Appel à la libération des détenus politiques au Maroc Manif le 8 septembre (ATTAC)

vendredi 7 septembre 2007.
 

Attac-France, Attac-Maroc et les Attac d’Europe s’associent aux nombreuses organisations qui s’indignent de la multiplication des atteintes aux droits fondamentaux au Maroc, exigent la libération de tous les détenus politiques et l’annulation des poursuites judiciaires contre les manifestants pour délit d’opinion et de solidarité.

Un rassemblement est organisé le samedi 8 septembre à 15h devant l’ambassade du Maroc, 5, rue Le Tasse, 75016 Paris (rassemblement à l’angle des rues Scheffer et Benjamin Franklin, M° Trocadéro) ; et les divers consulats en France.

Les manifestations du 1er mai 2007 au Maroc ont été dispersées par la police avec une grande violence et de très nombreuses arrestations de militants ont été opérées dans plusieurs villes. Tous accusés d’avoir "porté atteinte aux valeurs sacrées de la monarchie" (par des slogans critiquant la politique du roi ce qu’ils ont nié), ils ont été condamnés en première instance à deux et trois ans de prison ferme et de lourdes amendes. Le 5 juin, des militants, rassemblés à Béni-Mellal et dans plusieurs villes pour demander leur libération, ont été accusés à leur tour. Trois d’entre eux ont d’abord été condamnés à deux mois de prison avec sursis et des amendes, six ont été relaxés, et leur doyen Mohammed Boukrine (72 ans) s’est vu infliger un an de prison ferme. Mais le parquet a réclamé et obtenu des peines plus sévères en appel : les 10 militants associatifs et syndicaux de Béni-Mellal ont vu leurs peines aggravées, à 3 ans de prison ferme pour Boukrine et 1 an de prison ferme pour les neuf autres. Les manifestants du 1er mai à Ksar ont eu des peines alourdies de 3 à 4 ans ferme. Ils ont fait la grève de la faim pour ne pas être enfermés avec les « droit commun », que l’administration incite à les agresser. Ils ont été dispersés en août entre plusieurs prisons (Otita, Wazan, Souq Arbaa, Araïch) où leur vie est en danger et où leurs familles ne peuvent leur rendre visite et les nourrir. Les deux militants d’Agadir qui avaient avoué sous la torture et s’étaient rétractés ensuite, ont été aussi séparés et placés avec les droit commun, qui ont menacé le plus jeune de viol.

Ces procès politiques et les conditions de détention inhumaines des condamnés violent la liberté d’opinion et d’expression garantie par les conventions internationales que l’État marocain a pourtant ratifiées. Ils s’ajoutent aux atteintes aux droits de la presse (Tel Quel, Nichane, etc.) et au droit syndical (grèves dans les transports, mines, poste, etc.). Or, la presse, l’action syndicale et les manifestations sont les seuls moyens de résister aux hausses des prix, aux licenciements, à la baisse des salaires réels, à la réduction des services publics.

Les militants associatifs et syndicaux marocains aspirent à plus de démocratie, de justice et de progrès social. Ils ont besoin de notre soutien, et la solidarité internationale la plus large doit s’exprimer et exercer une pression soutenue sur les autorités marocaines pour obtenir que ces jugements indignes d’une démocratie soient cassés et qu’ils recouvrent leur liberté.

Au Maroc, en France, en Espagne et dans le monde, de nombreuses organisations ont manifesté leur solidarité avec les détenus d’opinion marocains : A Paris, le 8 juin, des organisations marocaines, françaises et tunisiennes demandent à l’ambassade du Maroc à Paris la libération des détenus politiques ainsi que l’établissement d’un état de droit. Le 10 juin, le réseau arabe des droits de l’homme appelle à la solidarité avec les détenus du 1er mai. Le 11 juin, Amnesty international demande la libération des détenus dans une lettre aux autorités marocaines. Le 15 juin, la GCT espagnole manifeste devant les consulats marocains en Espagne. Au Maroc, la journée nationale de solidarité s’accompagne d’une grève de la faim au siège du Syndicat national de la presse marocaine. La police charge la manifestation et blesse 30 manifestants, dont la présidente de l’AMDH Khadija Ryadi et trois de ses vice-présidents. Après un sit-in devant le ministère de la justice le 16 mai, les formations syndicales, politiques et associatives des comités de soutien constituent une Instance nationale pour la solidarité avec les détenus du 1er mai 2007 (INSAD).

Attac France soutient le combat de l’Instance nationale pour la solidarité avec les détenus du 1er mai 2007 et celui de l’AMDH pour la constitution d’un réel État de droit au Maroc. Elle demande l’annulation de tous les procès et la libération des détenus. Elle soutient les demandes des détenus politiques d’être regroupés dans une même cellule, à la prison civile la plus proche de leurs familles et d’être isolés des prisonniers de droit commun. Elle tient le gouvernement marocain et le ministre de la justice responsables de la sécurité et de la santé de nos camarades détenus.

Montreuil, le 6 septembre 2007

Un comité international de soutien, composé de personnalités, est en constitution. A ce jour l’ont rejoint :

Albert Michael (Ecrivain, journaliste, USA) Angéli Verveine (Sud PTT, Attac France) Azam Geneviève (Economiste, Attac France) Bricmont Jean (Universitaire, Ecrivain, Belgique) Catusse Myriam (Universitaire, Liban) Cherfi Magyd (Chanteur, France) Chomsky Noam (Linguiste, Philosophe, USA) Delepouve Marc (FSU, Secrétaire général d’Attac France) Diara Sekou (CAD, Mali) Ferjani Chérif (Universitaire, Tunisie) George Susan (Ecrivaine, Board Chair of Transnational Institute) Giegold Sven (Attac Allemagne) Gunsser Conni (Conseil de réfugiés de Hambourg et de Pro Asyl, Allemagne) Harribey Jean-Marie (Economiste, Co-Président d’Attac France) Husson Michel (Universitaire, Ecrivain, France) Jacquard Albert (Généticien, Ecrivain, France) Jamaï Abderrahim (Avocat, Maroc) Katz Claudio (Universitaire, Argentine) Khalfa Pierre (Solidaires, Attac France) Khiari Sadri (Politologue, France) Langlois Bernard (Fondateur de Politis et d’Attac France) Massiah Gustave (Cédétim, Attac France) Meynier Gilbert (Historien, Professeur émérite, France) Nzuzi Victor (CADTM, Congo) Papy Claire (Géographe, Attac France) Papy François (Agronome, France) Passet René (Economiste, Professeur Emérite, France) Perrault Gilles (Ecrivain, France) Plihon Dominique (Economiste, Président du CS d’Attac France) Proton Florence (Secrétaire générale d’Attac Suisse) Ravenel Bernard (Historien, France) Rousset Pierre (Association Europe Solidaire) Serfati Claude (Universitaire, Ecrivain, France) Testart Jacques (Chercheur à l’INSERM) Trouvé Aurélie (Economiste, Co-Présidente d’Attac France) Zinn Howard (Historien, Ecrivain, USA)

http://france.attac.org/spip.php?ar...


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