Déserts médicaux : On achève bien les hôpitaux »

mardi 9 novembre 2021.
 

Le Centre Hospitalier du Nord Mayenne (CHNM), et ses 7 blocs opératoires fonctionnels, a été construit en 2013 au cœur du 3ème désert médical français. Dès 2016, des lits ont été fermés. Depuis, les attaques contre le CHNM se succèdent et déclenchent des ripostes. En 2019, la fermeture provisoire de la maternité et de la chirurgie avait provoqué une forte mobilisation : 2500 mayennais.es dans cette sous-préfecture de 12 000 habitant.es.

Cette année, sous prétexte de devoir répondre à la pénurie de médecins, à un déficit structurel qui s’accélère par une hausse importante de l’intérim médical, aux filières de soins fragiles et à un manque de coopération entre les acteurs du territoire, l’ARS pose sur la table un « contrat de partenariat entre le CHNM et le centre hospitalier de Laval ». Et cela en l’absence de concertation avec les élu.es locaux et les usager.es. On y apprend que les services de chirurgie conventionnelle et de soins intensifs vont être transférés au Centre Hospitalier de Laval sans contrepartie pour le CHNM. Parmi les points d’attention une « hausse à venir en besoin de soins palliatifs et de décès ». L’ARS ne semble pas prendre en compte les difficultés du territoire. Ces transferts ont de lourdes conséquences pour les habitant.es du Nord Mayenne qui, pour certain.es, devront parcourir plus de 50 km (sur des routes de campagne) pour se rendre à Laval. De lourdes conséquences également pour les usager.es de l’hôpital de Laval déjà surchargées, et qui font déjà face à des délais trop longs pour avoir un rendez-vous ou une intervention chirurgicale.

A la suite d’une première mobilisation de 2200 citoyen.nes en juin, l’ARS avait ajourné le contrat de partenariat mais l’a relancé, à l’identique en septembre. L’ARS n’a manifestement pas compris que « Quand c’est Non, c’est Non », et cette fois, la mobilisation a été historique et rassemblé près de 4000 citoyen.nes et élu.es (soit 1/3 de la population), soutenus par tous les commerces locaux.

L’histoire du CHNM n’est pas un cas isolé. Des processus similaires sont en cours actuellement dans l’Aisne, l’Ardèche, le Cher, l’Indre, le Jura, la Sarthe, et plus largement sur tout le territoire français.

Le 4 décembre, les mayennais.es seront donc devant le ministère de la santé pour défendre le CHNM, mais aussi tous les hôpitaux publics de France. Il faut que cette date ait une résonance nationale afin que M. Véran et ses ARS comprennent, que « quoi qu’il en coûte », les citoyen.nes protégeront leurs hôpitaux.

Marion.D et Alban Hubert


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