les négros” qui allaient apprendre aux Français à éduquer leur enfant. »

Le phénomène, s’il est accentué aujourd’hui, est loin d’être nouveau. L’ancienne députée George Pau-Langevin, ministre des outre-mer sous le quinquennat de François Hollande, se souvient également des courriers racistes reçus lors de campagnes électorales ou directement à son bureau. Elle avait carrément bloqué les commentaires sur son compte Facebook pour n’avoir plus à lire cette haine. « Maintenant que je n’ai plus d’assistante pour gérer mes réseaux sociaux, je n’y vais tout simplement plus », explique-t-elle, en évoquant aussi un racisme plus insidieux.

Confondre un élu noir avec un autre élu noir

Car outre les insultes franches et explicites, plusieurs responsables politiques interrogés par Mediapart ont aussi eu à subir des réflexions et des confusions qu’on ne réserve qu’aux personnes racisées. Sibeth Ndiaye a ainsi plusieurs fois été « confondue » avec l’ex-députée La République en marche (LREM) Laetitia Avia, tout comme la députée Renaissance Huguette Tiegna, pour qui cela reste la chose « la plus cruelle ». « C’est difficile à comprendre que des gens nous confondent juste sur la base de notre couleur de peau », affirme l’élue.

« Depuis que j’ai été nommée au gouvernement, il n’y a pas une semaine où l’on ne me confond pas avec Pap Ndiaye », le ministre de l’éducation nationale, renchérit Hervé Berville. Lorsque, récemment encore, une chaîne de télévision a confondu les deux hommes – avant de s’en excuser –, le secrétaire d’État chargé de la mer a choisi de répondre par l’humour en tweetant : « Je dois admettre que la distinction avec Pap Ndiaye est difficile car nous avons des lunettes similaires. » Mais dans les faits, il commence à être sérieusement fatigué par la récurrence de ces « incidents ».

Agrandir l’image Hervé Berville, secrétaire d’État chargé de la mer, lors d’une réunion avec des professionnels de la pêche à Paris, le 13 septembre 2022. © Photo Xose Bouzas / Hans Lucas via AFP Pour Hervé Berville, il s’agit là d’« une forme de négligence vis-à-vis des Noirs, comme si on se ressemblait tous ». « Face à ça, on oscille entre la colère et le désespoir, ajoute-t-il. C’est assez affligeant. » Dans un pays où les responsables politiques racisé·es sont encore rares, certain·es ne parviennent toujours pas à imaginer que l’on puisse être élu·e et Noir·e. George Pau-Langevin se souvient ainsi comment le personnel de l’Assemblée nationale avait du mal à intégrer, au moment de son arrivée au Palais-Bourbon, qu’elle puisse être députée.

« Quand on rentrait en voiture dans le parking de l’Assemblée, j’entendais la personne de l’accueil dire “la députée porte une veste blanche” », raconte-t-elle en guise d’exemple. Une veste blanche que portait sa collaboratrice. Fanta Berete a subi le même préjugé le jour où elle s’est présentée en circonscription pour récupérer son courrier. On lui avait alors exigé « que la députée vienne [le] chercher elle-même ». Sa collègue du MoDem Maud Petit a, elle aussi, été victime d’un épisode similaire qui lui a fait « vraiment mal ».

Agrandir l’image Lors de sa dernière campagne électorale, l’élue est invitée dans un studio photo, comme tous les autres candidat·es de la majorité, afin de poser pour sa future affiche. C’est l’hiver, il fait froid, elle a le teint pâle. Quelques mois plus tard, en plein été, elle tombe, sur les réseaux sociaux, sur des attaques de ses opposant·es, qui accusent son parti politique d’avoir éclairci sa photo pour nuancer sa couleur. « Ils ont osé parler de racisme, s’agace-t-elle. Ils ne savent même pas qu’une personne noire peut changer de couleur et peut bronzer. »

En octobre dernier, Élisabeth Moreno, l’ancienne ministre déléguée chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, publie une tribune sur le HuffPost. Elle y raconte la discrimination qu’elle a vécue avec un groupe d’amies « dans un des cafés les plus symboliques de Paris » lorsqu’un manager leur a indiqué vouloir les placer à l’étage car elles dérangeaient un habitué. « Nous n’étions pas à notre place. Nous n’étions pas des habituées, nous. Nous n’étions qu’un groupe de femmes noires et métisses, certaines étrangères, et notre présence dérangeait un habitué », écrit-elle.

Des restaurants huppés comme L’Avenue ou le Manko, aux plages privées du sud de la France, Élisabeth Moreno met la lumière sur les multiples discriminations que peuvent subir quotidiennement personnalités publiques ou simples citoyen·nes dès lors qu’ils ou elles sont racisé·es. « Au départ, j’avais décidé de ne pas en parler, mais ma fille m’a regardée avec des yeux exorbités en me disant que moi, contrairement à beaucoup de gens, j’avais la chance de pouvoir exprimer les choses et qu’il fallait évidemment que je le fasse », explique-t-elle à Mediapart.

En deux ans, j’ai subi plus de racisme et de misogynie qu’en quarante ans.

Élisabeth Moreno, ancienne ministre déléguée De retour à la vie civile, l’ancienne ministre déléguée, issue du monde de l’entreprise, livre un constat amer de son passage au gouvernement. « En deux ans, j’ai subi plus de racisme et de misogynie qu’en quarante ans », dénonce-t-elle. Comme beaucoup, elle souligne qu’« il y a moins de tolérance avec les responsables politiques noirs qu’avec les autres, comme si vous aviez moins le droit à l’erreur ». Alors que « si on devait agonir tous les hommes blancs qui ont dit des bêtises, il n’y aurait plus beaucoup de personnes qui feraient de la politique », plaisante Audrey Pulvar.

Élisabeth Moreno insiste sur l’impact que cette haine ordinaire, dont Grégoire de Fournas a été le dernier visage en date, peut avoir « sur les personnes qui sont victimes de racisme ». « Il faut prendre ces sujets à bras-le-corps, dit-elle. Tous ceux qui ne partagent pas les idées du Rassemblement national devraient se lever en masse. Il ne faut plus de condamnations du bout des lèvres. » « Je sais qu’en tant qu’élue, ma voix est importante pour ceux qui subissent encore le racisme en silence », conclut la députée Renaissance Huguette Tiegna.

David Perrotin et Ellen Salvi


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