Macron et la casse sociale – saison 2

jeudi 18 novembre 2021.
 

Emmanuel Macron est donc (presque) officiellement candidat. Son allocution du 09 novembre ressemblait à s’y méprendre à la présentation de son programme pour les années à venir. Sans surprise, il s’agit de la continuité de la destruction de toutes les protections et solidarités collectives acquises de haute lutte depuis plus d’un siècle.

En martelant le mot « travail » à maintes reprises sans jamais prononcer celui de « travailleurs », le président-candidat nous indique clairement le projet de société qu’il souhaite mettre en œuvre.

Que propose-t-il aux séniors ?

La retraite ? non ! Le travail jusqu’à l’usure et le chômage de très longue durée.

En effet, il ne renonce pas à la réforme des retraites. Il ne fait qu’éviter un nouveau conflit social avant l’élection et profiter d’une légitimité renouvelée, espère-t-il, en 2022, pour l’imposer. Or, repousser de fait l’âge de départ en retraite aura trois effets principaux : développer les départs en retraite avec un état de santé dégradé pour de nombreux salariés, renforcer plus encore la durée du chômage des plus de 55 ans qui sont déjà les plus touchés par le chômage de très longue durée, et gonfler artificiellement le chômage des jeunes.

Que propose-t-il aux jeunes ?

Un emploi ? Non ! La précarité et le chômage.

En augmentant la durée du travail sur la vie, Macron crée sciemment un chômage des jeunes plus important, outil supplémentaire pour avancer vers une société sans statut et sans protection. La jeunesse se voit proposer lors de son entrée sur le marché du travail, des « contrats d’engagement » précarisant leur arrivée dans la vie active, et inciter à se faire « auto-entrepreneurs », c’est-à-dire privés de droits sociaux pour l’ensemble de leurs périodes d’inactivité (baisse d’activité, maladie, etc.)

Que propose-t-il aux chômeurs ?

Un emploi ? Non ! Des contrôles et une baisse de 40% des indemnités !

Il y a pourtant aujourd’hui 13 fois plus de salariés privés d’emploi que d’offres d’emploi. Mais la réalité n’est rien face à l’idéologie et le dogmatisme d’un président-candidat qui veut nous persuader que les chômeurs sont responsables de leur situation. Dans notre société où la dignité, le statut, les relations sociales et même les loisirs dépendent avant tout de l’emploi, Macron tente de faire croire que « les chômeurs » préfèrent leur situation, qu’ils « ne veulent pas travailler ».

Ainsi, par ses annonces, Emmanuel Macron nous a rappelé son projet de construire une société sans statut, dans laquelle chaque individu est responsable de sa propre situation. Pour ce faire, il a une méthode : s’attaquer aux cotisations sociales qui permettent de financer tous les temps où les salariés (88% de la population active) ne sont pas à la disposition d’un employeur (retraite, maladie, chômage, etc.).

Le candidat Macron vient de lancer sa campagne, à droite très à droite.

Travail, travail, travail … Macron a utilisé 15 fois ce mot.

Capital, capital, capital : pas un mot ! Rien sur les riches toujours plus riches, rien sur le record de la Bourse…. Riches et patrons : soyez tranquilles on ne vous demandera aucun effort, même pas une contribution exceptionnelle. Quant au rétablissement de l’ISF…

Et en plus : Macron nous annonce le lancement de la construction de centrales nucléaires ! L’EPR n’est toujours pas en service, ses coûts explosent : pas un mot !


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