À Lyon, Mélenchon s’installe comme le principal opposant à Macron

vendredi 11 mars 2022.
 

Ce dimanche, ce sont plus de 15 000 personnes qui ont assisté au meeting de Jean-Luc Mélenchon à Lyon. Le plus gros meeting depuis le début de la campagne présidentielle tous candidats confondus. Un meeting dédié à la paix, dans la ville où Jean Jaurès a prononcé son dernier discours contre la guerre, tout un symbole. Un meeting pour s’attaquer au bilan d’Emmanuel Macron alors que le chef de l’État vient enfin de déclarer sa candidature. Un meeting qui vient confirmer la dynamique de l’Union populaire, alors que Jean-Luc Mélenchon est tout proche du second tour dans les derniers sondages. Un meeting qui vient confirmer la dynamique de l’Union populaire, alors que Jean-Luc Mélenchon est tout proche du second tour dans les sondages. Un meeting qui pose un incroyable espoir à 35 jours du premier tour.

15 000 personnes à Lyon ce dimanche pour Mélenchon : le plus gros meeting depuis le début de la campagne présidentielle

Un incroyable vent d’espoir à gauche. Ce dimanche après-midi, l’esplanade du Gros Caillou (qui n’a de gros que le nom, les lyonnais nous pardonnerons) était noire de monde. Dans tous les recoins, une foule à perte de vue. La raison de cet attroupement impressionnant malgré le froid polaire dans la capitale des Gaules ce dimanche ? La venue de Jean-Luc Mélenchon.

Le grand favori de la gauche, estimé à 2,5% du second tour dans le dernier sondage Ipsos, a rassemblé plus de 15 000 personnes. Tout simplement le plus gros meeting depuis le début de la campagne présidentielle, et ce, tous candidats confondus. Pendant que le titanic sociale-démocrate ne cesse plus de sombrer, l’Union populaire continue de confirmer sa dynamique à tel point qu’une petite musique médiatique commence à se faire de plus en plus entendre : et si Jean-Luc Mélenchon se qualifiait au second tour ? C’est le pari formulé encore hier soir par Laurent Ruquier sur son plateau d’« On n’est pas couché ».

Mélenchon s’affirme comme le candidat de la paix face aux va-t-en-guerre, dans les pas de Jean Jaurès

La veille, Jean-Luc Mélenchon s’était rendu sur le lieu du dernier discours de Jean-Jaurès contre la guerre, six jours avant son assassinat par l’extrême-droite. Avant que le favori de la gauche ne monte sur scène, plusieurs artistes du Parlement de l’Union populaire, le parlement de campagne de Jean-Luc Mélenchon qui brasse et ramène énormément de nouveaux visages chez les insoumis, ont lu une lettre de Jean-Jaurès contre la guerre. « La guerre est le fléau des États, le tombeau de la justice. Les lois sont muettes au milieu des armes »

Alors que le peuple ukrainien est encore sous les bombes à l’heure où nous écrivons ces lignes, la présidente des insoumis a ravivé la mémoire de ce parti médiatique des va-t-en-guerre, appelant le peuple à aller se faire massacrer confortablement enfoncés dans leurs salons parisiens : « avec ce meeting pour la paix, nous sommes au rendez-vous de l’Histoire qui nous apprend que la guerre est toujours un carnage et une boucherie ».

Dès son arrivé sur scène, Jean-Luc Mélenchon, l’air grave des heures sombres, a « dédie le plus grand rassemblement populaire qu’on ait vu depuis longtemps à gauche à la paix. Stop à la guerre, stop à l’invasion de l’Ukraine ! ». Celui qui alerte depuis plus de 10 ans sur les risques d’escalade dans la région, a défendu le positionnement d’une France non alignée, la de l’OTAN et des escalades guerrières. Le favori de la gauche a rappelé que non alignement ne signifiait pas neutralité, et a une nouvelle fois dénoncé la responsabilité de l’autocrate Poutine dans le massacre de milliers d’ukrainiens. « L’invasion de l’Ukraine change le cours de l’Histoire. Vladimir Poutine commence un nouvel ordre mondial basé sur la force. Monsieur Poutine est seul responsable ».

