Le candidat Macron a enfin annoncé son programme. Il est univoque, c’est « travailler plus ». Travailler plus quand on est prof, travailler pour mériter une allocation, travailler jusqu’à 65 ans pour toutes et tous. Ce « travailler plus » est résumé dans la réforme marketing de Pôle Emploi qui deviendrait « France Travail ». Le candidat Macron est bien la marionnette de la droite et le patronat.
A gauche, Jean-Luc Mélenchon a gagné des points d’électorat. Il a réussi dimanche dernier la marche « pour la 6e République », avec des dizaines de milliers de personnes, un des plus gros rassemblements de cette élection présidentielle. Le candidat le mieux placé à gauche, résume son programme en un slogan « un autre monde est possible » clin d’œil alter mondialiste qui parle aux mouvements militants avec la retraite à 60 ans, l’augmentation du SMIC, l’allocation étudiante à 1000 €, la sortie du nucléaire.
Le financement de l’ensemble de ces mesures est basé sur le partage des richesses : taxer les profits de la crise, rétablir l’impôt sur la fortune, créer un héritage maximal de 12 M€. Nous voulons citer quelques mesures qui répondent à l’urgence sociale : l’égalité salariale entre les femmes et les hommes, la fin du CICE pour les entreprises, un impôt progressif à 14 tranches, le recrutement de 60 000 enseignantes et enseignants supplémentaires dans le quinquennat.
Malgré le fractionnement de la gauche, l’absence de pacte entre ses candidats, le vote pour Jean-Luc Mélenchon est le seul qui peut assurer le second tour. Et peu importe le terme, utile, nécessaire, qualifiant ce vote, le salariat a besoin d’un débat de second tour qui permette la discussion gauche / droite, projet contre-projet.
La droite et l’extrême-droite veulent nous étouffer avec ce déferlement de racisme, d’autoritarisme, de débats incessants sur l’insécurité. Ils veulent nous diviser selon nos origines, nos religions (ou pas). Ils cognent sur les services publics, les aides sociales.
Si Jean-Luc Mélenchon est qualifié, ce sera l’obligation faite à Macron d’assumer son bilan. Ce sera le président des riches contre un gouvernement par les besoins :
Le conditionnement des aides contre l’instauration de revenus minimas à 1 063 €
La retraite à 65 ans contre la retraite à 60 ans
La privatisation du système de santé contre le 100 % sécurité sociale
Le tout sécuritaire contre les libertés
Il reste à convaincre encore une fraction de l’électorat qui s’abstient, un électorat qui se disperse.
L’appel à un pacte de législature autour d’un programme social, écologique, démocratique serait un signe fort en direction des salariés et de la jeunesse. Il donnerait une impulsion au vote à gauche, assurément pour le candidat le mieux placé.
Il préparerait les prochaines élections législatives dans de meilleures conditions pour donner une majorité à l’assemblée nationale pour barrer la route à la droite macroniste. Tout le monde peut convenir que l’assemblée ou sa majorité ne peut être monocolore.
La victoire passe par un gouvernement commun rassemblant les différentes sensibilités des gauches sociales et écologistes, par un accord de répartition des circonscriptions pour investir des candidatures communes. Les partis des gauches sociales écologistes critiquent suffisamment la 5e République pour ne pas se contenter de l’effet présidentielle, pour ne pas anticiper en se rencontrant avant le premier tour afin de sceller un pacte de législature.
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