Macron annonce une guerre féroce aux chômeurs en pleine crise économique

dimanche 25 avril 2021.
 

Traversez la rue, vous trouverez un emploi. La maxime du Président de la République n’a jamais semblé aussi fausse. Notre pays compte 6 millions de personnes au chômage, toutes catégories confondues (A, B et C). L’INSEE estime que 700 000 emplois ont été détruits en 2020, balayés pour l’essentiel dès le premier confinement. Le secteur marchand a ainsi été terriblement frappé, avec 430 000 emplois supprimés entre fin 2019 et mi-2020. Le tsunami des faillites a déjà commencé, alors même que les aides publiques aux entreprises se poursuivent, avec une augmentation de 155% des faillites fin mars.

Pourtant, en plein cœur de la tempête économique qui s’avance, le gouvernement maintient son cap. On estime ainsi que 1,15 millions d’allocataires vont voir leur indemnisation mensuelle baisser dès la première année avec la réforme.

Le droit aux allocations chômage s’ouvrirait après 6 mois de travail au lieu de 4 actuellement, ce qui supprimerait les droits de 190 000 personnes privées d’emploi et retarderait de 5 mois en moyenne le versement des droits de 295 000 autres, en particulier chez les jeunes. En pleine crise économique. Alors que la faim ravage déjà notre jeunesse, les images de files d’attentes interminables devant les distributions alimentaires étant là pour en témoigner.

Le gouvernement choisit de s’attaquer aux chômeurs plutôt qu’au chômage, de faire payer la crise aux plus précaires plutôt que de s’attaquer aux profiteurs de crise et à l’emploi. Emmanuel Macron poursuit ainsi la féroce guerre de classe qu’il avait enclenché dès le début du quinquennat avec la suppression de l’Impôt de solidarité sur la fortune (ISF) et l’instauration du prélèvement forfaitaire unique (PFU) sur les revenus du capital. Toujours plus pour les ultras riches, des milliards déversés sans aucune contrepartie sur les grandes entreprises à travers le plan de « relance » du gouvernement, toujours moins pour les ultras pauvres, avec cette réforme de l’assurance chômage.

Le gouvernement français vogue pourtant à contre courant. Même le Fonds monétaire international (FMI) et l’administration du Président américain plaident pour une contribution des plus riches dans la crise sans précédent que nous traversons. Une enquête publiée ce 20 avril dans les Échos révèle que 72% des Français plébiscitent la taxation des plus hauts revenus. La France insoumise porte une proposition de loi qui va dans ce sens, dans le cadre de sa niche parlementaire qui aura lieu le 6 mai : instaurer une taxation sur les profiteurs de crise.

Le débat doit s’ouvrir dans le pays : qui doit payer la crise ? Comment s’attaque t-on au fléau du chômage : en baissant les droits des chômeurs ou en s’attaquant à l’emploi ? Une autre proposition mérite d’être débattue : la garantie de l’emploi, assurée par l’État employeur en dernier ressort pour créer des centaines de milliers d’emplois dans la bifurcation écologique et sociale. Cette proposition sera également portée par LFI dans le cadre de leur niche parlementaire le 6 mai prochain. Les insoumis défendront également une proposition de loi visant à soutenir le monde de la culture, alors que plus de 100 théâtres sont toujours occupés à travers le pays. L’une des principales revendications des occupants ? L’abrogation de la réforme de l’assurance chômage.

Par Pierre Joigneaux.


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