Le vote Mélenchon : un vœu de survie pour échapper à l’enfer

vendredi 8 avril 2022.
 

Rien n’arrête l’accumulation du Capital si on ne l’arrête pas.

La persévérance destructive des gouvernements néolibéraux ne doit pas échapper à la campagne électorale présidentielle de 2022.

L’ultralibéralisme ou le néolibéralisme n’est pas une Idée descendue du ciel, un principe ancré dans la nature des choses mais une idéologie mise en œuvre par des hommes de chair et d’os obéissant à certains intérêts personnels ou de classe pendant une période historique déterminée.

Nous n’insisterons pas ici sur les caractéristiques du néolibéralisme que nous avons examiné dans d’autres articles (politique de privatisation, instrumentalisation de l’État au service de la Finance privée, réduction de l’individu à un capital humain productif contrôlable, etc.) mais sur une caractéristique particulière : le conatus ou la persévérance apparemment aveugle dans chaque politique ultralibérale mise en œuvre, quoi qu’il en coûte pour les humains et la nature. Jacques Généreux, en particulier dans son ouvrage « Quand la connerie économique prend le pouvoir » a bien analysé cette tendance.

Une bonne image pour rendre compte de cette persévérance dans l’action peut être celle d’un conducteur au volant d’une automobile pilotée automatiquement par un logiciel programmé pour arriver à un but quoiqu’il arrive : cette automobile peut brûler les feux (c’est-à-dire violer ou transformer les lois gênantes pour son action), écraser les piétons (des oppositions humaines de toute nature : manifestations, oppositions en tout genre),, écraser des animaux, quitter la route en prenant un raccourci (optimisation) passant dans un champ en écrasant les plantations ou autres végétaux sauvages.

Le logiciel est paramétré par les directives européennes et celles du MEDEF.

Le but à atteindre est la Tour Sacrée du Profit, de hauteur maximale.

Le carburant est le désir d’appropriation, la cupidité et la croyance religieuse néolibérale.

Les anciens modèles de ce type de véhicule disposaient d’un système de frein en raison d’opposition de nature syndicale, politique, religieuse tendant à réguler partiellement la course du véhicule sur la route du profit.

Avec l’effondrement de l’URSS en 1991,, l’affaiblissement considérable des syndicats et des politiques anticapitalistes, il n’existe plus aucun frein à l’accumulation qui devient sans limite.

La persévérance devient alors la persévération.

La persévération est la répétition incontrôlable d’une réponse particulière, tel un mot, une phrase ou un geste, malgré l’absence ou l’arrêt d’un stimulus. La persévération est généralement causée par une lésion au cerveau ou autre dysfonctionnement d’organes.

Une autre forme de persévération se traduit par un biais comportemental dans la façon dont des individus sains prennent leurs décisions et font évoluer celles-ci face à de nouveaux éléments. L’ajout d’une donnée nécessitant logiquement la révision d’une solution précédemment trouvée est souvent ignoré et les sujets sont aveuglés et influencés par leur décision préalable, qu’ils modifieront moins souvent qu’un raisonnement logique ne l’exige. » [Wikipédia. https://fr.wikipedia.org/wiki/Pers%... ]

** Voici quelques exemples de la persévérance aveugle des politiques néolibérales en France depuis 25 ans mais en réalité depuis 40 ans. Destruction année après année de l’hôpital public malgré la répétition de différents mouvements de protestation ; destruction année après année des entreprises industrielles dont certaines sont bradées à des pays étrangers ; destruction année après année de petites et moyennes entreprises agricoles remettant ainsi en cause la souveraineté alimentaire de la France ; affaiblissement année après année en moyen techniques et humains du fonctionnement des services publics dans tous les domaines ; accroissement année après année des inégalités de revenus de patrimoine malgré la croissance continue du nombre de pauvres en France ; allongement de la durée du travail pour avoir droit à une retraite ; destruction continue année après année de la recherche fondamentale et appliquée ; destruction continue des moyens attribués à la Justice jusqu’à la rendre incapable de fonctionner ; destruction continue des moyens donnés à l’éducation nationale de l’école primaire à l’université ; etc. Depuis 2007, ce processus de destruction s’est amplifié et atteint son apogée avec la politique de Macron et de ses serviteurs ultralibéraux.

S’il est réélu en 2022, sa politique destructive continuera encore les cinq prochaines années : rien n’arrête cette persévération ultra parasitaire pour l’ensemble de la société. Les directives du logiciel sont entre les mains de l’union européenne, du MEDEF et de la politique commerciale nord-américaine, les lignes de code de ce logiciel sont rédigées dans les bureaux des multinationales et de la haute finance internationale. Qu’importent les réglementations nationales, les frontières : le capital financier et le capital humain doivent pouvoir circuler librement sur toute la planète ce qui occasionne, du même coup, des réactions légitimes de nationalismes. A ce rythme, la France sera totalement vassalisée par les États-Unis, perdra toute indépendance économique et politique. Elle deviendra donc un champ de ruines où apparaîtront des guerres intercommunautaires orchestrées par une propagande médiatique attisant tous les types de division existant dans la population.

Comment échapper à cet enfer qui se dresse devant nous ?

C’est simple, c’est très simple : il suffit de voter Jean-Luc Mélenchon en 2022.

Mais malheureusement une partie non négligeable de la population persévère dans ses erreurs du passé dont elle ne fait pas le bilan politique. Elle persévère dans sa peur du changement, dans sa crainte de perdre ; elle persévère dans sa peur d’un chaos imaginaire construit par les médias dont elle intègre les récits de domination.

Donc la persévérance dans l’action de destruction et d’autodestruction n’est pas une exclusivité des forces économiques néolibérales. Elle existe aussi dans la conscience politique aliénée d’une partie de la population dominée qui entretient ainsi la persévérance destructive de l’action des dominants.

La bataille politique de l’Union Populaire est donc double : une bataille idéologique pour mettre fin à la persévérance de la résistance d’une partie de la population au changement ainsi qu’une une bataille économique et sociale pour mettre fin à la persévérance de l’action destructive des ultralibéraux.

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Hervé Debonrivage

ANNEXE : leconatus

Dérivé du latin conari (« entreprendre »), ce mot signifie « effort », « tendance ». En philosophie, il est d’abord utilisé par Hobbes qui, appliquant à son anthropologie politique le principe d’inertie découvert par Galilée et formulé par Descartes, l’identifie à l’instinct de conservation de l’homme à l’état de nature et le définit comme un « désir inquiet d’acquérir puissances après puissances » (Léviathan). Mais c’est surtout Spinoza qui fait du conatus un concept clé de sa philosophie : défini comme l’effort par lequel « chaque chose, autant qu’il est en elle, s’efforce [conatur] de persévérer dans son être » (Éthique), le conatus permet à Spinoza de caractériser l’homme par le désir qui devient volonté et source de joie quand, par la connaissance adéquate de ce qui nous détermine, il augmente notre puissance d’être.

Source : https://www.philomag.com/lexique/conatus

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