Admission en master : vers une sélectivité encore accrue ?

vendredi 10 décembre 2021.
 

Plusieurs syndicats étudiants et enseignants craignent qu’une plateforme similaire à Parcoursup s’ouvre dès la rentrée 2022 pour les masters.

Entre 2017 et 2020 le nombre d’étudiants en licence a augmenté de 15%, « et en même temps » la capacité d’accueil en master elle n’a grossi que de 2%. Pire, le budget alloué à l’enseignement supérieur pour 2022 mentionne une baisse de 1,5% du financement des masters. Un crime contre l’avenir de nos jeunes. Notre article.

À l’heure actuelle, les personnes ayant obtenu une licence doivent candidater via la plateforme interne de chaque université. Une plateforme commune pourrait donc simplifier les procédures administratives mais créerait surtout de nouveaux problèmes. Les syndicats enseignants et étudiants ont bien été invités par la direction générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle mais plutôt que de les inclure dans la discussion et la construction de ce nouvel outil, ces acteurs ont été mis devant le fait accompli. Il semblerait bien que le projet soit déjà acté.

Le problème principal de l’admission en master n’est d’ailleurs pas celui de difficulté administrative mais bel et bien le manque de places. En effet, entre 2017 et 2020, le nombre d’étudiants en licence a augmenté de 15%. Pendant cette période, la capacité d’accueil en master n’a grossi que de 2%.

La priorité semble donc être l’allocation de moyens supplémentaires. Cela ne semble pas être au programme du gouvernement actuel : le budget alloué à l’enseignement supérieur pour 2022 mentionne une baisse de 1,5% du financement des masters. On pourrait y voir une volonté de renforcer plus encore le système de sélection.

Autre problème : la plateforme ne prévoit pas à l’heure actuelle de hiérarchisation des vœux. De nombreux étudiants et étudiantes risquent alors de subir leur orientation plutôt que de la choisir. Le programme de l’Avenir en commun, porté par son candidat Jean-Luc Mélenchon, propose au contraire un démantèlement de Parcoursup et l’abolition de la sélection à l’université qui crée un tri social injuste notamment envers les classes populaires. Ce programme prévoit aussi d’augmenter de façon significative les moyens alloués à l’enseignement supérieur de manière à enfin garantir des conditions d’études décentes à toutes et à tous.


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