Macron : L’école-entreprise

jeudi 7 avril 2022.
 

Emmanuel Macron a présenté son programme le jeudi 17 mars 2022.Aucun moyen supplémentaire pour l’école n’est annoncé : pas de recrutement d’enseignants, ni de baisse des effectifs dans les classes. Son programme prévoit en revanche des mesures qui dégraderont les conditions de travail des personnels en reprenant la maxime de Nicolas Sarkozy en 2007 : il faut travailler plus pour gagner plus.

Le projet du candidat d’En Marche est de soumettre la formation aux besoins des entreprises dans une vision utilitariste de l’école. Il propose ainsi de renoncer à l’acquisition d’une culture commune, indispensable à la formation de citoyens libres, en réduisant les apprentissages à des savoirs fondamentaux (français et mathématiques). Par contre, il souhaite généraliser l’enseignement du code informatique à partir de la 5e, orienter les élèves plus tôt dans leur scolarité et doubler la durée des stages en lycée professionnel.

L’objectif est de transformer l’ensemble du système éducatif à l’aide de recettes néolibérales. Le New Public Management (NPM) vise à en effet transposer les outils, les modes de gestion et d’organisation du secteur privé au secteur public. Ainsi, les évaluations passées par les élèves mesureront l’efficacité d’un établissement ou d’un enseignant et seront publiques. L’autonomie des établissements scolaires permettra de décentraliser et déréglementer le fonctionnement de l’Éducation nationale. Les établissements auront plus de liberté dans leur organisation et pourront recruter une partie de leur personnel contre, par exemple, une garantie du remplacement des enseignants absents. Cela instaure une culture de la responsabilisation avec une obligation de résultats pour les établissements et les enseignants… sans moyens supplémentaires. Ces méthodes ont déjà été éprouvées dans d’autres pays : la mise en concurrence des personnels et des établissements crée un quasi-marché scolaire.

Jean-Luc Mélenchon s’est adressé aux enseignants une semaine plus tard afin de détailler son projet alternatif : face à l’école du marché de Macron, une école de l’égalité et de l’émancipation est possible. Il propose de renforcer le caractère national du service public d’éducation afin de garantir à toutes et à tous une égalité des conditions d’apprentissage. A l’opposé des annonces d’Emmanuel Macron, le candidat de l’Union populaire veut en finir avec les dispositifs qui conditionnent l’octroi de moyens à des objectifs locaux. Son programme prévoit également de baisser à 19 le nombre moyen d’élèves par classe et, pour ce faire, de recruter massivement des personnels.

Béatrice Pinat


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