La présidentielle est aussi une histoire de gros sous

vendredi 10 décembre 2021.
 

138 jours. Voilà le temps qu’il reste avant le premier tour de l’élection présidentielle. Autant dire demain. 138 jours pour faire campagne, obtenir les 500 signatures, imprimer les affiches de campagne, les coller sous tous les ponts que compte la France, tenir des meetings, etc., etc.

Tout ça pour conquérir le pouvoir ou, a minima, jouer sa survie politique. Ainsi chaque parti de gauche envoie son champion. Ainsi le peuple de gauche n’a que l’embarras du choix – pour ne pas dire l’embarras tout court.

Sondage après sondage, le constat est déprimant : le meilleur, à gauche, n’arrive que cinquième au premier tour, derrière tout ce qui se fait de centre, droite et extrême droite. Dans ces mêmes sondages, le « bloc de gauche » pèse pour 25-30%. Ce n’est pas négligeable. Le problème, c’est la dispersion des voix entre sept candidats…

Alors nombreuses sont ces voix qui appellent à l’union. Pour un grand nombre de raisons, cette union est complexe à mettre en pratique. Les égos (des personnes comme des partis), le rapport de force en vue des législatives, on pourrait s’amuser à égrainer les explications. Mais il en est une qui passe sous les radars : l’argent. Combien ça coûte une campagne présidentielle ?

Il faut savoir que l’État verse d’emblée une avance de 200.000 euros à chaque candidat – il va de soi que nous parlons dans cet article des « vrais » candidats, ceux qui participeront à l’élection. De plus, les dépenses relatives aux affiches officielles, aux professions de foi ou encore aux bulletins de vote sont intégralement prises en charge.

Par la suite, si les comptes de campagne sont validés par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) – coucou Nicolas ! –, celle-ci rembourse :

jusqu’à 4,75% du montant du plafond des dépenses (un peu plus de 800.000 euros) pour les candidats ayant recueilli moins de 5% des suffrages.

jusqu’à 47,5% du montant du plafond des dépenses (un peu plus de 8 millions d’euros) pour les candidats ayant recueilli au moins 5% des suffrages.

Voilà pour la théorie. En pratique, ça coûte un pognon de dingue de concourir à l’élection suprême ! Figurez-vous, en 2017, Emmanuel Macron avait dépensé 16,5 millions d’euros et Jean Lassalle… 241.573 euros. Le premier a été remboursé par la CNCCFP à hauteur de 10,6 millions d’euros et le second 228.659 euros. Mais nous parlons-là de candidats ayant joué les 90 minutes du match aller !


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