Jean-Luc Mélenchon répond à la lettre de candidature d’Emmanuel Macron

Le favori de la gauche a ensuite répondu à la lettre Emmanuel Macron, annonçant la candidature du président sortant à seulement 35 jours du premier tout, tout en continuant à refuser le débat pourtant vital démocratiquement sur le bilan de ce quinquennat. « Il y a deux jours, nous avons reçu une lettre de Macron. Il paraît que nous vivons mieux ?! Cinq milliardaires possèdent autant que 27 millions de Français. Il y a 9 millions de pauvres dans notre pays, dont 300 000 de plus sous son mandat ! ».

Le favori de la gauche a appelé au partage des richesses par une révolution fiscale : « si nous gagnons, la classe moyenne cessera de porter sur son dos toute la société. Il y aura quatorze tranches d’impôt, et tous ceux qui gagnent en dessous de 4 000 € paieront moins qu’avant. De plus, nous rétablirons l’Impôt sur la fortune (ISF) qui sera progressif ». La suppression de l’ISF, la première mesure d’Emmanuel Macron à l’aube du quinquennat, accompagnée de l’instauration du prélèvement forfaitaire unique (PFU) sur le capital, avec « en même temps » la baisse des APL et la réforme de la CSG.

Des cadeaux aux plus riches, des attaques au portefeuille des plus pauvres.

Le favori de la gauche s’en est pris aux « parasites covidaires » et a dénoncé le « pillage du pays pour une poignée de gens ». Pour rappel, les 236 milliards engrangés par les milliardaires français en 19 mois de crise sanitaire aurait pu permettre de quadrupler le budget de l’Hôpital Public ou de distribuer un chèque de 3 500 euros à chaque Française et à chaque Français. Jean-Luc Mélenchon a dénoncé « le ruissellement par le haut, ça s’appelle un aspirateur ». Après le quinquennat d’Emmanuel Macron : des riches encore plus riches, des pauvres encore plus pauvres.

Face à l’urgence écologique et sociale, Jean-Luc Mélenchon appelle à tourner la page Macron

Le leader des insoumis a ensuite insisté sur l’urgence de la bifurcation écologique, à sortir du nucléaire et à passer à 100% d’énergies renouvelables, en insistant notamment sur l’importance d’installer autant d’éoliennes offshores qui le faudra dans le pays.

Celui que les sondages placent aux portes du second tour avait un message à faire passer à tout un peuple alors que la pauvreté fracasse le pays : dans 35 jours, si vous le voulez, il y aura un décret d’urgence sociale immédiatement qui décidera séance tenante du blocage des prix de l’énergie, de l’alimentation et des loyers, mais aussi du SMIC à 1 400 euros net ».

Le candidat de l’Union populaire a appelé à mettre fin à l’austérité budgétaire aux conséquences sanglantes alors que nos services publics sont plus que jamais à bout de souffle : « Continuer comme avant ? Une maternité sur trois a fermé depuis 20 ans. Une école fermée par jour. 100 000 lits d’hôpitaux fermés, dont 17 000 sous Macron. Il faut tourner la page ».

« Craignez-moi, puissants. J’ai 70 ans, je ne fais pas une carrière. Je n’aspire plus qu’à un honneur, celui d’être le premier qui tiendrait parole à la tête de l’État »

Le favori de la gauche a insisté sur l’urgence de partager les richesses dans la 6ème puissance du monde où 8 millions de personnes ont besoin de l’aide alimentaire pour bouffer : « Les riches vivent au dessus de nos moyens. Faites cesser la fête des riches, et commencez celle du peuple. Commencez à partager ! ». Jean-Luc Mélenchon avait un message à faire passer « craignez moi puissants ! J’ai 70 ans, je ne veux plus faire carrière. Craignez moi, je veux être le premier à tenir parole ».

Celui de plus en plus présenté comme « le vote utile » à gauche, le seul capable de qualifier son camp au second tour, a appelé à une grande marche pour la 6ème République le 20 mars à Paris. Il a clôturé son discours par un symbole fort, la chanson des canuts.

Mais notre règne arrivera quand votre règne finira

Nous tisserons le linceul du vieux monde

Car on entend déjà la révolte qui gronde

C’est nous les canuts

Nous n’irons plus nus

Pierre Joigneaux


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